12 avr 2022

3 sacs Hermès exceptionnels en vente chez Christie’s

Cela faisait cinq ans que Christie’s n’avait pas organisé d’enchères consacrées au département du luxe à Paris. Le 27 avril, la maison y revient avec la vente d’une collection exceptionnelle de sacs à main et accessoires parmi les plus emblématiques de la maison Hermès, exposée du 21 au 26 avril dans ses locaux avenue Matignon. Intitulée “Most collectible bags”, celle-ci comprend 69 lots qui traduisent le goût pour la rareté et l’artisanat du couple de collectionneurs auquel ils appartenaient et dont l’estimation totale s’élève à un million d’euros. Focus sur trois modèles iconiques de cette vente.

1. Le rarissime Himalaya Niloticus Crocodile Birkin

 

 

Retour en 1981, lors d’un vol Paris-Londres. L’actrice anglaise Jane Birkin  renverse une fois de trop son sac à main, inadapté à sa vie active de jeune maman, et s’en plaint à son voisin de siège… qui n’est autre que Jean-Louis Dumas, PDG d’Hermès de 1978 à 2006. De forme rectangulaire, souple et spacieux, avec un espace dédié aux biberons, le sac Birkin naît trois ans plus tard. Démocratisant l’idée d’une femme active et moderne, à l’image de la working-girl qui émerge dans les années 80, il devient très vite le sac emblématique de la maison Hermès et s’impose comme un incontournable dans les années 90, porté par des icônes, de Catherine Deneuve à Kate Moss. Réalisé en 2019, le sac Himalaya Niloticus Crocodile Birkin 30 blanc mat, baptisé en référence aux sommet recouverts de neige de la chaîne de montagnes éponyme, reprend la forme pragmatique de ce modèle iconique. La peau de crocodile niloticus, marron sur les bordures du sac, s’éclaircit subtilement au centre, laissant s’estomper les motifs dans un effet de dégradé. Lot le plus cher de cette vente aux enchères, estimé à 100 000 euros, l’accessoire pourrait bien battre les records du marché pour les sacs Hermès, et à raison : le processus fastidieux de tannage demande une dépigmentation, puis une repigmentation en délicates nuances de gris qui démontre le savoir-faire innovant de la maison parisienne.

2. Le Kellywood revisite un classique de la maison Hermès

 

 

Avec son estimation entre 70 000 et 90 000 euros, le Kellywood est l’un des autres lots phares de cette vente aux enchères. Réalisé en Barenia, un cuir de veau utilisé à l’origine pour les selles et apprécié pour son aspect très lisse et sa douceur, le sac à main commercialisé en 2021 a pour particularité son corps rigide en bois de chêne. D’une allure élégante et sobre avec sa forme trapézoïdale, sa fermeture caractéristique à deux courroies de cuir et son minuscule cadenas, le récent modèle apporte par l’intégration de ce matériau naturel un vent de nouveauté au sac Kelly, qui entre dans la légende en 1956 alors que l’actrice Grace Kelly s’en sert pour cacher sa grossesse devant les objectifs. Le travail du bois et l’insertion, sur sa surface sombre, de dizaines d’attaches symétriques en métal crée un motif chevron qui traduit savoir-faire de grande qualité sur une autre matière que le cuir. La force d’une maison qui a su, depuis plus d’un siècle, se réinventer par le choix des matériaux et des motifs, tout en conservant l’identité intemporelle de ses modèles, s’y incarne pleinement. En 2021, le chausseur Pierre Hardy, également directeur de création de la joaillerie Hermès, a quant à lui décliné le Kelly en une collection de bijoux intitulée “Kellymorphose”.

3. Le Faubourg Birkin, hommage à la boutique historique parisienne

 

 

À Paris, au 24 rue du Faubourg Saint-Honoré, se trouve le cœur de la maison Hermès. Fondée en 1837 par Thierry Hermès, la manufacture de harnais et de selles française emménage en 1880 dans ce bâtiment historique du 18e siècle, alors que la maison Hermès bâtit sa renommée autour de sa maroquinerie. Caractérisée par ses fenêtres en arche surmontées d’auvents dont les montants dessinent la lettre H, la façade de la boutique est reprise depuis 2019 sur le sac Faubourg-Sellier Birkin 20, autre lot de la vente : dans des tonalités blanc, bleu marine et orange, couleur emblématique de la maison depuis la Seconde Guerre mondiale, trois fenêtres apparaissent sur le corps du sac qui rend hommage à l’histoire des savoir-faire de la maison, en mêlant des cuirs classiques de la maison (Swift) et d’autres plus innovants (cuirs Madame et Sombrero), jusqu’au détail de la clochette qui renferme les clés et reprend le célèbre shopping bag Orange Hermès. Devenu depuis une star des réseaux sociaux, le Faubourg-Sellier Birkin 20 est estimé lui aussi entre 70 000 et 90 000 euros chez Christie’s, qui adjugeait son premier Birkin en 2008. Quatorze ans plus tard, la vente exceptionnelle “Most collectible bags” démontre l’intérêt croissant porté aux accessoires de luxe par les collectionneurs, qui s’arrachent aujourd’hui les modèles rares et iconiques d’une maison à la renommée mondiale. 

 

 

“Most collectible bags”, par Christie’s, exposition du 21 au 26 avril, vente aux enchère le 27, avenue Matignon, 75008.

Hermès, 2020, Kellywood en chêne et cuir Barenia (70 000-90 000€). © Christie’s Images limited 2022, David Paige.
Hermès, 2020, Kellywood en chêne et cuir Barenia (70 000-90 000€). © Christie’s Images limited 2022, David Paige.
Hermès, 2020, Birkin 20 Faubourg, bleu marine (70.000-90.000€). © Christie’s Images limited 2022, David Paige.

Most collectible bags, par Christie’s, exposition du 21 au 26 avril, vente aux enchère le 27, avenue Matignon, 75008.