22 juin 2021

EGONlab mêle Moyen Âge et sportswear pour sa collection printemps-été 2022

Fortement inspiré par le Moyen Âge cette saison, le jeune label français EGONlab a puisé dans ses légendes, ses figures de proue et ses créatures pour composer un vestiaire élégant et preppy empreint de fantaisie. À celui-ci s’ajoutent une nouvelle collaboration avec le label italien Sergio Tacchini, qui contrebalance cet ensemble noble par quelques pièces sportswear.

Dans la mode, la saison printemps-été appelle habituellement des couleurs claires et pastel ainsi que des inspirations lumineuses et joyeuses incitant à l’évasion et aux vacances. EGONlab entend bien se démarquer de ce tropisme  : pour sa nouvelle collection, le jeune label français a lui aussi opté pour un voyage, mais dans le temps cette fois-ci. Contre les plages de sable fin, les montagnes ensoleillées et l’eau d’une mer cristalline qui décorent souvent les vestiaires estivaux, ses fondateurs Florentin Glémarec et Kévin Nompeix se sont plongés dans l’époque médiévale, ses légendes et ses mythes, ses écrits mais aussi ses représentations. Inspirés particulièrement par la figure de Lady Godiva, une jeune Anglaise qui, au XIe siècle, aurait un jour enfourché un cheval et traversée la ville de Coventry nue pour convaincre son mari de diminuer les impôts, les deux jeunes Parisiens ont trouvé dans l’iconographie du Moyen Âge une bibliothèque infinie de formes, couleurs et personnages. Des enluminures et gravures anciennes, ils ont extrait lettres, motifs et créatures : ceux-ci apparaissent désormais brodés, comme un discret dragon sur le pan droit d’une chemise en coton et soie orangée, ou bien décuplés en all-over comme l’ouroboros (symbole antique du serpent qui se mord la queue) qui habille une autre chemise à manches courtes et un short assortis, des paroles de chansons de Mylène Farmer retranscrites en police gothique sur un haut moulant en mesh, ou encore un phœnix émergeant au milieu des fleurs sur une veste matelassée, autant de motifs imprimés par le même homme qui jadis réalisait les imprimés pour Alexander McQueen. L’influence médiévale atteint d’ailleurs son point culminant dans un trench épais où apparaît un fragment de tapisserie d’époque, réalisée à l’aide d’un métier jacquard – une première pour le duo.

 

Plus lumineuse et optimiste que l’univers sombre auquel EGONlab nous avait pour l’instant habitués, la collection baptisée “Dynasty” est en effet empreinte de noblesse. Dans les coupes, d’abord : on y retrouve le blazer croisé à épaules marquées et boutons invisibles, modèle déjà phare du label, ainsi que de longs pantalons évasés pattes d’éléphants et d’élégants shorts courts à pinces. Dans les couleurs, ensuite : les vert émeraude, beige sable, bleu marine, blanc et orange cuit déploient une palette tellurique qui rappelle la connexion viscérale – et historique – de l’être humain à la nature, sublimée par des matières pures qui accentue leur profondeur ou leur lumière. Dans les détails, enfin : les deux créateurs n’hésitent pas à décliner un même motif, le losange arlequin, du rouge et noir contrasté d’un bomber à la maille ajourée de pulls légers en passant par le matelassé, qui devient peu à peu leur signature, tandis qu’ils ajoutent également plusieurs empiècements en guipure blanche fabriquée à la main. Particulièrement attentif au savoir-faire cette saison, le label a en effet fait appel à des artisans en France ou en Italie pour réaliser ces fragments de dentelle, qui composent par exemple une fraise très XVIIe siècle, des broderies de perle ou encore des bijoux uniques, comme des bagues d’ongles et épais colliers composés de pièces chinées en brocante ou dans les greniers des grands-parents des créateurs. Loin de rechigner devant l’hybridation des époques, des styles et des références, Kévin Nompeix et Florentin Glémarec poursuivent leur collaboration avec le label culte italien Sergio Tacchini, dont les survêtements sont devenus des pièces emblématiques des années 80 et 90. Ici, EGONlab dévoile une troisième série de blousons avec ou sans manches, qui contrebalancent le style preppy de certains ensembles par leur allure sportswear, tandis qu’une robe en tartan vert sapin vient clore la collection : remarquable à son armature, son laçage central aux airs de corset et ses volumes angulaires sur les hanches, cette pièce maîtresse annonce l’ouverture du label vers une ligne de sur-mesure, dont les créations s’approcheront davantage d’une conception “couture”.