Kristin Scott Thomas, Little Simz et Ethel Cain défilent pour Miu Miu automne-hiver 2024-2025

Un casting 

Le défilé Miu Miu automne-hiver 2024-2025 : retour à un vestiaire plus classique ?

Mini-jupes taille basse, culotte à paillettes, micro-jupes à volants ou encore maillots de bain dépassant des pantalons… Ces dernières années, les collections Miu Miu ont souvent rimé avec de grands coups de ciseaux, n’hésitant pas à raccourcir les pièces pour dévoiler un peu plus le corps. Mais dans ce défilé automne-hiver 2024-2025, présenté ce mardi 5 mars, aucune cuisse nue n’est à signaler : parmi la soixantaine de silhouettes présentées, la plupart ont leurs jambes intégralement couvertes de bas en laine opaques. La marque petite sœur de la maison Prada annonce la couleur : comparé aux précédentes saisons, la nouvelle collection promet un retour aux classiques. Du moins, en apparence.

Un casting 5 étoiles, de Kristin Scott Thomas à Little Simz

Toujours très attendue sur son casting, Miu Miu fait une fois de plus défiler des personnalités de choix : les actrices Kristin Scott Thomas et Ángela Molina, les rappeuses Little Simz et Angel Haze, la musicienne Ethel Cain ou encore le danseur étoile Guillaume Diop. Autant d’artistes qui, ainsi réunis, incarnent l’esprit de cette nouvelle collection, soit une rencontre entre les cultures et les générations qui assume volontiers son mélange des genres. Comme le montrent ces nombreux manteaux en draps de laine, jupes tailleur et robes-chemises arrivant juste au-dessus du genou, ou encore foulards et colliers de perles – essentiels du vestiaire de l’archétype de la bourgeoise –, qui cachent en réalité des blouses et pantalons fluides au tombé décontracté, tels des pyjamas, voire aussi des déshabillés plus légers. À certaines silhouettes classiques s’ajoutent des shorts et jupes épais et amples dont le volume imite les pétales d’une fleur, quand les imprimés floraux et les broches argentées ne s’invitent pas directement sur les pièces – notamment sur les cardigans boutonnés, qui deviennent d’épais manteaux.

Reflet de cette rencontre entre les époques et les styles, la progression de la collection dévoile un vestiaire de plus en plus coloré et ludique : aux noirs, gris, bruns et bleu marine sobres des premières silhouettes succèdent des lainages corail, fuschsia ou vert pastel, des gants jaune ou orange et collants bleu électrique. À mesure que la collection s’éclaire se dévoilent les ventres entre des vestes crop et des jeans skinny en denim taille basse, qui pourraient bien s’affirmer comme la novuelle tendance de la saison, tandis qu’une série de robes noires sobres mais affûtées clôture le spectacle en dénudant élégamment le milieu de la poitrine, ou le haut des hanches.

Une installation vidéo dystopique de l’artiste Cécile B. Evans au Palais d’Iéna

Après Sophia Al-Maria lors du dernier défilé Miu Miu en octobre dernier, Miuccia Prada fait à nouveau appel à un artiste pour réaliser une œuvre spécifiquement pour l’événement. Connu·e pour ses films, sculptures et installations frictionnelles, interrogeant les systèmes qui conditionnent notre espèce, des organisations politiques aux nouvelles technologies, Cécile B. Evans a produit pour l’occasion un film d’une minute trente déployé sur de multiples écrans dans l’enceinte du Palais d’Iéna. Mettant en scène une traductrice qui voit sa mémoire s’envoler pour s’infiltrer dans les centres de stockage, l’œuvre aux accents dystopique et poétique de l’artiste américain·e aborde la question de la préservation de la langue, autant que des conséquences matérielles et écologiques liées au stockage des données.

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