5 juil 2022

Charles de Vilmorin fantasme un autre monde avec sa collection automne-hiver 2022-2023

Lundi 4 juillet, Charles de Vilmorin présentait sa collection haute couture automne-hiver 2022-2023 au sein des salons de l’ancien hôtel particulier de la mécène, Marie Laure de Noailles, renommée depuis Maison Baccarat. Entre inspiration d’un ailleurs fantasmé et visages peints en abondance, le jeune couturier poursuit le développement de son univers, sans compromis. 

“C’est l’histoire d’une planète qui perd ses couleurs en explosant, les voici encore plus saturées, plus lumineuses, sur des créatures en mouvement explique Charles de Vilmorin dans une note résumant les intentions de sa nouvelle collection haute couture automne-hiver 2022-2023. Son imagination ne semble pas avoir de limites. En seulement quatre collections, le jeune prodige a réussi à nous transporter dans son univers fantasmé indéfinissable quoique qu’inépuisable tant ses inspirations sont diverses. Tantôt pop fantasmagorique, tantôt psychédélique sous LSD, de ces figures que le créateur trace à même la toile aux formes et aux coupes démentes, respire une liberté sans compromis à la fois effortless et théâtrale. À seulement 24 ans, même si sa nomination à la tête de la direction artistique de la maison française Rochas en 2021 emplit une partie de son temps, la naissance de collection haute couture, créée sous son nom, fait l’affaire de moment privilégié comme une bulle hors du temps.

 

“Je ne travaille pas avec des patrons, je ne prends aucune mesure. Je ne fais pas non plus de toile, je travaille directement avec le tissu et je fais évoluer la pièce petit à petit” souligne Charles de Vilmorin dans un entretien livré à Numéro en août 2021. La collection haute couture automne-hiver 2022-2023 suffit pour valider ses propos. Présenté dans l’ancien hôtel particulier de la mécène des artistes Marie Laure de Noailles (Maison Baccarat), ce nouveau vestiaire est un condensé de silhouettes aux visages déformés — sa signature — incarnés dans une joyeuse et positive mélancolie à percevoir comme “un tourbillon d’apparitions” selon les dires du couturier. Il ajoute : “Ma quatrième collection de haute couture, est comme un bal où les visages se démultiplient à l’infini, sur la peau, sur les tissus” Ainsi, quinze silhouettes, proches des costumes de la Commedia dell’arte,  dévoile un intérêt pour les coupes élaborées notamment à travers une robe courte au décolleté vertigineux, une ample robe à manches longues agrémentée d’un col en froufrous tandis qu’un costume ajusté fait une apparition à côté d’une robe en taffetas qui évoque une chrysalide, laissant uniquement le visage se dessiner. Grand amoureux des couleurs vives, le jeune couturier français fait à nouveau jaillir les rouge vif, vert, jaune ou bleu ciel sur ces pièces où se confrontent visages, fleurs et autres traits peints dans un geste assuré.