2 mai 2024

Pourquoi le Glory kickboxing est sexy 

Samedi dernier se tenait à Paris le Glory, un événement très prestigieux de kickboxing. Les meilleurs champions y rivalisaient non seulement de technique sportive, mais aussi de style.

Des créateurs de mode inspirés par la boxe 

 

Depuis toujours, la mode et ses créateurs ont été fascinés par la boxe. Saint Laurent Rive Droite proposait en 2020 une capsule élégante de vêtements et accessoires de boxe (short, gants, punching-bag, casque…), en collaboration avec Everlast, un équipementier historique du noble art. 

 

Jean Paul Gaultier, Maria Grazia Chiuri pour Dior, Ibrahim Kamara pour Off-White, ont dessiné des tenues pour des athlètes, hommes ou femmes, qui montent sur le ring pour en découdre. L’archétype du boxeur est même récurrent dans l’univers de Jean Paul Gaultier, qui avait dédié tout son défilé automne-hiver 2010-2011 à ce sport, maquillant ses mannequins comme s’ils sortaient d’un combat âpre sur le ring. 

 

En 2019, c’était le muay-thai, boxe pieds-poings thaïlandaise, qui faisait une percée remarquée dans les collections de mode. Versace faisait défiler, dans un short inspiré des tenues de cet art martial ancestral, Bampara Kouyaté, un mannequin et champion de la discipline – qui a déjà posé devant l’objectif de Jean-Baptiste Mondino pour une série mode de Numéro Homme.

Rencontre avec le champion Cyril Benzaquen 

 

Champion de muay-thaï et de kickboxing, personnalité charismatique, entrepreneur, Cyril Benzaquen est impressionnant et couronné de succès, sur tous les terrains. Proche du milieu de la mode, il a revêtu pour plusieurs de ses combats les très beaux peignoirs noirs et or mêlant le logo Versace et l’iconique méduse, qui figuraient dans cette collection. 

 

Jean Paul Gaultier, et plus récemment la maison Lesage, ont confectionné spécialement pour lui des shorts de boxe spectaculaires… Samedi dernier, il était à l’affiche du Glory, prestigieuse organisation de kickboxing qui organisait un de ses événements très prisés au Dôme de Paris. “C’est un peu la Ligue des champions du kickboxing, commente-t-il. Une organisation très professionnelle.” 

 

J’accorde une grande importance à la technique et au rendu visuel d’un combat. On doit être esthète.” Cyril Benzaquen

 

Il revêtait pour l’occasion un short pailleté blanc frappé de son nom en lettres d’or à la ceinture. Une tenue raffinée, typique de ses prestations. “Le cérémonial est très important dans la boxe, poursuit-il. Nous sommes un peu comme des chevaliers qui prenons soin de notre armure. Nous voulons partir au combat avec élégance.” L’élégance vestimentaire souligne la gestuelle particulièrement esthétique des boxes pied-poing, qu’il s’agisse du muay-thai ou du kickboxing

 

Capables de porter des high kicks jusqu’au visage de leur adversaire, les pratiquants de ces disciplines font preuve d’une gestuelle plus aérienne, moins ancrée dans le sol que les pratiquants de boxe anglaise. On pourrait presque parfois les comparer à des danseurs. “La beauté du geste est importante chez moi, explique encore Cyril Benzaquen. J’accorde une grande importance à la technique et au rendu visuel d’un combat. On doit être esthète.”

Youssef Boughanem champion de kickboxing et de muay-thaï

 

Sur la fight card du Glory 91 figurait également Youssef Boughanem, champion lui aussi de muay-thaï et de kickboxing, à qui de nombreuses rumeurs prêtent une relation amoureuse avec la rappeuse belge Shay. Au-delà des colonnes gossip, ce combattant est très respecté dans le milieu des arts martiaux, et l’histoire de sa vie force le respect. 

 

Il fait partie, en effet, des rares boxeurs non thaïlandais à s’être imposé en tant que véritable champion dans cette discipline en Thaïlande, sur les terres natales de cet art millénaire. Il a même fondé son propre camp d’entraînement à Pattaya, où des pratiquants de la discipline venus du monde entier se pressent. 

 

La boxe m’a formé car elle m’a appris la rigueur du travail.” Cyril Benzaquen 

 

Malgré sa réussite, l’humilité est une seconde nature pour ce combattant qui a connu de dures épreuves de vie, orphelin très jeune, parti pour la Thaïlande à 17 ans avec son petit frère Yassine, devenu également champion de muay-thaï.

 

La soirée du Glory 91, riche en beaux combats, donnait encore une fois l’occasion d’admirer les valeurs du kickboxing, un sport difficile et noble qui enseigne plus d’une leçon de vie : “La boxe m’a formé car elle m’a appris la rigueur du travail, conclut Cyril Benzaquen. L’échec, mais aussi la persévérance.”