Magliano prend le large avec sa collection printemps-été 2026

Pas de podium pour le jeune label Magliano cette saison à Milan, mais un court-métrage intitulé “Maglianic”, orchestré par le cinéaste Thomas Hardiman. À l’occasion de la Fashion Week printemps-été 2026, le créateur italien dévoilait sa nouvelle collection dans un cinéma du centre-ville, prenant la forme d’un vestiaire mutant et peuplé de silhouettes prêtes à prendre le large.

par Nathan Merchadier.

Publié le 24 juin 2025. Modifié le 1 juillet 2025.

La collection Magliano printemps-été 2026. — La collection Magliano printemps-été 2026 © Leonardo Scotti.

Luca Magliano délaisse les podiums pour un film

Cette saison, Luca Magliano délaisse le podium pour le grand écran. Pas de défilé traditionnel (bien que les siens ne l’aient jamais vraiment été), mais un court-métrage intitulé “Maglianic”, projeté dans une salle de cinéma milanaise. Réalisé par le Britannique Thomas Hardiman (Medusa Deluxe, 2023), ce petit film met en scène une traversée nocturne sur un ferry rouillé, où des passagers à la dérive composent un tableau à la fois burlesque et mélancolique.

Un décor (où a également été shooté le lookbook de la collection) suspendu dans le temps, à mi-chemin entre rêve éveillé et une parenthèse loufoque, où la mode devient un état d’esprit en transit. Après avoir dévoilé une collection automne-hiver 2025-2026 plus sobre, centrée sur l’essence du vêtement, le jeune label italien poursuit ainsi son virage introspectif…

Magliano printemps-été 2026.

Un court-métrage signé Thomas Hardiman

Ici, les silhouettes évoquent le voyage, l’attente, la possibilité d’un départ. Les chemises se froissent comme des affaires sorties à la hâte d’un sac. Les cordes, crochets et harnais deviennent bijoux ou systèmes de fermeture, dans un dialogue entre utilitaire et poésie. La matière flotte entre coton voile, organza et matière technique. Même les costumes trois-pièces se désintègrent dans un chaos textile maîtrisé.

Une collaboration avec Veja

Mais Luca Magliano (lauréat du Prix Karl Lagerfeld lors de l’édition 2023 du Prix LVMH) n’en oublie pas l’ironie qui l’a fait connaître. Ballerines crochetées, lunettes de piscine en collier, chaussures de sécurité ou crampons scintillants imaginés en collaboration avec Veja ponctuent ce vestiaire à la fois doux et dissonant. Une collection qui raconte les corps en flottement, les marges, l’exil. Et qui rappelle que l’humanité n’a jamais aussi bien habité les vêtements que chez Magliano…