6 juil 2023

Au défilé Jean Paul Gaultier par Julien Dossena, le retour de la mode des années 80

Moments phares de chaque Fashion Week haute couture depuis cinq saisons, les défilés Jean Paul Gaultier rassemblent le Tout-Paris, venu découvrir les prouesses d’un créateur choisi par l’Enfant terrible de la mode pour réinventer les codes de sa maison. L’élu de cette saison ? Julien Dossena, directeur artistique de Rabanne.

Julien Dossena, créateur invité du défilé Jean Paul Gaultier haute couture automne-hiver 2023-2024

 

De l’or, de l’argent, des mailles, des chaînes, des plastrons moulants… créateur invité du dernier défilé haute couture Jean Paul Gaultier, Julien Dossena, directeur artistique de la maison Rabanne, glissait les éléments iconiques de son vocabulaire, qui résonnait aussi comme un hommage à Paco Rabanne, disparu en février dernier. Et le défi est de taille pour Julien Dossena, qui succède à Haider Ackermann dont le défilé présenté en janvier dernier s’inspirait avec finesse du tailoring exceptionnel du maestro. Ce dernier prenait d’ailleurs la suite d’Olivier Rousteing, qui misait de son côté sa collection printemps-été 2023 sur une célébration de la diversité des corps prônée par Jean Paul Gaultier. Aujourd’hui, Julien Dossena choisit quant à lui d’axer sa création sur une autre caractéristique de l’iconique couturier français, qui, depuis ses débuts, s’est toujours inspiré des silhouettes des rues de Paris…

 

 

Julien Dossena s’inspire des rues de Paris et des archives Jean Paul Gaultier pour son défilé haute couture

 

L’ambiance du défilé Jean Paul Gaultier haute couture automne-hiver 2023-2024 traduit d’ailleurs cette inspiration : des bruits de talons claquant au sol remplacent toute musique entraînante et les invités, assis face à face sur des rangées très serrées, ont presque les genoux qui se touchent. Entre eux, les mannequins passent à un rythme effréné, comme tous ces passants parisiens pressés qui déambulent dans les rues de Paris, des morceaux de leurs étoffes luxueuses frôlant le public à chacun de leur passage. Pas n’importe quelles étoffes : puisant dans les archives de Jean Paul Gaultier, Julien Dossena imagine en effet une collection précieuse jusque dans ses accessoires en concevant de riches diadèmes et bandeaux de tête en or et argent, subtils clins d’œil aux statues antiquisantes et caryatides qui peuplent les façades des immeubles de la capitale. 

 

Ainsi une robe fourreau au col bateau orné de roses de 1992 se voit rehaussée de nombreux drapés sur la taille ; une autre cousue à partir de dizaines de cravates pour la collection printemps-été 2002 se mue, cette saison, en haut bustier… Surtout, les pièces inconnues de Jean Paul Gaultier sont revisitées par Julien Dossena à travers le prisme des matières métalliques, emblématiques de la maison Rabanne, à l’image de la fameuse robe aux seins coniques de la collection “Fashion in motion” (2003), réinterprétée ici de façon littérale en remplaçant simplement son velours par une armure de fils métallisés.