De Paris à Tokyo, Valentino dévoile ses plus précieux trésors vintage
Depuis le 18 avril, la maison Valentino met en valeur son patrimoine et donne une nouvelle vie à ses archives avec le projet Valentino Vintage, lancé il y a deux ans. Dans les prochains jours, dans sept métropoles, réparties de Paris à Tokyo en passant par Milan, sept boutiques dédiées proposeront à la vente des dizaines de pièces vintage de la maison, tout en invitant les propriétaires de créations Valentino à venir y rapporter celles qu’ils ne portent plus, pour leur donner une nouvelle vie.
Par Matthieu Jacquet.
Plaisir Palace : une boutique vintage pointue pour accueillir les trésors Valentino à Paris
Conciliant recyclage des collections et mise en valeur du très riche patrimoine de la maison, cette deuxième édition de Valentino Vintage recroise justement la démarche et la philosophie de la boutique dans lesquelles la maison propose actuellement ses pièces d’archives à Paris, Plaisir Palace, ouverte il y a deux ans à l’initiative du collectionneur de mode passionné Didier Barroso. Initialement spécialisé dans le prêt-à-porter haut de gamme des années 70 et 80 (il propose notamment de nombreuses pièces signées Courrèges, Pierre Cardin ou encore Paco Rabanne), ce Parisien, plus proche du galeriste que du vendeur de prêt-à-porter, n’a cessé d’élargir son spectre depuis l’ouverture. Cette collaboration avec Valentino tombe ainsi à point nommé, lui permettant d’exposer ses plus belles pièces personnelles, en les combinant à celles sorties des archives de la maison italienne. Jusqu’à dimanche, soixante-dix créations datées des années 80 à 2010 sont ainsi mises en exergue dans sa boutique, dont la grande majorité disponibles à la vente. Éclectique mais cohérente, la sélection met l’accent sur les caractéristiques du style Valentino : ici, une veste frangée en raphia noire et une robe brodée d’un motif géométrique en perles rouges insistent sur les savoir-faire d’exception, là, deux robes de soirée en satin rose pâle incarnent la vision de l’élégance et de la féminité impulsée par Monsieur Valentino et prolongée par Pierpaolo Piccioli. Tandis qu’entre deux cintres, un haut et une jupe en satin smocké jaune moutarde, création haute couture de 1984, dénotent par leur grande modernité et leur travail de texture…
“Avec Valentino Vintage, j’ai souhaité présenter ces pièces comme dans une exposition, confie Didier Barroso. Mais contrairement aux expositions, chacun pourra les toucher pour explorer l’anatomie du vêtement et apprécier sa qualité d’exécution.” Celui qui a fait ses armes dans l’art contemporain a donc travaillé main dans la main avec la maison, réaménageant pour l’occasion sa boutique comme un “petit théâtre peuplé de différents personnages”. Rangées par couleur sur les portants, les pièces Valentino font ainsi jaillir jaune poussin, orange, violet, vert d’eau et, bien sûr, le rouge emblématique de la maison, comme pour montrer toute la cohérence chromatique entretenue par Valentino au fil des saisons. Devant le rideau bleuté tapissant le fond de la boutique et l’iconique miroir lumineux Ultrafragola d’Ettore Sottsass, qui habite celle-ci de sa lumière rosée et de ses lignes sinueuses, on découvre également plusieurs créations vintage “statement” prêtées exclusivement pour l’événement. Parmi ces pièces d’archives remarquables figure une robe en velours noire du milieu des années 80, réveillée par l’ajout de satins plissés roses autour de sa taille haute, ainsi qu’une robe émeraude moulante agrémentée d’un large nœud noir, témoin de l’amour de Pierpaolo Piccioli pour les pois et le motif.
De Séoul à Milan, Valentino Vintage se décline aux quatre coins du monde
Comme chez Plaisir Palace, les équipes de Valentino Vintage ont soigneusement personnalisé leur sélection de pièces et leur présentation en les adaptant à la personnalité des sept boutiques participant au projet aux quatre coins du monde, mais aussi à leur clientèle. Si le concept-store The Vintage Dress à Tokyo accueille les pièces dans un environnement sobre et épuré, la boutique de Séoul Janemarch Maison propose une sélection solaire dans un cadre printanier rappelant presque une boutique de fleuriste, tandis qu’à Milan, Madame Pauline orchestre la rencontre visuelle du rouge Valentino avec son décor presque intégralement repeint en vert d’eau, mettant l’accent sur le design en plein Salone del Mobile. Pour parfaire l’atmosphère de chaque boutique, Valentino a même invité chacun de leurs propriétaires à composer une playlist de morceaux vintage, diffusée pendant la durée de l’événement. Fort de son succès, Valentino Vintage s’est étendu, passant de quatre villes (en 2021) à sept pour cette deuxième édition. Cette année, le projet s’associe d’ailleurs à la plateforme londonienne 1 Granary, dédiée au soutien des jeunes designers, afin de faire don de pièces d’archives à des prestigieuses écoles de mode sises dans chacune des sept métropoles sélectionnées. Les étudiants de l’IFM à Paris, de la Central Saint Martins ou encore de la Parsons School of Design à New York, entre autres, pourront donc profiter de ces reliques pour développer de nouveaux projets. Quant aux rayons déjà bien fournis de ces boutiques vintage, ceux-ci se renouvelleront jusqu’à la fin mai, rythmés par l’arrivée fortuite de nouveaux trésors Valentino sortis des placards de leurs propriétaires.
Valentino Vintage, projet lancé depuis le 18 avril 2023 dans les boutiques suivantes : Madame Pauline à Milan • Plaisir Palace à Paris • Rellik à Londres • Recess à Los Angeles • The Vintage Dress à Tokyo • Janemarch Maison à Séoul • New York Vintage INC.
@maisonvalentino #ValentinoVintage
Valentino Vintage : un nouveau projet pour donner une seconde vie aux archives
Dans une vitrine d’une discrète rue du Marais à Paris, à quelques pas du square du Temple, deux mannequins de couture se font face au sein d’une vitrine, séparés par un grand V en néon rose – le logo de la maison Valentino, reconnaissable entre mille. Sur celui de gauche brille une mini-robe translucide, brodée de fleurs en sequins colorés et argentés, tandis que, sur celui de droite, trône une veste corsetée en taffetas rose clair à col rond, associée à une jupe plissée légère parsemée de quelques plumes. Signées respectivement par Pierpaolo Piccioli dans les années 2010 et Valentino Garavani dans les années 1980, ces deux tenues présentées côte à côte dans la boutique parisienne Plaisir Palace résument tout l’enjeu du projet Valentino Vintage, lancé par la maison italienne il y a deux ans : donner un nouveau souffle aux archives de la maison en les recontextualisant.
Depuis le 18 avril, pendant six jours et dans sept villes du monde – Paris, Milan Londres, New York, Los Angeles, Tokyo et Séoul –, la maison italienne invite ses clients, dans des boutiques vintage choisies attentivement, à découvrir (voire acquérir) des vêtements et accessoires sortis de ses archives, datant aussi bien d’il y a cinq ans que de quarante ans. En vue d’encourager la circularité et la durabilité, cette initiative permet également – et surtout – aux propriétaires de pièces Valentino de les rapporter pour les faire estimer et expertiser par les spécialistes du vintage mobilisés pour ce projet. Si les pièces sont en bon état, elles peuvent être échangées contre un bon d’achat à utiliser dans une boutique de la maison, façon d’offrir une nouvelle vie à ces trésors qui pourront soit être revendus par les magasins vintage, soit intégrer le fonds d’archives de l’enseigne italienne.