Bohème et post-punk au défilé Rokh automne-hiver 2020-2021
Cette saison, le Coréen Rok Hwang présente sa collection automne-hiver 2020-2021 dans une ambiance mêlant rock et romantisme. Dans le Palais de Tokyo, les mannequins ont défilé sur un parterre de bruyère, habillés de looks à la délicatesse subversive et à l’effronterie tendre.
Par Chloé Sarraméa.
Le Sud Coréen Rok Hwang à plusieurs amours : sa petit soeur, les fleurs, les costumes ultra bien coupés, le noir, les trenchs beiges asymétriques et… le skate. Désormais basé à Londres, le créateur qui confiait à Numéro – à l’occasion de sa récompense du prix spécial du jury LVMH en 2018 – que “ce sont les femmes très réelles plutôt que les super-héroïnes qui m’inspirent, Depuis mes débuts dans ce milieu, j’ai rencontré beaucoup de femmes talentueuses, mais toutes n’étaient pas des guerrières. Celles qui m’ont marqué étaient honnêtes et douces.”, confirme encore une fois, à travers sa collection automne-hiver 2020-2021, être mû par la délicatesse et la douceur.
Le même jour que le mariage de son unique petite soeur à Seoul, Rok Hwang se trouve à plus de huit mille kilomètres d’elle : il est occupé à ajuster les robes fleuries sur les corps de ses mannequins et à les coiffer de serres-têtes en chaînes en métal juste avant qu’elles défilent. Celui qui a fait ses armes aux côtés de Phoebe Philo chez Céline présente samedi au Palais de Tokyo, dans un parterre sublime de bruyère (cultivée par des agriculteurs danois), une collection teintée de romantisme et parsemée de clins d’oeil au post-punk et au skate. Comme une dédicace à la robe de mariée blanche dont a toujours rêvé sa soeur, Rok Hwang fait défiler certains de ses modèles avec de délicates tenues faites de tulle blanc, tantôt juxtaposées sur des dessous de robes noirs, tantôt avec… un skate à la main – remplaçant le sac – et des lunettes noires.
Composée de cinq actes distincts, la collection de Rok Hwang se décline sur plusieurs looks aux styles différents : d’un côté, le tailoring avec des costumes noirs ultra bien coupés aux coutures apparentes, tantôt ajustés à la taille tantôt déclinés en robes ceintrées en cuir, de l’autre, les imprimés floraux – rose, marguerite et lavande fleurissent des longues robes fluides qui descendent jusqu’aux pieds – puis les trenchs revisités, parfois en capes courtes, parfois mixés avec du tartan, et pour finir avec les robes en tulle écru transparent, un manteaux en cuir rose devenu une robe, une longue cape noire à sequins et un perfecto en cuir brillant et asymétrique. Du noir, des costumes, des robes transparentes ou fleuries, quelques touches de couleur, des colliers métalliques et des lunettes noires…