22 oct 2020

Younes Bendjima nous parle de sa collaboration avec New Balance

Peu habitué des collaborations créatives, l’équipementier américain New Balance célèbre le retour de sa basket 992 avec Studio FY7, le studio créatif de Younes Bendjima. Numéro a interviewé le mannequin, boxeur et entrepreneur français, qui malgré ses 1,2 millions de followers sur Instagram, demeure une personnalité discrète.

 

Propos recueillis par Léa Zetlaoui.

Numéro : Aujourd’hui, on sait très peu de choses sur vous et votre parcours, pourriez-vous vous présenter?

Younes Bendjima: Je suis né en France à Lyon où j’ai débuté une carrière de boxeur dans le club de mon oncle. À 17 ans, je suis parti à l’aventure à New York rejoindre un de mes cousins. J’avais en tête de poursuivre ma carrière de boxeur mais c’était compliqué à cause des visas. Finalement j’ai rencontré mon agent et j’ai petit à petit arrêté la boxe, d’autant que c’est un sport dangereux et qu’il est très difficile d’en vivre. Si au départ être mannequin m’a aidé à survivre dans une ville aussi chère que New York, j’ai rapidement compris que ce n’était pas un métier dans lequel j’évoluerai toute ma vie à cause de l’instabilité constante. Avec ma famille, j’ai donc investi dans des restaurants à Lyon, et j’ai également ouvert des franchises de la boulangerie La Tarte Tropézienne à Los Angeles.  

 

Quels ont été vos premiers défilés?

Givenchy printemps-été 2013. Riccardo Tisci, directeur artistique à l’époque, cherchait alors des mannequins un peu plus en forme. Pareil pour Hermès. J’ai aussi défilé pour Moncler.

 

Vous êtes d’origine algérienne, vous avez grandi entre la France et les États-Unis, comment cette triple culture vous a-t-elle façonnée et vous influence-t-elle aujourd’hui?

Aux États-Unis, les opportunités sont beaucoup plus grandes, il y a une mentalité que j’apprécie et puis c’était un rêve d’enfant de vivre là-bas. Quand je suis arrivé à 17 ans, mon but était de réussir à m’y faire une place, et ce challenge que je me suis imposé à moi-même, je l’ai réussi. Aujourd’hui, je suis de retour en France pour me rapprocher de ma famille. J’ai grandi comme un Franco-Algérien avec cette double culture et surtout beaucoup de valeurs et de principes dans l’éducation et la façon de me comporter. Je ne bois pas, je ne fume pas, je ne prends pas de drogue, et j’ai toujours été très sportif. Je pense que grandir avec des parents stricts m’a permis de rester dans le droit chemin et d’être responsable surtout quand je suis arrivé aux États-Unis, alors que j’étais très jeune. Ce mélange culturel  m’aide beaucoup car dès que je réfléchis à un projet, j’ai trois approches et trois façons différentes d’envisager un projet.

Quelles sont les personnalités qui vous inspirent et pourquoi?

C’est un peu classique mais… mes parents ! Et puis Mohammed Ali pour son côté sportif et humain mais également pour ses choix politiques, comme refuser de s’engager pour la guerre du Vietnam. Dans la mode, je citerai Martin Margiela, ce qu’il fait est toujours très chic et très sobre et surtout c’est une personnalité discrète. 

 

Vous avez récemment fondé votre studio de création Studio FY7, pourquoi ?

J’ai souvent mis en relation des personnes issues de différents domaines et milieux que ce soit dans la mode ou le sport. Jusqu’à présent j’ai accompagné ces personnes dans des projets parce que ça me passionnait. J’ai toujours été créatif et récemment j’ai voulu en faire une activité professionnelle afin de pouvoir mener à bien mes projets d’édito, de campagnes. Finalement convertir cette activité bénévole en quelque chose de professionnelle.

 

Vous présentez une collaboration avec New Balance autour de leur modèle 992, comment est né ce projet ? 

Tout d’abord il faut savoir qu’habituellement New Balance ne fait que des projets avec des athlètes comme des golfeurs ou des joueurs de la NBA. J’ai toujours beaucoup porté des New Balance et en discutant avec Joe Grondin, qui s’occupe des collaborations pour la marque, on a commencé à réfléchir naturellement à ce projet autour de la 992. C’est un modèle qui a très peu été décliné donc c’était très intéressant de pouvoir travailler dessus. Pour la couleur beige qui habille la basket, je me suis inspiré des paysages du désert du Sahara près de la ville de Briska en Algérie où habitait ma grand-mère. Enfin, pour la campagne, je voulais proposer quelque chose d’urbain, stylé et cool avec ce costume marron Yohji Yamamoto des années 80. 

 

 

www.newbalance.fr

La New Balance 992 par Studio FY7