7 looks Chanel inspirés par la littérature

Émile Zola, Gustave Flaubert, Jane Austen, Thomas Mann, Alexandre Pouchkine, Paul Éluard, Jean Cocteau, Guillaume Apollinaire, Colette… Nous ne sommes pas dans une librairie de grands classiques mais bien devant la bibliothèque de Gabrielle Chanel, dans son appartement parisien rue Cambon. Car si la couturière révolutionne la mode en abolissant le corset dès 1910 et en imposant ses tailleurs féminins en tweed dans les années 50, son inspiration s’ancre sans aucun doute dans ses livres qu’elle garde jalousement et chérit comme des œuvres d’art. Certains lui sont offerts par ses amis Jean Cocteau ou le poète Pierre Reverdy, d’autres sont illustrés par Pablo Picasso ; tous, reliés par Germaine Schroeder, sont paraphés par le C de Coco Chanel. Si elle n’écrira jamais d’elle-même son autobiographie, préférant laisser une trace sous forme de maximes, c’est son style qu’elle orthographie et dicte – en tournant autour d’un mannequin – avec la même persistance qu’un auteur naturaliste. “Si vous ouvriez aujourd’hui une histoire de notre littérature, vous devriez y trouver le nom d’un nouvel auteur classique : Coco Chanel,” affirmera Roland Barthes en 1967. Sans cesse réactualisée – de son vivant comme avec Karl Lagerfeld puis Virginie Viard à la direction artistique – l’œuvre de Coco Chanel est parsemée de témoignages, de citations, d’attitudes empruntées aux grandes héroïnes de fictions ou à la prose de ses amis écrivains. Focus sur 7 looks Chanel qui font écho aux plus belles lignes des grands auteurs favoris de Gabrielle Chanel. 

“La note de luxe et de fantaisie en elle tenait uniquement à sa parure d’un prix inestimable, composée de pendants d’oreilles et d’un grand collier à trois rangs de grosses perles qui brillaient d’un éclat laiteux.”

Thomas Mann, La Mort à Venise, 1912

“C’était une simple robe de gaze blanche, mais garnie d’une multitude de petits volants découpés et bordés d’un filet de velours noir.”

Émile Zola, La Curée, 1871

“O vénérables lingots d’or astral ! Regardez ! 

Regardez ! leurs chevelures phosphoreuses s’immensifient comme des comètes !”

Filippo Tommasi Marinetti, La Conquête des étoiles, 1902

“Son âme se montre là dans une intimité involontaire, soit par un mot rapide, soit par une croix ou par un signe d’interrogation que le crayon a tracé en marge.”

Alexandre Pouchkine, Eugène Onéguine, 1833

“Les mousselines, les gazes, les guipures d’art, coulaient à flots légers, pendant que des tulles brodés, très riches, et des pièces de soie orientale, lamées d’argent, servaient de fond à cette décoration géante, qui tenait du tabernacle et de l’alcôve. On aurait dit un grand lit blanc, dont l’énormité virginale attendait, comme dans les légendes, la princesse blanche, celle qui devait venir un jour, toute-puissante, avec le voile blanc des épousées.” 

Émile Zola, Au bonheur des dames, 1883

“Alors elle me cachait mon livre et mes plumes. Elle m’apportait ma veste et mon bonnet de marin. Elle me forçait de sortir pour me distraire. Je lui obéissais en murmurant, mais en l’aimant.”

Alphonse de Lamartine, Graziella, 1849

“Vous ne saviez pas, chère Coco, que l’ombre est le plus bel écrin de lumière. Et c’est là que je n’ai jamais cessé de nourrir pour vous la plus tendre Amitié. P.”

Note personnelle de Pierre Reverdy adressée à Gabrielle Chanel, 1926