6 juin 2024

Becoming Karl Lagerfeld : comment Arnaud Valois s’est glissé dans la peau d’Yves Saint Laurent

Dans la série Becoming Karl Lagerfeld, disponible sur Disney+ ce vendredi 7 juin 2024, l’acteur français Arnaud Valois (120 battements par minutes, Garçon chiffon) se plonge avec une justesse déconcertante dans le rôle du couturier Yves Saint Laurent. Rencontre. 

Propos recueillis par Nathan Merchadier.

L’interview d’Arnaud Valois, l’acteur qui joue Yves Saint Laurent dans la série Becoming Karl Lagerfeld 

 

Numéro : Qu’est-ce qui vous a séduit en découvrant le scénario de la série Becoming Karl Lagerfeld

Arnaud Valois : Ce qui m’a intéressé, c’était de montrer l’envers du décor de ces icônes de mode qui sont parfois mises sur un piédestal. Quels hommes de chair et de sang ils étaient dans la vie. J’interprète le couturier Yves Saint Laurent et la série se passe dans les années 1970 et plus précisément de 1971 à 1981. On va alors se concentrer sur ce coup de foudre qu’il a eu pour Jacques de Bascher et sur toutes les conséquences qui vont en découler. Notamment concernant son amitié avec Karl Lagerfeld. Il y a déjà eu plusieurs films qui ont été réalisés sur Yves Saint Laurent, mais j’ai trouvé ça fascinant de pouvoir apporter une autre vision et une autre sensibilité sur cet homme. 

 

“Pour préparer ce rôle, j’ai perdu beaucoup de poids : une quinzaine de kilos.” Arnaud Valois

 

Comment vous êtes-vous préparé à entrer dans la peau d’Yves Saint Laurent ?  

J’ai perdu beaucoup de poids (une quinzaine de kilos) et je me suis énormément documenté. J’ai regardé des films, écouté la musique qu’il écoutait. J’ai regardé les costumes qu’il avait fait et qui racontent beaucoup de sa personnalité et puis je me suis complètement laissé transporter par ses inspirations. C’est quelqu’un qui était fasciné par l’art, par la beauté. C’est un cadeau pour un acteur de se plonger dans cet univers-là. 

 

Les costumes que vous aviez dans la série vous ont-ils aidé à vous plonger dans peau d’Yves Saint Laurent ?

Avec la préparation et la perte de poids, c’était l’autre élément essentiel. La créatrice de costumes, Pascaline Chavanne, a imaginé une série de costumes sur mesure pour nous. J’ai fait énormément de séances d’essayage car il y avait au moins 25 looks. Le fait de voir les créateurs de costumes travailler dans leurs studios, lorsqu’ils ont réalisé tous les looks du défilé Chloé et du défilé Yves Saint Laurent, c’était remarquable.

“J’avais l’image du grand maître et du grand créateur, mais je ne connaissais pas vraiment la partie plus sombre de l’existence d’Yves Saint Laurent.” Arnaud Valois.

 

Quelles sont les choses que vous avez apprises sur Yves Saint Laurent durant le tournage ? 

J’avais l’image du grand maître et du grand créateur, mais je ne connaissais pas vraiment la partie plus sombre de son existence. Je ne savais pas à quel point il était attiré par le dépassement des limites. C’était puissant chez lui. Dans la série, on a accès à son intimité et c’était passionnant de pouvoir approfondir cela.

 

Quels souvenirs gardez-vous du tournage de la série ?

Lorsque l’on m’a annoncé que c’était Daniel Brühl qui jouait Karl Lagerfeld, j’étais particulièrement excité de rejoindre l’aventure. Et j’ai découvert Théodore Pellerin (qui joue Jacques de Bascher), que j’avais vu dans Boy Erased (2018) et que j’avais trouvé particulièrement magnétique. Très tôt, nous nous sommes retrouvés dans une scène où nous n’étions pas très habillés avec Théodore, et où l’on devait faire des choses intimes. Lors d’un deuxième jour de tournage, ça passe ou ça casse. Tout de suite, il y a eu une belle alchimie entre nous. C’est quelqu’un de très drôle et de très talentueux. 

 

Le tournage d’une série est-il fondamentalement différent de celui d’un film ?

Le format de la série permet vraiment de creuser certains enjeux, certaines nuances et d’aller chercher des variations. Nous avons eu la chance d’avoir six épisodes pour raconter tout cela. Il n’y avait pas réellement le parti pris d’un biopic intégral car la série se passe de 1971 à 1981. Peut-être qu’il y aura une suite qui présentera les dix années suivantes de sa vie…

« Nous allons reprendre Le Vilain Petit Canard, un spectacle que nous avions créé avec Étienne Daho à la Philharmonie. » Arnaud Valois.

 

En parlant de séries, y a-t-il un programme que vous avez récemment découvert et que avez adoré ? 

J’ai beaucoup aimé la série Fellow Travelers (2023) que j’ai trouvée vraiment belle, triste, puissante et tellement bien incarnée par Jonathan Bailey et Matt Bomer. Ça se passe dans les années 1960 et 1980 et c’est très intéressant de voir l’évolution des mentalités au sujet de l’homosexualité à cette époque. Forcément, en ayant fait 120 Battements par minute, ça résonne aussi par rapport à cette expérience.

 

Pouvez-vous nous parler de vos projets à venir ? 

Je travaille actuellement sur l’écriture de mon second court métrage après avoir réalisé Le Nouveau moi, il y a deux ans, qui a été programmé dans pas mal de festivals. J’espère tourner le second en tant que réalisateur à l’automne. Nous allons reprendre Le Vilain Petit Canard, un spectacle que nous avions créé avec Étienne Daho à la Philharmonie, qui sera proposé dans un nouveau lieu en 2025. Ça va être génial !

 

Becoming Karl Lagerfeld (2024), créée par Isaure Pisani-Ferry, Jennifer Have et Raphaëlle Bacqué, avec Arnaud Valois, Daniel Brühl et Théodore Pellerin, actuellement disponible sur Disney+.