Pourquoi le Glory kickboxing est sexy
Samedi dernier se tenait à Paris le Glory, un événement très prestigieux de kickboxing. Les meilleurs champions y rivalisaient non seulement de technique sportive, mais aussi de style.
Par Delphine Roche.
Publié le 2 mai 2024. Modifié le 17 juin 2025.
Des créateurs de mode inspirés par la boxe
Depuis toujours, la mode et ses créateurs ont été fascinés par la boxe. Saint Laurent Rive Droite proposait en 2020 une capsule élégante de vêtements et accessoires de boxe (short, gants, punching-bag, casque…), en collaboration avec Everlast, un équipementier historique du noble art.
Jean Paul Gaultier, Maria Grazia Chiuri pour Dior, Ibrahim Kamara pour Off-White, ont dessiné des tenues pour des athlètes, hommes ou femmes, qui montent sur le ring pour en découdre. L’archétype du boxeur est même récurrent dans l’univers de Jean Paul Gaultier, qui avait dédié tout son défilé automne-hiver 2010-2011 à ce sport, maquillant ses mannequins comme s’ils sortaient d’un combat âpre sur le ring.
En 2019, c’était le muay-thai, boxe pieds-poings thaïlandaise, qui faisait une percée remarquée dans les collections de mode. Versace faisait défiler, dans un short inspiré des tenues de cet art martial ancestral, Bampara Kouyaté, un mannequin et champion de la discipline – qui a déjà posé devant l’objectif de Jean-Baptiste Mondino pour une série mode de Numéro Homme.
Cyril Benzaquen lors du Glory © Glory.
Rencontre avec le champion Cyril Benzaquen
Champion de muay-thaï et de kickboxing, personnalité charismatique, entrepreneur, Cyril Benzaquen est impressionnant et couronné de succès, sur tous les terrains. Proche du milieu de la mode, il a porté lors de plusieurs combats de somptueux peignoirs noirs et or. Ils mêlaient le logo Versace et la célèbre méduse, issus de cette collection.
Jean Paul Gaultier, et plus récemment la maison Lesage, ont confectionné spécialement pour lui des shorts de boxe spectaculaires… Samedi dernier, il était à l’affiche du Glory, prestigieuse organisation de kickboxing qui organisait un de ses événements très prisés au Dôme de Paris. “C’est un peu la Ligue des champions du kickboxing, commente-t-il. Une organisation très professionnelle.”
J’accorde une grande importance à la technique et au rendu visuel d’un combat. On doit être esthète.” Cyril Benzaquen
Il revêtait pour l’occasion un short pailleté blanc frappé de son nom en lettres d’or à la ceinture. Une tenue raffinée, typique de ses prestations. “Le cérémonial est très important dans la boxe, poursuit-il. Nous sommes un peu comme des chevaliers qui prenons soin de notre armure. Nous voulons partir au combat avec élégance.” L’élégance vestimentaire souligne la gestuelle particulièrement esthétique des boxes pied-poing, qu’il s’agisse du muay-thai ou du kickboxing.
Capables de porter des high kicks jusqu’au visage de leur adversaire, les pratiquants de ces disciplines font preuve d’une gestuelle plus aérienne, moins ancrée dans le sol que les pratiquants de boxe anglaise. On pourrait presque parfois les comparer à des danseurs. “La beauté du geste est importante chez moi, explique encore Cyril Benzaquen. J’accorde une grande importance à la technique et au rendu visuel d’un combat. On doit être esthète.”
Youssef Boughanem lors du Glory © Glory.
Youssef Boughanem champion de kickboxing et de muay-thaï
Sur la fight card du Glory 91 figurait aussi Youssef Boughanem, champion de muay-thaï et de kickboxing. Des rumeurs l’associent sentimentalement à la rappeuse belge Shay. Au-delà du gossip, son parcours force l’admiration des arts martiaux.
Il fait partie des rares boxeurs non thaïlandais à avoir triomphé en Thaïlande, berceau du muay-thaï. Il y est reconnu comme un véritable champion de cette discipline millénaire. Ensuite, il a également fondé son propre camp à Pattaya, qui attire des pratiquants du monde entier.
La boxe m’a formé car elle m’a appris la rigueur du travail.” Cyril Benzaquen
Malgré sa réussite, l’humilité est une seconde nature pour ce combattant qui a connu de dures épreuves de vie, orphelin très jeune, parti pour la Thaïlande à 17 ans avec son petit frère Yassine, devenu également champion de muay-thaï.
La soirée du Glory 91, riche en beaux combats, donnait encore une fois l’occasion d’admirer les valeurs du kickboxing, un sport difficile et noble qui enseigne plus d’une leçon de vie : “La boxe m’a formé car elle m’a appris la rigueur du travail, conclut Cyril Benzaquen. L’échec, mais aussi la persévérance.”