Danseurs et constellation d’étoiles au défilé Homme Plissé Issey Miyake automne-hiver 2023-2024

Homme Plissé Issey Miyake présente un défilé nomade mettant la géométrie à l’honneur

Plus de cinq mois se sont écoulés suite à la disparition d’Issey Miyake début août dernier, à l’âge de 84 ans. Depuis, son héritage se prolonge à travers son équipe qui continue de décliner les principes fondateurs du label japonais créé en 1971. Pour la nouvelle collection de la ligne masculine Homme Plissé Issey Miyake, formes géométriques essentielles et notamment le triangle constituent le fondement des quarante ensembles présentés dans l’enceinte du Palais de Tokyo ce jeudi 19 janvier. Si les lignes angulaires apparaissent aussi bien sur les plis des poches des vestes et pantalons plissés que dans la forme des cols asymétriques, on les retrouve encore plus visiblement dans les lignes blanches qui s’entrecroisent en all over sur le fond noir de plusieurs vestes, chemises et pantalons, et surtout dans la série d’imprimés composés de triangles bicolores rouges et noirs ou blancs et noirs de tailles diverses. Ceux-ci s’inspirent directement des créations architecturales de l’Américain Richard Buckminster Fuller, à l’instar de son fameux dôme géodésique à la structure en treillis triangulaires.

Pour la saison automne-hiver 2023-2024, Le vestiaire proposé par Homme Plissé Issey Miyake se montre particulièrement fluide et nomade grâce à la présence de pièces modulables, telles que les coupes raglans superposées aux chemises et tuniques – principe déjà exploré lors de la collection précédente –, les manteaux, capes et jupes amples et asymétriques libérant le mouvement des bras, les parkas et vestes plus épaisses en plissé matelassé, et bien sûr les vestes à capuches en nylon léger, qui peuvent être ensuite repliées et accrochées à l’épaule pour être portées comme des sacs en bandoulière.

Un spectacle visuel saisissant orchestré par la compagnie Adrien M & Claire B

Mais un défilé Issey Miyake ne le serait pas complet sans sa part de surprise et de spectacle. Habitué à inviter des danseurs et musiciens sur scène, mais également à travailler les lumières avec précision pour souligner le mouvement des pièces, le studio du label japonais a fait appel cette saison à la compagnie française Adrien M & Claire B, connue pour ses créations audiovisuelles immersives et interactives jouant avec l’architecture des espaces et les corps – comme ils l’ont notamment démontré en 2020 dans leur exposition personnelle à la Gaîté Lyrique. Projetées du sol aux murs de la vaste salle incurvée plongée dans la pénombre, leurs nuées mouvantes de points et de lignes blanches créent une galaxie parsemée d’étoiles dans laquelle évoluent six danseurs et acrobates, faisant vivre ces images à l’aide de voiles translucides et de leur chorégraphie gracieuse pour offrir aux spectateurs un grand moment de poésie.