Côte d’Azur, casino et opulence dans la collection Casablanca automne-hiver 2021-2022
Dans un mini-film appelant à la fête et à la nostalgie des années 60 et 70, Charaf Tajer présente pour son label Casablanca une collection homme et femme colorée, inspirée par l’insouciance et l’opulence des plus belles années de la French Riviera.
Par Matthieu Jacquet.
Couleur, opulence et nostalgie. Cette saison, Charaf Tajer a décidé de prendre le contre-pied de la morosité ambiante en nous invitant sur la Côte d’Azur dans ses heures triomphales, entre la fin des années 60 et le début des année 70. Voitures de luxe, casinos, soirées VIP au bord de la Méditerranée : c’est le décor de la principauté de Monaco qui a tout particulièrement inspiré le créateur franco-marocain, jusqu’à l’inciter à le recréer pour filmer la nouvelle collection de son jeune label Casablanca. Ainsi, dans un hôtel particulier somptueux, des dizaines d’invités s’adonnent à la détente et au divertissement avec une insouciance particulièrement communicative. Tous vêtus des pièces inédites de la saison automne-hiver 2021-2022, certains caressent des caniches, d’autres dansent en liesse et jouent au billard ou bien à la roulette.
Car l’univers du jeu est bien au cœur de ce nouveau vestiaire. Au fil des 78 silhouettes présentées par le label, qui dévoile ici sa toute première collection de prêt-à-porter femme aux côtés de l’homme, les quatre enseignes des cartes à jouer se déclinent à travers imprimés et détails : les carreaux deviennent des losanges contrastés sur l’ensemble de manteaux et capes en drap de laine, le trèfle se découpe sur le côté d’une mini-robe, la dame de pique apparaît dans un imprimé coloré sur un haut et une robe à manches longues, tandis que le cœur se joint parfois aux trois autres signes pour habiller quelques pièces. Si le logo de Casablanca – inspiré par la forme des moucharabiehs marocains – apparaît sur quelques pulls et accessoires, un autre logo bien connu est ici remplacé par le nom du label sur une chemise fluide, celui de la marque de cigarettes Marlboro, et quelques survêtements s’inspirent davantage de l’équipement des pilotes de Formule 1 avec la présence d’un nouvel imprimé automobile.
Du jaune poussin au rose poudré en passant par le bleu ciel, le rouge vif et le vert pomme, Charaf Tajer ne lésine pas sur les couleurs ni les nombreux motifs graphiques peints à la main – évoquant notamment le design des fameux Pucci – pour faire revivre l’esprit des sixties. Entres les robes courtes, les combinaisons sans manches, les costumes cintrés, foulards en soie et pantalons évasés taille haute, les coupes font elle aussi la part belle à cette époque révolue tout en montrant la versatilité et le talent du créateur du label qui, à 34 ans, semble de plus en plus s’inscrire dans la lignée d’un Alessandro Michele.