3 choses à savoir sur le fondateur de Neith Nyer, finaliste de l’ANDAM
Un nom difficilement prononçable aux consonances germaniques, des collections underground aux influences couture à la limite du punk de luxe, des adeptes recrutés parmi la jeunesse cool parisienne, le label Neith Nyer, finaliste du prix créatif de l’ANDAM intrigue. Découvrez trois choses à savoir sur un nom qui s’impose, lentement mais sûrement, dans le paysage de la mode.
Par Léa Zetlaoui.
Un fondateur brésilien au parcours étonnant
Derrière Neith Nyer se cache Francisco Terra, un Brésilien originaire de Mercês dans la région de Mines Gerais à l’est du pays. Son enfance, il la passe dans l’atelier de couture de sa grand-mère maternelle dont il emprunte le nom pour baptister son label. Débarqué à Paris en 2005 sans argent, il démarre sa carrière à l’ONU comme négociant textile pour différents pays, afin de pouvoir se payer des cours à l’école de mode parisienne Institut Marangoni. Une fois son diplôme en poche, il passe quatre ans (un record au sein de la maison) chez Givenchy aux côtés du fondateur du streetwear luxe, Riccardo Tisci. Puis, il quitte la maison française pour Carven, et fonde son propre label en 2015. Nom tout d’abord chuchoté par les jeunes et l’underground parisien durant les fashion weeks, Neith Nyer finit par s’attirer la curiosité tant l’irrévérence de ses collections et la multitude d’influences dont il s’empare rendent sa mode inclassable. Aujourd’hui finaliste de l’ANDAM pour le prix créatif, Francisco Terra accède enfin à la lumière.
Des créations “punk couture » qui brisent les clichés
Loin du streetwear de luxe qui imprègne la mode du moment, Neith Nyer propose des créations complexes et élaborées qui ne ressemblent à aucune autre. Une approche punk, soutenue par une maîtrise des traditions et des code de la haute couture, qui invite également les références sexuelles et l’androgynie. D’ailleurs, impossible de décrire chaque défilé tant il empile et distille les références. Inspiré par différents moments de sa vie, comme la jeunesse brésilienne de ses parents dans les années 70/80, son arrivée à Paris et les difficultés financières qui ont suivi, et même sa propre enfance dans les années 90 ou la première fois qu’il voit “La Petite Sirène”, le créateur détourne ses souvenirs avec impertinence. Chaque collection s’interprète alors comme une catharsis couture qui lui évite les clichés d’une mode brésilienne illusoire ou ceux d’une mode parisienne fantasmée.
Une ambition à toute épreuve
Ne manquant pas de talent et de créativité, le créateur brésilien est également animé d’une ambition qui semble inébranlable. C’est dans l’atelier de sa grand-mère, qui vouait un culte à Hubert de Givenchy et copiait ses robes, que naît sa passion pour la mode. En hommage à celle-ci il ne se voit pas travailler ailleurs. À force de patience et de volonté, le créateur finit par accomplir son rêve et, parti du fond de sa campagne brésilienne, il termine à Paris, chef du studio femme de l’illustre maison. De la même façon, il exprime aujourd’hui son désir d’habiller les célébrités – à commencer par Neymar – et d'en devenir une lui-même. Ces collections, plus créatives que revendicatives (comme certains ont pu parfois les interpréter), témoignent de sa personnalité artistique. Au vu de son parcours et de l’ascension de son label, on peut d'ores et déjà parier que Francisco Terra ne mettra guère de temps à atteindre les sommets.