21 fév 2020

Comment l’imprimé Journal de Dior est-il devenu iconique?

Présenté par John Galliano au sein de la scandaleuse collection Dior haute couture printemps-été 2000, l’imprimé journal est depuis devenu culte grâce à la série Sex and The City.

Un défilé Dior haute couture inspiré des “clochards” parisiens

 

Nous sommes à l’orée de l’année 2000. John Galliano introduisait quelques mois plus tôt sa toute nouvelle création, le sac Saddle, it-bag au succès fulgurant qui incarnera la mode Y2K de la décennie naissante. 

 

Adoubé par l’industrie de la mode, le couturier anglais s’apprête à présenter une collection qui demeure encore aujourd’hui une des plus controversées de l’histoire la mode.

 

Ce 20 janvier 2000, sur le podium, la haute couture s’inspire ouvertement des sans-abris de Paris. Un thème qui fait écho aux Rag Balls – bals au cours desquels l’aristocratie et la bourgeoisie se griment en mendiants – ainsi qu’aux images brutes et crues de la photographe américaine Diane Arbus

 

Le succès est à la hauteur du scandale et cette collection demeure, encore aujourd’hui, une des plus célèbres et célébrées de la maison. Car, sous l’apparence déconstruite, négligée, élimée et abîmée des créations couture, le savoir-faire incomparable des ateliers de la maison de l’avenue Montaigne est bien là, autant que le génie créatif de John Galliano

 

Les plus avertis – à l’instar de l’inflexible critique de mode Cathy Horyn – verront dans cette collection sa véritable signification : une performance artistique qui vient interroger la signification du mythe Dior.

 

 

L’imprimé Journal du défilé Dior haute couture automne-hiver 2000. © Photo by Victor VIRGILE/Gamma-Rapho via Getty Images.

L’imprimé Journal des podiums Dior à Sex and the City

 

Parmi les icônes de ce défilé, un imprimé Journal, qui reprend les gros titres de l’international Herald Tribune dédiés à Dior, plaqués sur des taffetas de soie. Aussi subversif que surprenant, l’imprimé Journal marquera d’une empreinte indélébile les esprits. 

 

Quelques mois plus tard, une simple apparition de l’un de ces fameuses robes Dior à la coupe en biais sur Sarah Jessica Parker, incarnant l’héroïne Carrie Bradshaw dans Sex And The City, achèvera de le rendre iconique. 

 

Les sacs Saddle ou Baguette de Fendi, accèderont eux aussi au rang de pièce culte en apparaissant dans la série culte HBO, grâce à la costumière Patricia Field, qui officie désormais pour le show Emily in Paris de Netflix. Vingt-deux ans plus tard, la robe aperçue dans la saison 3 sera d’ailleurs vendue aux enchères par la maison Bonhams pour la somme exceptionnelle de 15 000 euros.

 

 

Carrie Bradshaw dans une robe Dior imprimé Journal dans Sex and the City. © Photo by James Devaney/WireImage.

Le retour de l’imprimé Journal chez Dior homme en 2020

 

Pour la saison printemps-été 2020, l’imprimé Journal opère un retour discret mais néanmoins arty dans la collection homme de Kim Jones.

 

Retravaillé par l’artiste contemporain Daniel Arsham – qui explore dans son travail les vestiges et les traces du temps –, il se projette cette fois-ci dans le futur, en 3020, et se voit décliné dans une version délavée. 

 

Sur un blouson en organza, un top ou un foulard, il apparaît discret et élégant, à mille lieues de l’interprétation délibérément outrageuse et bling de Galliano

 

Enfin, pour le plus grand plaisir des aficionados de la maison Dior, Kim Jones décline le fameux imprimé Journal sur le Saddle.

 

Alors que Maria Grazia Chiuri, directrice artistique des collections femme s’apprête à présente sa collection Fall 2024 au Brooklyn Museum de New York, ville où est issu le fameux quotidien Herald Tribune, aura-t-on des chances d’apercevoir des pièces à l’imprimé Journal ? Réponse dans quelques heures…

Le sac Saddle imprimé Journal de Dior homme printemps-été 2020.