D’Édith Piaf à Marilyn Monroe, Roger Vivier rend hommage aux icônes du siècle dernier
Afin de présenter sa collection automne-hiver 2021-2022 pour Roger Vivier, Gherardo Felloni fait une fois de plus appel à un médium qui lui est cher : le cinéma. Dans un film de sept minutes mêlant l’humour au glamour, le créateur italien réunit cinq icônes du XXe siècle – Joséphine Baker, Marilyn Monroe, Marlene Dietrich, Edith Piaf et Grace Kelly – portant les nouveaux souliers et sacs à main de la maison, pour une performance cocasse dans l’intimité d’un théâtre feutré.
Par Matthieu Jacquet.
Elles s’appellent Joséphine Baker, Marilyn Monroe, Marlene Dietrich, Édith Piaf et Grace Kelly. Personnalités du monde du cabaret, du cinéma ou de la chanson, toutes sont, à leur manière, sont devenues de véritables icônes du XXe siècle, au point que leur vie, leur carrière et leur style continuent d’inspirer les nouvelles générations et leurs nombreux esprits créatifs. Gherardo Felloni en fait partie. À travers la présentation de sa collection automne-hiver 2021-2022 pour la maison Roger Vivier, le créateur italien a souhaité leur rendre hommage en se posant une question plutôt étonnante : que se passerait-il ces cinq femmes, toutes liées de près ou de loin au célèbre chausseur français, se réunissaient aujourd’hui dans un théâtre ? Pour mettre en scène cette situation surréaliste, Gherardo Felloni – grand cinéphile – emploie un médium qu’il n’a pas manqué d’exploiter depuis son arrivée en 2018 à la direction artistique de la maison : le court-métrage.
Dans un film de sept minutes, on découvre ainsi des sosies de ces cinq femmes dans l’ambiance feutrée d’une salle de spectacle pourpre. Chacune se succède sur scène, mais rien ne semble se passer comme prévu. Édith Piaf perd sa voix, Joséphine Baker s’étonne que son célèbre déhanché ne lui vale aucun applaudissement, Marilyn Monroe entre en rage lorsque les projecteurs ne sont plus braqués sur elle et Marlene Dietrich récite un poème aux accents tragiques avant que Grace Kelly ne clôture le spectacle. Toutes finissent par tomber à la renverse. “It’s hard to perform without an audience” (“C’est dur de se produire sans public”), ajoute Marlene Dietrich avec un regard impassible. Comme un clin d’œil à la fermeture des salles de spectacle depuis un an et l’impossibilité pour les artistes de s’y produire face à un public, ce film associe l’humour au glamour en ces temps de crise sanitaire : “En tant que créateur, et pour Roger Vivier, en tant que maison, j’ai pensé que notre rôle n’était pas de contourner cette situation, explique Gherardo Felloni. Ce serait absurde de faire comme si elle n’existait pas. Il fallait l’assumer, jouer avec cette idée d’attente.”
Une proposition visuelle qui permet également – et avant tout – de sublimer la nouvelle collection de chaussures et d’accessoires de la maison. Si les nombreux escarpins, sandales et stilettos de hauteurs diverses s’y parent parfois de plumes noires ou d’un motif discret, on découvre également plusieurs paires de bottines à talons aiguilles et fines plateformes blanches, crème ou noires brodées de perles, ou dans des satins monochromes jaune, bleu ou doré qui leur donnent un fini lisse et élégant. La longueur des souliers monte encore plus haut avec une botte s’arrêtant au genou Covered Buckle Platform Boot, déclinée dans des cuirs vernis effet écaille de crocodiles de couleurs marrons, bleue ou noire. La boucle carrée emblématique de Roger Vivier s’invite sur tous ces modèles auxquels elle s’assortit, parfois ornée de pierres et diamants, jusqu’à décorer plusieurs modèles de sacs à main aux anses éblouissantes qui leur confèrent la préciosité de bijoux d’exception.