5 pièces de mode iconiques vendues aux enchères
Le 10 juillet 2025, le premier sac Birkin imaginé par Hermès en 1984 pour l’actrice éponyme a été vendu à 10 millions de dollars chez Sotheby’s. Un accessoire iconique, qui rejoint le panthéon des pièces de mode cultes vendues aux enchères ces dernières années, aux côtés de la célèbre robe transparente de Marilyn Monroe au pull de Lady Diana en passant par la naked dress de Kate Moss.
par Camille Bois-Martin.
Publié le 21 juillet 2025. Modifié le 23 juillet 2025.

Les ventes aux enchères, nouveau terrain de jeu de la mode
Depuis quelques années, le monde feutré de la mode ne cesse de croiser celui, palpitant, des enchères. Dernière illustration en date : le tout premier sac Birkin conçu par Hermès pour Jane Birkin, adjugé le 10 juillet 2025 chez Sotheby’s pour 10 millions de dollars. À l’instar de la célèbre robe “JFK” de Marilyn Monroe ou du mythique pull mouton de Lady Diana, ces pièces transcendent leur statut d’objet pour devenir des icônes du patrimoine culturel du 21e siècle.
Ainsi, est né un nouveau phénomène fascinant où la mode vintage, théâtre d’histoires personnelles et collectives, s’offre une nouvelle vie sous les enchères. Uniformes royaux symboliques, naked dress de Kate Moss, silhouettes avant-gardistes de Martin Margiela… Ces ventes révèlent autant la puissance des symboles que l’appétit grandissant pour l’authenticité et le récit derrière les vêtements.

Le tout premier sac Hermès de Jane Birkin
Il s’agit probablement de l’un des sacs à main les plus célèbres de l’histoire de la mode – à tel point qu’il possède même sa propre page Wikipédia. Imaginé en 1984 par Hermès spécifiquement pour l’actrice et chanteuse éponyme Jane Birkin, l’accessoire s’est depuis décliné en une multitude de versions, vendues à plusieurs milliers d’euros (et sur liste d’attente) par la maison française. Si, à l’origine, il répond aux besoins de la star qui souhaitait alors un sac fourre-tout élégant, mais surtout pratique, il est depuis devenu un symbole fort très convoité.
Mais celui de Jane Birkin reste unique, tant par sa taille que par ses détails (une gravure J.B. à l’intérieur et une bandoulière), mais aussi pour le mythe qu’il représente. Deux ans après la disparition de la chanteuse, le sac à main Birkin est apparu pour la première fois sur le marché. Plus précisément celui des enchères, chez Sotheby’s. Évaluée à 1 million d’euros, cette pièce de mode iconique a largement dépassé les estimations et pour finalement être adjugée 10,1 millions de dollars (soit 8,6 millions d’euros). Un record absolu pour un accessoire, qui s’explique ainsi par sa rareté et par toute l’histoire enfermée entre ses coutures…

La célèbre “robe JFK” de Marilyn Monroe
La sulfureuse robe brodée de strass et semi-transparente dessinée par Bob Mackie pour Marilyn Monroe fait partie de ces pièces iconiques qui ont marqué les esprits. En 2022, elle revenait au cœur de l’actualité à l’occasion du célèbre MET Gala, au cours duquel Kim Kardashian était apparue sur les marches du musée dans la robe d’origine, empruntée alors au musée Ripley’s Believe It Or Not, où elle est conservée. Si le vêtement en est quasiment ressorti indemne (quelques coutures n’ont pas résisté aux déplacements de la star), il a surtout profité d’une belle mise en lumière.
Porté par Marilyn Monroe en 1962, l’ensemble évoque en effet l’un des plus grands scandales américains de la seconde moitié du 20e siècle : la performance de la chanteuse et actrice sur la scène du Madison Square Garden à l’occasion de l’anniversaire du président John F. Kennedy. Alors que de nombreuses rumeurs circulaient à leur sujet, la prestation de la star en train de chanter langoureusement Happy Birthday dans une robe moulante et terriblement sexy a laissé un souvenir indélébile dans l’imaginaire des Américains… Au point de battre des records de vente à de nombreuses reprises. Une première fois en 1999 pour 1,3 million de dollars lors d’enchères à New York, puis en 2016 à Los Angeles pour 4,8 millions de dollars.

Le pull mouton de Lady Diana
En juin 1981, la jeune Diana Spencer, 19 ans, vient d’annoncer ses fiançailles avec le prince Charles. Timide et réservée, elle n’affiche pas encore l’assurance de la future Lady Di qui multiplie les looks mémorables dans les années 80 et 90. Mais elle attire déjà l’attention de la plupart des médias anglais et étrangers. Comme lorsqu’elle se rend à un petit match de polo à Windsor, où son fiancé fait partie des joueurs. Sans le savoir, elle marque le début de la future série de ses looks statement. Exit les ensembles formels portés par la famille royale lors de ses sorties, la future princesse arbore un pull rouge imprimé d’une multitude de moutons blancs. Perdu au milieu des motifs, un mouton noir se détache… Et provoque les spéculations de toute la presse.
Les journaux du lendemain titrent alors qu’il s’agit d’une métaphore du statut de la jeune Diana Spencer, perdue parmi les protocoles et la froideur de la monarchie britannique. Elle est le mouton noir de la famille. S’il reste difficile pour de nombreux spécialistes d’affirmer que le pull a, à ce moment-là, une telle symbolique pour Lady Diana, sa réapparition en 1983 avec le même vêtement ne laisse cependant plus aucun doute. Érigée au rang d’icône, une copie est aujourd’hui conservée dans les collections du Victoria & Albert Museum, avant que sa version originale ne refasse irruption aux enchères en septembre 2023. Adjugé à 1,1 million de dollars, le pull dépasse alors de loin ses estimations (entre 50 000 et 80 000 dollars) et témoigne encore une fois de l’importance de la princesse dans l’histoire de la mode, 25 ans après sa disparition tragique.

La naked dress de Kate Moss
Icône incontournable des années 90 et 2000, Kate Moss a cumulé les looks cultes. Un en particulier se détache des autres, porté par le scandale qu’il provoqua il y a plus de trente ans. Alors à peine âgée de 19 ans, la jeune mannequin britannique fait déjà la Une des plus grands magazines et séduit de prestigieuses maisons de mode. En pleine ascension, elle se rend à une soirée organisée par l’agence de mannequinat Elite, qui la représente. L’occasion ? La remise du titre du “Look of the Year”. Tout le gratin américain, réuni pour l’occasion, arbore ainsi sa plus belle tenue. À l’image de Kate Moss, qui opte pour une longue robe grise, légère et dos nu, signée de la créatrice Liza Bruce.
Sobre, cette naked dress marque néanmoins les esprits, car elle se révèle entièrement transparente, et est seulement accessoirisée d’une petite culotte noire, d’une paire de tongs… et d’une cigarette, toujours fixée entre les doigts de la top model. Démaquillée et les cheveux décoiffés, Kate Moss découvre alors le lendemain son visage dans les pages de nombreux magazines à travers le monde. Si la robe originale a depuis rejoint les collections permanentes du Victoria & Albert Museum de Londres, une reproduction quasi parfaite a bouleversé le marché des ventes aux enchères en avril 2024. Avec un prix de départ de 200 livres, la pièce a évidemment largement dépassé les estimations, pour atteindre 2 200 livres sterling aux enchères par la maison Kerry Taylor.

Le costume en laine de Martin Margiela
Aussi mystérieux que fascinant, Martin Margiela a marqué l’histoire de la mode à de nombreuses reprises. Que ce soit au gré de défilés spectaculaires ou de pièces surprenantes, le créateur belge, aujourd’hui reconverti en artiste, fait partie de ces figures rares, dont les créations vintage sont largement convoitées. En témoigne la dernière vente aux enchères organisée en janvier dernier par la maison Maurice Auction, grâce à la collection privée des sœurs Angela et Elena Picozzi.
Celle-ci regroupait ainsi 270 lots signés par le couturier – tous vendus –, riche de patrons en papier, de croquis mais aussi de pièces issues des tout premiers shows de Martin Margiela. À l’image du costume en laine noire et blanche à pois, figurant au sein du défilé printemps-été 1990, qui attire alors toute l’attention et atteint le record mondial pour une tenue du couturier, adjugée 101 400 euros.