19 nov 2018

Dior s’offre sa première grande rétrospective aux États-Unis

Du 18 novembre au 3 mars 2019, le Denver Art Museum revient sur plus de 70 ans de la maison Dior à l’occasion de l’exposition “Dior, from Paris to the World”. Un hommage vibrant au travail du couturier visionnaire et de ses successeurs, avec plus de 150 robes, accessoires, photographies, croquis originaux et autres pièces d’archives.

Par Laura Catz.

Paire de ciseaux géante à la main et regard lointainChristian Dior est le premier couturier français à faire la une du prestigieux Time Magazine. Nous sommes en 1957, et dix fulgurantes années auront suffi au créateur pour poursuivre avec brio son American Dream. “Je décidai d’aller au bout des choses et de faire un tour complet des Etats-Unis”, écrit-il dans ses mémoires – et, dès 1948, offre sa robe appelée Chérie, issue de sa première collection, à l’un des musées les plus importants au monde : le Metropolitan Museum of Art de New York. Aujourd’hui, les États-Unis honorent à nouveau le génie français avec Dior, from Paris to the World, première grande rétrospective américaine consacrée à Christian Dior, du 18 novembre au 3 mars 2019, au Denver Art Museum. Un sublime hommage qui retrace plus de 70 ans d’histoire de la maison, en regroupant pas moins de 180 modèles haute couture, 25 toiles d’atelier, de précieuses photographies, des vidéos et films inédits, des croquis originaux, mais aussi près de 200 accessoires et objets liés aux parfums et maquillage Dior, sans compter les nombreuses archives rares, dont certaines – récemment acquises par la maison – n’ont encore jamais été dévoilées.

 

C’est en 1947 que le couturier fixe, dès sa première collection, les codes d'une nouvelle élégance mondiale, frappant le public avec une silhouette radicalement nouvelle : des vestes aux épaules doucement appuyées, des bustes soulignés et des jupes évasées : l'alliance du chic et de la séduction. Ce style révolutionnaire est qualifié le jour même par Carmel Snow, rédactrice en chef du Harper’s Bazaar, de “New Look”. Dès lors, le nom de Christian Dior devient plus célèbre encore que celui du général de Gaulle et le couturier en profite pour ouvrir des boutiques à New York, Londres et Caracas. Son regard visionnaire va même au-delà du style, puisque le couturier sera un pionnier des accords de licences. Il signe ainsi avec les meilleurs fabricants pour étendre son univers de marque et offrir des produits de qualité supérieure, tels les souliers issus de sa collaboration avec Roger Vivier. De l’avenue Montaigne au Tout-Hollywood, c’est le monde entier que Christian Dior a conquis. Pari réussi pour celui qui était initialement promis à une carrière de diplomate.

 

A travers quinze espaces thématiques, l'exposition rend également hommage au travail des six héritiers de Christian Dior. Du blouson en cuir façon Brando dans l'Equipée sauvage d'Yves Saint Laurent aux silhouettes libres et souples de Marc Bohan, en passant par la flamboyance de Gianfranco Ferré, les influences mexicaines ou égyptiennes qui ponctuent l'extravagence de John Galliano, le minimalisme de Raf Simons –inspiré par le Japon ou par l'artiste Sterling Ruby– aux amazones de Maria Grazia Chiuri. Une épopée esthétique et artistique mise en lumière par Florence Müller, à l'origine de l'exposition Christian Dior, couturier du rêve, qui avait connu un succès retentissant au musée des Arts décoratifs, à Paris. 

 

 Dior, from Paris to the World, du 18 novembre au 3 mars 2019 au Denver Art Museum, 100 W 14th Ave Pkwy, Denver, CO 80204, États-Unis.