Harris Reed dévoile une collection hiver 2022 grandiose et majestueuse

“The show must go on” déclare Harris Reed sur son compte Instagram. Alors que la Grande-Bretagne respire au ralenti depuis le décès de la reine Elizabeth II, le créateur britannique nous convainc, avec son défilé intitulé “Mise en scène”, que la mode sait nous faire rêver et nous offrir une bulle d’air indispensable, même durant les moments difficiles. Véritable performance, ce défilé à l’allure de concert s’éloigne des shows traditionnels où les mannequins marchent, tournent et reviennent sur leurs pas, machinalement. Pour cette occasion, Harris Reed a fait appel au chanteur et acteur américain Adam Lambert qui interprète Who Wants to Live Forever (1986) du mythique groupe Queen dans un cadre où les drapés de velours côtoient les décors gothiques. L’atmosphère électrique a révélé un vestiaire grandiose, excentrique et éminemment poétique. 
 
Avec pour inspiration, l’idée d’un joyeux bal des débutantes, ce défilé est une véritable leçon de style. Cette saison, le Britannique, qui a habillé Harry Styles, Zendaya et récemment le rappeur Lil Nas X, explore la robe sous toutes ses coutures : crinolines, corsets et coiffes sont ré-imaginés sans compromis. Ainsi, la rigueur de la couture traditionnelle est mêlée à la liberté et à l’expérimentation. Les volumes sont exagérés à outrance développant des formes majestueuses à l’image d’une robe de bal — découpée dans de l’organza technique — qui est retournée pour être arborée au-dessus de la tête comme un soleil à son couché. Même si une silhouette emprunte les codes classiques du sartoralisme avec un costume pattes d’eph blanc augmenté de larges pois en sequins noirs, cette collection met surtout l’accent sur le visage qui se détache des kilomètres de tissus de satin duchesse dans des teintes de bleu roi et de fuchsia pop, quand le velours noir carbone et la soie blanche ne viennent pas souligner les lignes impériales des pièces. Le jeune créateur de 26 ans, n’oublie pas d’imaginer une robe de mariée virginale au jupon raccourci, à mi-chemin entre la tenue d’une danseuse gracile et la dimension christique d’une vierge auréolée. Comme une cerise sur un gâteau, toutes les silhouettes sont augmentées d’un couvre-chef dont seule l’imagination d’Harris Reed a le secret. Créés avec la créatrice Vivienne Lake, une collaboratrice de longue date, ces chapeaux et coiffes sphériques ou haut-de-forme 2.0 étirent les silhouettes vers le ciel.