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17 Qui est François Troukens, l'ancien braqueur invité au Festival de Cannes ?

Qui est François Troukens, l'ancien braqueur invité au Festival de Cannes ?

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Dans une nouvelle série documentaire baptisée “Voyous: des histoires qui finissent bien”, Vice TV dresse le portrait d’ex-bandits aux parcours inattendus. Disponible le 27 décembre, le premier épisode revient sur la vie tourmentée de François Troukens, ex-braqueur devenu réalisateur de cinéma.

© Versus Productions © Versus Productions
© Versus Productions

“Un bon voyou, ça se trouve là où on ne l'attend pas” annonce Saidou Lee en ouverture de la série documentaire Voyous: des histoires qui finissent bien. Tout au long de cette dernière, le journaliste part à la rencontre d’ex-bandits rentrés dans les rangs et raconte leurs destins hors norme. Dans le premier épisode, l’ex-ennemi public numéro 1 belge François Troukens – passé des braquages de fourgons blindés à la présentation de son premier long-métrage Tueurs à la Mostra de Venise en 2017 – se trouve effectivement dans un endroit parfaitement inattendu : un ancien commissariat de la police bruxelloise dans lequel le réalisateur a choisi d’installer ses bureaux.

 

Dans l’ancien bureau du commissaire, où trône désormais une affiche de La Bande à Bonnot – braqueurs amateurs emmenés par Jacques Brel et Bruno Cremer (Commissaire Maigret) dans un film de 1968 – François Troukens se fait cuisiner dans une ambiance franche du collier typique des documentaires de Vice TV. Devant Saidou Lee, qui l’emmène également sur les traces de son enfance dans la campagne wallonne ou à Charleroi – le “Chicago belge” où le réalisateur s’apprête à tourner sa première série –, François Troukens déballe tout.

Bouli Lanners dans "Tueurs" (2017) de François Troukens © Versus Productions Bouli Lanners dans "Tueurs" (2017) de François Troukens © Versus Productions
Bouli Lanners dans "Tueurs" (2017) de François Troukens © Versus Productions

De son premier casse dans une banque lors duquel il s’est attaché à un radiateur pour feindre d’être une victime, à sa montée des marches au Festival de Cannes en pleine cavale, en passant par son embauche au sein d’une société de convoyeurs de fonds afin d’y élaborer une braquage de l'intérieur, François Troukens dévoile une vie que seul un bon scénariste aurait pu imaginer. De fait, François Troukens est devenu un bon scénariste, qui s’inspire de son lourd passé pour imaginer ses films policiers. “Quand tu sors d’une prise d’otage, c’est bien d’avoir un parapluie, pour éviter les snipers. J’ai utilisé ça dans mon film” explique par exemple le réalisateur, qui a appris les codes du milieu grâce à un ponte du grand banditisme rencontré lors d’un séjour en prison. 

 

“J’étais un peu comme un figurant qui rencontre Depardieu sur un plateau de tournage” se souvient François Troukens, avec qui le cinéma n’est jamais bien loin. Scarface (1983) pour illustrer son dégoût de la société, Heat (1995) pour parler plasticage et explosifs, les films du cinéaste Jean-Pierre Melville pour évoquer la dure vie de bandit. Par souci de réalisme, le réalisateur se plaît à tourner ses polars avec des acteurs qui ont “la gueule de l’emploi”. Après Slimane Dazi (Un Prophète, Le Caire confidentiel) dans son premier court-métrage Caïds (2015), Bouli Lanners (De rouille et d’osAdieu les cons) dans Tueurs (2017), François Troukens s’apprête à offrir un rôle à Dino, ancien compagnon de braquage devenu coach sportif que l’on rencontre à la fin de l’épisode. Si l'on ignore encore le nom des autres figures du grand banditisme filmées par Vice, on a hâte de partir à la rencontre d’autres “repris de justesse”, loin des routes toutes tracées et des schémas de vie conventionnels. 

 

“Voyous: des histoires qui finissent bien” écrit et réalisé par Alexandre Danchin et Jonathan Gallaud. Disponible à partir du 27 décembre sur Vice TV.