3 choses à retenir du défilé Saint Laurent automne-hiver 2021-2022
C’est au milieu d’une nature froide et hostile que la maison Saint Laurent a présenté sa collection automne-hiver 2021-2022. Une succession de silhouettes éclatantes qui offrent un contraste saisissant avec le décor environnant.
par Léa Zetlaoui.
Après les dunes marocaines, la maison Saint Laurent nous emmène sur une plage de sable noir qui évoque les paysages escarpés de l’Islande. Au milieu de cette nature hostile – et sur une bande-son de SebastiAn comprenant le célèbre Sarajevo composé par Max Richter –, les silhouettes de bourgeoises revisitées imaginées par Anthony Vaccarello se succèdent comme autant de créatures éclatantes.
1. Les matières : tweed et lamé
En février 2020, Anthony Vaccarello présentait sa collection la plus audacieuse pour la maison Saint Laurent. Dans un décor capitonné, ses bourgeoises assumaient les robes et leggings en latex luisant et sensuel associés à des blazers et chemises à lavallière. “J’ai voulu retrouver cet équilibre ou tension qui définit la modernité du style Saint Laurent, entre la maîtrise de la rigueur et l’abandon du plaisir”, expliquait alors le créateur. On retrouve ce jeu de contrastes dans sa collection automne-hiver 2021-2022 où des vestes et tailleurs en tweed années 60 (matière chic et sophistiquée) se confrontent à des jupes et des bodys lamés (matière glam à effet métallique, à l’esprit disco). De riches brocarts côtoient également des mailles fines, tandis que de la fausse fourrure s’invite en ourlet de jupes et bas de manches. Ailleurs encore, des franges de strass ornent les manches d’une veste. Les paillettes sont légion, déclinées en all-over ou en broderies précieuses, elles s’invitent aussi bien sur des tops sans manches ou des vestes élégantes.
2. Les couleurs : des combinaisons audacieuses
Pour le printemps-été 2021, Anthony Vaccarello s’inspirait du vestiaire de l’éternelle muse Betty Catroux, célébrée au sein d’une exposition en 2020, à travers une collection ultra sobre en noir, blanc et beige. Cette saison, le créateur ose la couleur et surtout des combinaisons très audacieuses qui parfois heurtent la rétine : un sous-pull turquoise avec une veste vert citron aux manches en fourrure rouge, un tailleur violet à la jupe ourlée de cette même fourrure, une jupe violette lamée et un cardigan pied-de-poule rose vif et noir, une jupe bleu métallisé et une chemise en soie safran, un tailleur cyan bordé de fourrure brune porté sur un body bleu vif métallisé. Anthony Vaccarello n’oublie pas pour autant de proposer une série de looks plus classiques où dominent son familier duo noir et blanc, ainsi que des touches de rouge et d’or.
3. Une collection où se heurtent le classique et l’extravagance
“Les questions sérieuses vous poussent à prendre les autres choses moins au sérieux. Trouver l’équilibre tout en restant à la pointe est une démarche sophistiquée et une aptitude”, explique Anthony Vaccarello dans les notes qui accompagnent la collection. Il laisse toute sa créativité s’exprimer dans un bel effet d’ensemble où des silhouettes classiques flirtent avec le baroque voire une extravagance maîtrisée. Ainsi des tailleurs excentriques côtoient des bodys d’aérobic tandis que des vestes en brocart s’accompagnent de mini-shorts ou de micro-jupes et de cuissardes XXL. Les bijoux imposants parachèvent cette collection : des pendentifs XXL dans un décolleté profond, des chockers et boucles d’oreilles massifs habillent le cou et les oreilles tandis que de fines ceintures soulignent la taille. Une collection singulière qui rompt avec les précédentes et gagne encore en puissance dans le décor dramatique qu’offre la côte islandaise.