30 mai 2025

Gentle Monster : pourquoi on adore la marque de lunettes sud-coréenne ?

En un clin d’œil, Gentle Monster a imposé ses lunettes comme des objets de désir hautement stylisés. Née à Séoul, la marque s’affirme à la croisée de l’avant-garde mode, du design et de l’art. Entre collaborations cultes et esthétiques futuristes, elle redéfinit l’accessoire comme une déclaration visuelle.

  • par Léa Zetlaoui.

  • Avec sa nouvelle collection Pocket, Gentle Monster repousse une fois de plus les frontières du design optique. Si les montures pliables – d’où le nom Pocket – jouent la carte de l’innovation fonctionnelle, un modèle en particulier capte toute l’attention : les Milky Way. Monture en métal argenté, forme d’étoile, et surtout… aucun verre. Une lunette sans lunette, pour un accessoire de mode des plus conceptuels.

    Et c’est précisément là que Gentle Monster frappe fort. Parce qu’aucune autre marque ne traite la lunette comme un terrain d’expérimentation totale. En quelques années, la griffe sud-coréenne a élevé ses créations au rang d’objets cultes, presque totémiques.

    En témoigne également ses récentes collaborations. D’un côté, les poupées Bratz et leur exubérance Y2K, de l’autre, Maison Margiela et son minimalisme cérébral. Deux esthétiques opposées que Gentle Monster fait cohabiter au sein de son univers.

    Gentle Monster, des lunettes avant-gardistes

    Fondée en 2011 à Séoul par Hankook Kim, la marque est née d’un constat simple : l’industrie optique manque cruellement d’audace. Gentle Monster a donc décidé de tout réinventer. D’abord le design des montures mais aussi l’expérience d’achat, en passant par l’identité visuelle.

    Inspirées autant par la science-fiction que par l’architecture brutaliste, ses créations ont l’allure de prototypes futuristes. Verres oversize, lignes tendues, formes asymétriques, matières inattendues… Les montures semblent tout droit sorties d’un laboratoire de design du futur. On est loin des classiques standards vendus en série : ici, la lunette est pensée comme une sculpture portable, entre art conceptuel et performance de style.

    Mais ce n’est pas qu’une affaire de formes. Le label coréen développe un univers immersif, nourri par la culture numérique, la robotique, l’intelligence artificielle et la mythologie coréenne. Chaque boutique dans le monde devient une installation artistique à part entière : à New York, des robots humanoïdes dansent en vitrine ; à Séoul, des créatures oniriques s’animent entre deux rayons. L’expérience dépasse le produit — c’est une mise en scène du regard.

    Cette approche radicale attire une clientèle pointue, cosmopolite, souvent issue du milieu créatif, et bien sûr une longue liste de célébrités : Beyoncé, Rihanna, G-Dragon ou Jennie de Blackpink. En Corée comme à Paris, elle s’impose comme une marque de lunettes des avant-gardes, un pont entre l’esthétique K-pop, la mode de niche et le design expérimental.

    Le pouvoir des collaborations mode

    Ainsi, comme il fallait s’y attendre, les collaborations ne sont pas des gadgets marketing. Au contraire, elles sont au cœur du récit de la marque. Chaque partenariat vient densifier son univers, en lui ajoutant une nouvelle texture, une nouvelle voix, un nouveau lexique. Collaborations après collaborations, Gentle Monster façonne une image avant-gardiste aux contours insaisissables.

    L’association avec Maison Margiela, par exemple, donne à la marque une légitimité quasi-intellectuelle dans les sphères du luxe conceptuel, tout en prouvant qu’elle peut parler le langage de la mode avec un grand M. À l’inverse, la collaboration pop et outrancière avec les Bratz injecte une dose de dérision et de culture Y2K, capturant l’attention d’un public plus jeune, plus digital, mais tout aussi avide de singularité.

    Chaque projet agit comme un miroir qui reflète — ou amplifie — les obsessions visuelles de Gentle Monster : la mutation du corps, la théâtralisation du quotidien, l’amour du bizarre maîtrisé. Avec Coperni, elle explore une esthétique futuriste où la lunette devient presque instrument scientifique. Avec Marine Serre, elle pousse encore plus loin les codes du post-apocalyptique chic.

    Ou encore une collaboration avec la marque d’Heygère, connue pour ses bijoux et accessoires conceptuels. Ici les lunettes deviennent réceptacles poétiques, presque surréalistes.

    Une marque qui surfe sur la K-vague

    Impossible de parler de Gentle Monster sans évoquer son ancrage dans le soft power coréen. Originaire donc de Séoul, la marque surfe sur la K-vague qui irrigue aujourd’hui la mode, la musique, les séries et l’esthétique globale. Elle s’inscrit dans une culture visuelle léchée, hyper-maîtrisée, où la technologie flirte avec le spirituel. Gentle Monster en est la traduction optique — une marque pour ceux qui regardent le monde avec deux longueurs d’avance.

    Retrouvez les collections de lunettes et lunettes de soleil Gentle Monster sur gentlemonster.com