10 mar 2022

Anthony Vaccarello at his peak for his Saint Laurent fall-winter 2022-2023 collection

Devant une tour Eiffel illuminée, Anthony Vaccarello présentait mardi 1 mars 2022 une collection automne-hiver 2022-2023 d’une sophistication exceptionnelle, alliant robes longues élégantes et manteaux masculins.

Ce mardi 1 mars 2022, dans la tente installée face à la tour Eiffel où régnait une ambiance solennelle, Anthony Vaccarello présentait sa collection automne-hiver 2022-2023 dans un décor de moquette beige et de paravents en miroir, inspiré des intérieurs épurés de Jean-Michel Frank. Sur une nouvelle création musicale aux notes dramatiques signée Sebastian, les silhouettes imaginées par le créateur belge atteignent une sophistication exquise, reflétant aussi bien l’héritage du fondateur de la maison – célébré actuellement  dans 6 musées parisiens – que son propre vocabulaire développé au fur et à mesure des années depuis son arrivée en 2016. Au sein de cette nouvelle collection, Anthony Vacarello semble donner une nouvelle dimension au masculin-féminin initiée par Yves Saint Laurent avec son premier smoking pour femme en 1966, non pas à travers des pièces empruntées au vestiaire masculin, mais en instaurant une tension entre les volumes, les matières et les références. 

 

Des robes et jupes en tulles et satins fluides et ondoyantes enveloppées de cabans, manteaux et perfectos aux épaules imposantes déclinées en laine et cuir. Des leggings fusèlent la silhouette s’opposant à des fausses fourrures plus vraies que nature tout en volume, tandis que des robes longues quasi intégrales le corps sculptent les corps avec éloquence. Les accessoires viennent compléter avec brio ce vestiaire d’une élégance absolue comme une multitude de bracelets en argent ou bois foncé portés en accumulation, ces boucles d’oreilles épurées aux allures de sculptures, des sandales à lanières, bottines en cuir vernis ou escarpins qui s’intègrent parfaitement dans les silhouettes. Tout dans cette collection convoque le caractère intemporel de la maison, que ce soit la déclinaison des robes – tour à tour sculpturales, drapées, fluides, à volants ou graphiques – qui constitue un panorama non exhaustif de la mode du XXème siècle ou encore son assortiment de manteaux – jouant sur les longueurs et les coupes – qui évolue du plus formel au plus rock, le tout, débarrassé du male gaze qui collait à la peau du créateur, affiche une sensualité bien plus subtile qu’à l’accoutumée qui exalte la puissance des femmes.