26 juin 2021

Fête, danse et sequins dans la collection Arturo Obegero printemps-été 2022

Passionné de danse, du flamenco à Pina Bausch, le jeune créateur espagnol Arturo Obegero a souhaité retranscrire dans sa nouvelle collection le désir de libérer son corps au rythme d’une musique festive. Une volonté traduite par une recherche du mouvement dans les coupes, et de la flamboyance dans les couleurs et matériaux. 

“Imaginez Pina Bausch qui sort en boîte de nuit.” Voilà comment Arturo Obegero nous introduit, sommairement mais efficacement, sa collection printemps-été 2022. Une image qui se traduit immédiatement dans la vidéo réalisée et dévoilée par le créateur espagnol pour l’occasion : dans une salle où sont dispersées des chaises, plusieurs mannequins s’avancent, y prennent place et y adoptent des postures dramatiques, une référence non dissimulée au ballet Café Müller (1978) de la chorégraphe américaine qui l’a tant inspiré cette saison. Dans cet espace donnant sur la ville en arrière-plan, la nuit finit par tomber, les chaises disparaissent et le groupe se livre à une danse improvisée sur un rythme disco. Grand passionné de danse, le jeune diplômé de la Central Saint Martins illustre ici un sentiment partagé universellement : le désir de retrouver l’énergie des clubs, de la musique et de la foule, et pouvoir libérer son corps après une année éprouvante. D’ailleurs, depuis la création de son label en 2018, le mouvement occupe dans ses créations toujours une place centrale. Pour preuve dans ce nouveau vestiaire, un long manteau à rayures bordeaux assorti à un pantalon ample flotte avec la gestuelle, une combinaison sans manches s’agrémente de bandes en satin de soie qui tournoient lorsque l’on bouge, tandis qu’une robe rouge écarlate moulante est augmentée de manches chauve-souris et d’un pan de tissu tombant sur la gauche, qui amène la grâce dans le déséquilibre.

 

 

Arturo Obegero continue d’explorer ici l’une de ses principales inspirations : le flamenco. L’esthétique de cette danse ibérique transparaît dans ses désormais signatures “Gades pants”, pantalons taille haute inspiré par le danseur Antonio Gades, ses chemises légères et ses gilets cintrés à col plongeant qui jouent sur le contraste entre structure et fluidité, ainsi que ses couleurs phares – noir, rouge et blanc. Le créateur n’en délaisse pas pour autant sa recherche technique et artisanale : sur une veste fermée au niveau du ventre par un seul bouton, le col est décalé pour former derrière l’épaule droite un volume asymétrique qui n’est pas sans rappeler son amour pour Cristóbal Balenciaga. A partir de morceaux de verre poli recueillis sur des plages et ici assemblés par des boucles argentées, le jeune homme élevé dans une famille de surfeurs compose un débardeur unique qui dévoile la peau nue sous ses reflets bleutés. Mais la dimension festive de ce vestiaire réside tout particulièrement dans l’apparition des sequins qui, sur des tissus noirs, viennent habiller des vestes, gilets, pantalons, gants longs et même parsemer un haut en mousseline. Avant qu’une longue robe violette à dos nu, intégralement scintillante et résolument théâtrale, ne se fasse, à la fin de la collection, le véritable clou du spectacle.