Les nouveaux restaurants à tester ce printemps à Paris
Avec l’arrivée des beaux jours, quoi de mieux qu’une table gourmande pour savourer le renouveau printanier dans la capitale ? Des créations gastronomiques du chef Yohann Clotz à l’Atelier d’André à l’ambiance dansante et festive de la brasserie Magdalena sur la place de la Madeleine, en passant par d’autres nouveaux lieux incontournables, Numéro retient les adresses parisiennes à tester ce printemps.
Par Camille Bois-Martin,
Publié le 27 mars 2025. Modifié le 29 mars 2025.
L’Atelier d’André : l’adresse secrète qui réveille Saint-Germain-des-Prés
Pourquoi ? Ouvert l’hiver dernier rue Saint-André des Arts, L’Atelier d’André fait déjà parler de lui. Avec ses boiseries élégantes et ses œuvres contemporaines, l’endroit attire les amateurs d’esthétisme… Comme les gourmets en quête d’une cuisine raffinée. Aux fourneaux, le chef Yohann Clotz sublime le terroir français avec une carte de saison, pensée en quatre actes : légumes de maraîchers, viandes d’exception, poissons de petite pêche et desserts audacieux.
Notre plat préféré ? On commence par une tarte fine aux champignons de Paris, associée à un œuf confit au soja, jouant habilement sur les textures. Puis l’Agneau d’Aveyron, fondant à souhait, arrive accompagné d’une purée de panais, exécutée avec précision. Côté vins, laissez le sommelier de la maison sortir le grand jeu avec des bouteilles rares et inspirées. Et pour clôturer l’expérience, impossible de résister au dessert en trompe l’œil. Un œuf à la coque revisité avec une crème de reblochon à l’ail des ours, qui surprend et régale tout autant.
L’adresse ? L’Atelier d’André, 36 rue Saint André des Arts, Paris 5e.
Aux Lyonnais, un incontournable parisien qui renaît de ses cendres
Pourquoi ? À Paris, tout le monde connaît les bouillons et bistrots emblématiques de la capitale, où se croisent autant les touristes que des habitués. Ouvert en 1890, le bouchon Aux Lyonnais en fait partie. À ceci-près qu’il réinvente cette année toute sa cuisine et son approche, sous l’égide de la famille Dumant et du chef Alain Ducasse. Tout en conservant la décoration originale teintée de rouge bordeaux et marquée par la vogue Art déco de la fin du 19e siècle, le restaurant propose une sélection de plats emblématiques de la cuisine lyonnaise. Des mets ultra savoureux et pointus, dans une atmosphère conviviale digne d’un bistrot.
Notre plat préféré ? En entrée, les œufs cocottes à la crème et lard paysan séduiront à coup sûr vos papilles. Mais on recommande de s’aventurer en goûtant la quenelle de brochet aux écrevisses – un délice. Pour le plat, les plus grosses faims prendront une savoureuse entrecôte de bœuf et ses pommes grenailles, mais ils rateraient le pot au feu gourmand… Un dilemme cornélien.
L’adresse ? Aux Lyonnais, 32 rue Saint-Marc, Paris 2e.
Blueberry, gastronomie nippone mais esprit de Wong Kar-wai
Pourquoi ? En l’an 2000, le Hongkongais Wong Kar-wai délivrait une merveille de sensualité et d’élégance. À l’époque, In the Mood for Love, histoire d’amour et de rendez-vous manqué, condense peut-être ce qu’il y a de mieux dans son cinéma. On s’attarde sur les flous, les textures, les lumières néon, les cadrages serrés et cette sorte de kitsch sophistiqué. Tout porte à croire que c’est dans ce monde que souhaite nous propulser Blueberry, établissement japonais du VIᵉ arrondissement de Paris, rue du Sabot.
Derrière cette adresse, deux sœurs : Marie-Lorna et Florence Vaconsin. L’une vient du monde littéraire, l’autre des mathématiques. Ensemble, elles décident un jour de troquer les livres et les équations pour ouvrir un restaurant. Une idée qui remonte à leurs jeux de cuisine dans la salle à manger familiale. Chez Blueberry, le décor est signé Gabriel Pistre, immersion dans une Tokyo un peu rétro: néons, bois brut, céramiques artisanales et comptoir central où s’activent les chefs.
Nos plats préférés ? En bouche, tout autant de couleurs. Le choix d’une assiette spectacle et d’un menu dégustation à 75 euros. Ici les makis sont pensés comme des fictions. On y retrouve les “Geisha” à la poutargue, d’une salinité noble et parfaitement équilibrée. Le “Gatsby” – maigre Label Rouge corse, gambas, avocat, tarama blanc, pickles d’oignon, citron et nori – compose quant à lui une bouchée complexe mais bienvenue. Autre pépite : le “Rackham le Rouge”, où tempura de gambas, thon, truffe d’été et concombre se lient dans une sauce épicée. (AT)
L’adresse ? Blueberry, 6 rue du Sabot, Paris 6e.
Magdalena, la nouvelle adresse festive de la place de la Madeleine
Pourquoi ? La ville lumière compte déjà son lot d’adresses festives. Ces tables hybrides où l’on peut dîner, puis poursuivre la soirée en dansant, sans pour autant bouger d’un iota. Situé sur l’emblématique place de la Madeleine (à l’ancienne adresse du café Pouchkine), le restaurant Magdalena traduit cette volonté de proposer une gastronomie raffinée dans une atmosphère décontractée, assurée à l’étage par des musiciens et des DJ le week-end. Au menu de cette brasserie moderne, le chef joue sur les classiques revisités avec une touche d’audace. La poêlée de champignons escortée d’un œuf mollet séduit par sa douceur, tandis que le ris de veau aux morilles et le homard rôti réveillent les palais en quête de saveurs intenses.
Notre plat préféré ? Le filet de bœuf Chateaubriand saura satisfaire vos papilles, accompagné d’une assiette de frites fraîches ou d’un gratin dauphinois. Côté dessert, ne manquez pas les profiteroles qui valent le détour, et qui clôtureront à merveille une expérience gourmande à la fois élégante et festive.
L’adresse ? Magdalena, 16 place de la Madeleine, Paris 8e.
Dame, l’essentiel à partager (ou pas)
Pourquoi ? Dans un quartier où les restaurants fleurissent, où les concepts débordent, Dame propose un retour à l’essentiel. Dans l’assiette, une carte minimaliste mais efficace offre la possibilité de commander chaque entrée/plat/dessert pour 1, 2 ou 4 personnes. Une adresse idéale aussi bien pour la bande d’amis désireuse de se retrouver autour de plats conviviaux, que pour deux amoureux souhaitant se régaler sans chichis. Du contenu inspiré dans l’assiette aux disques tournant sur la platine accrochée aux murs du restaurant, tout est fait pour découvrir et se laisser emporter par les trouvailles (musicales et culinaires) des maîtres des lieux, déjà parents du grand frère Bonhomme (Paris 10e).
Notre plat préféré ? De délicates bouchées de pressé de pommes de terre, tartare de tomates confites et labné citron mettent en appétit. Ensuite, impossible de passer à côté du filet de boeuf d’Aubrac d’Aveyron d’une tendreté infinie. La variété de garnitures (purée de patate douce, brocolinis snackés, frites aux épices cajun) offre de belles possibilités. Tout comme une carte des vins, soigneusement concoctée…
L’adresse ? Dame, 38 rue Condorcet, Paris 9e.
Colvert, le bistrot dans toute sa splendeur
Pourquoi ? Oui, Colvert est un bistrot. Mais celui qui surprend parce qu’on ne s’attendait pas à autant de minutie. Une carte restreinte qui n’en fait pas des masses pour qu’on file droit. Troisième projet du groupe Les Becs Parisiens, mené par Émilie et Boris Bazan, l’établissement se dresse dans leur quartier fétiche de Saint-Germain-des-Prés. Il fallait repenser le quartier général mais dans sa version la plus chic.
Début 2025, le bistrot entre dans une nouvelle ère avec l’arrivée du chef Baptiste Borderie. Ancien étudiant en génie mécanique, il fait finalement ses armes chez Gordon Ramsay, Joël Robuchon, ou encore au Peninsula Paris. Quinze ans de métier à ciseler une identité culinaire exigeante mais généreuse, classique mais jamais figée. Loin du minimalisme aseptisé, ici, on goûte au retour du bon plat comme promesse.
Nos plats préférés ? Ce velouté de potiron au parmesan avec châtaignes croustillantes et champignons des bois marinés. D’apparence sage mais d’une profondeur bluffante. Puis, les saint-jacques à la braise, cuisson millimétrée, accompagnées de topinambours, noisettes torréfiées et sabayon au vin jaune. C’est charnel, texturé, savoureux. La carte évolue évidemment au fil des saisons… pas sûr que cet exemple demeure.
L’adresse ? Colvert, 30, rue des Grands Augustins, Paris 6e.
L’incontournable Sobremesa et ses chefs en résidence
Pourquoi ? Voilà le genre d’endroits dont on évite d’ébruiter l’adresse. Sobremesa, on se le passe sous le manteau pour éviter la foule. Très peu de couverts, comme le préconise ce genre de projet monté parce que l’on est vraiment passionné par la bouffe. Niché rue Caulaincourt, à deux pas de Montmartre, ce comptoir de poche tenu par Marie, issue d’une famille de restaurateurs vietnamiens, et Emilien, ancien building manager passionné d’œnologie, n’a pas attendu la hype pour exister… mais l’a connue très rapidement devenant alors un repaire de gastronomes.
Il faut dire que Sobremesa est né d’un amour sincère pour la cuisine, le vin, et les discussions qui n’en finissent plus. Des plats aux influences asiatiques, concocté par des chefs en résidence qui débarquent puis disparaissent dans un inlassable (et volontaire) mercato. On citera Victoria Nabi (Le Servan), Minh-Tri Tran Dinh (Faggio) ou encore Rachel Shan (Petit Bao). En 2025, l’établissement accueille Steven Chen (Da Terra, Londres) et Jimmy Reffet (Amagat). Les murs sont en béton gratté, le comptoir en inox, les bougies allumées, et la nu-soul s’agite en fond sonore. Mention spéciale à la playlist… Bref, un lieu de vie pensé comme l’extension du salon des propriétaires.
Nos plats préférés ? Ce coup-ci, on retient les Spring Rolls crevettes, shiso et chili oil mayo, croustillants et relevés. Ou ce Tang cu Fried Chicken, poulet frit et poireaux caramélisés dans une sauce aigre-douce pleine de caractère. À côté, des vermicelles sautés, pleurotes, cébettes et échalotes. Tout est à partager, comptez une quarantaine d’euros par tête, sans vin.
L’adresse ? Sobremesa, 127 rue Caulaincourt, Paris 18e.
Journey, le nouveau restaurant tendance de Sentier
Pourquoi ? Parmi les nombreux restaurants qui bordent les rues du quartier de Sentier, à Paris, un se détache. Sa devanture recouverte de larges baies vitrées laisse entrevoir l’atmosphère chaleureuse le jour et festive de nuit de cette nouvelle adresse dite Journey. Traduisible par le terme de “voyage”, ce nom rend justice à un lieu dont la décoration ultra design (chaises en bois, murs bétonnés, détails épurés) et la cuisine simple et efficace satisferont autant les gourmands que les esthètes. Aux fourneaux, le cuisinier philippin Artemio Ganddi, ancien chef privé de la famille royale de son pays. Son menu intègre des plats à partager tel un gravlax de saumon ou une volaille au citron confit et une un large éventail de produits frais changeant selon les arrivages du marché. On recommande de gouter un délicieux verre de vin orange, rare sur les cartes parisiennes.
Le plus ? Si le restaurant, réparti sur deux étages donnant tous deux sur les grandes baies vitrées, profite à la fois des rayons du soleil et de l’agitation nocturne de la rue des Petits Carreaux, il faut s’aventurer au sous-sol pour découvrir le point fort de Journey. Une salle privatisable, tapissée en rideaux velours rose et décorée d’un immense canapé convivial – en faisant l’adresse parfaite pour des évènements intimes, comme tendances (peut-être pour la prochaine Fashion week…)
L’adresse ? Journey, 44 rue des Petits Carreaux, Paris 2e.