Comment Burberry s’associe à l’artiste Anne Imhof : du défilé printemps-été 2021 au Palais de Tokyo
Partenaires officiels de l’exposition-carte blanche “Natures mortes” d’Anne Imhof au Palais de Tokyo, la maison Burberry et son directeur artistique Riccardo Tisci ont invité l’artiste allemande à concevoir la scénographie du défilé printemps-été 2021 de la maison britannique.
par La rédaction.
En septembre 2020, Riccardo Tisci, directeur général de la création de Burberry, dévoile sa collection printemps-été 2021 “In Bloom” au sein de laquelle il revisite les codes et les classiques de la maison anglaise à travers le prisme de la nature et de son pouvoir de régénération. C’est l’été britannique qu’y évoque Riccardo Tisci, en faisant référence à un élément naturel, l’eau, à la fois symbole de renouveau et de mystère et profondément lié à l’histoire de Burberry. En effet, son fondateur Thomas Burberry inventait en 1879 la gabardine, matière étudiée pour être naturellement imperméable qui deviendra celle du trench iconique de la maison. On retrouve des références à l’eau à travers la couleur bleu, très présente au début de la collection notamment à travers des total looks en jean ou des empiècements en denim sur des trenchs hybrides, ou alors des tartans bleus, des motifs d’animaux marins comme le requin ou de vaguelettes, des manteaux outremer. Plus tard, des cristaux évoquent des gouttes d’eau sur de total look blancs tandis que se révèlent les pièces plus utilitaires telles que la salopette, des vestes d’extérieur, ou de grandes cuissardes semblables à des bottes de pêche.
Afin d’enrichir sa vision et d’offrir une véritable expérience immersive aux spectateurs, Riccardo Tisci invite Anne Imhof à concevoir la scénographie de ce défilé présenté sous format vidéo. Une première collaboration artistique depuis son arrivée chez Burberry en 2018. C’est dans la forêt anglaise et sur des chansons signées Anne Imhof et sa muse Eliza Douglas, chantant en live, que les mannequins ont défilé. Vêtus des créations Burberry, ces derniers se réunissent en cercle – symbole de la vie et du renouvellement – pour contempler la performance de l’artiste. Conçue comme une confrontation entre la mode et l’art, le naturel et l’artificiel, la mise en scène d’Anne Imhof s’achève par une performance puissante qui s’impose comme un avant-goût de sa carte blanche au Palais de Tokyo, dont Burberry est aujourd’hui partenaire. Depuis le 22 mai 2021, Anne Imhof occupe l’ensemble du musée parisien avec “Natures Mortes”, une exposition – sans performeurs cette fois-ci – composée comme une symphonie visuelle, plastique et sonore chamboulant l’architecture du bâtiment pour présenter des œuvres en dialogue avec celles d’artistes qui l’inspirent. Et tandis qu’elle transforme le Palais de Tokyo en un immense labyrinthe de verre teinté et de rails, elle crée une tension entre des idéologies opposées telles que l’ombre et la lumière, le céleste et le souterrain, le réel et l’irréel et invite les spectateurs à contempler d’un œil nouveau l’ossature du bâtiment ainsi que des œuvres signées Sigmar Polke, Wolfgang Tillmans ou Théodore Géricault.
Cela fait maintenant quelques années que le nom de cette Allemande résonne dans le monde de l’art contemporain. Si sa notoriété s’installe dans les années 2010 avec des performances mémorables, dont une pièce mettant en scène neuf femmes et deux ânes en train d’effectuer une série de gestes du quotidien dans un rectangle tracé au sol, l’artiste a su démontrer sa capacité à dépasser les frontières entre les médiums, explorant simultanément la danse, la musique ou encore la peinture, souvent en tandem avec Eliza Douglas – elle aussi plasticienne. À seulement 38 ans, Anne Imhof représente l’Allemagne à la Biennale de Venise en 2017 avec Faust, une installation performative d’ampleur qui lui vaut de remporter le Lion d’or de la meilleure participation nationale, et lui ouvre, quatre ans plus tard, les portes du Palais de Tokyo.
“Natures mortes”, carte blanche à Anne Imhof, jusqu’au 24 octobre au Palais de Tokyo, Paris 16e.