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Numéro
01 Mario Bava : le maître de l’angoisse s’empare de la Cinémathèque

Mario Bava : le maître de l’angoisse s’empare de la Cinémathèque

Cinéma

Du 3 au 28 juillet, la Cinémathèque française à Paris met en lumière Mario Bava, un réalisateur aussi brillant que méconnu, maître incontestable du macabre et de l’angoisse à l’italienne.

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Et si 2019 était l’année du cinéma de genre ? On l’a vu avec Parasite  – le thriller du coréen Bon Joon Ho, Palme d’Or du Festival de Cannes qui cartonne au cinéma depuis plus d’un mois – les westerns, péplums, et autres polars regagnent leurs lettres de noblesse dans les salles obscures. Celui qui a révolutionné le film d’horreur, apporté leur lot de frissons aux années 60, est connu sous le nom de Mario Bava, un réalisateur parfois oublié mais qui a pourtant initié le genre gothique à l’italienne.

 

 

1. Le cinéma sauce Bava

 

 

Quand on pense au cinéma italien, quelques noms viennent souvent à l’esprit : Fellini, Antonioni, Pasolini, et parfois, Dario Argento. Mais il est peu courant d’entendre quelqu’un citer Mario Bava. Longtemps boudé par la critique, Mario Bava est pourtant né en 1914 à San Remo, au Nord de l’Italie. Jusqu’à sa mort en 1980, cet homme modeste et discret réinvente le cinéma populaire italien (dès les années 60) en tournant des films au style flamboyant. Photographe hors-pair, Bava est un enfant du septième art : son père, chef opérateur de renom, lui enseigne le métier. Très vite, il collabore avec Roberto Rossellini – figure de proue du mouvement néo-réaliste italien – dans les années 30. Cette rencontre prolifique marque le début d’une carrière de “touche-à-tout” pour Bava qui devient un directeur de la photographie que nombre de réalisateurs s’arrachent : Dario Argento (dans Inferno en 1980), Antonio Margheriti (dans Cannibal Apocalypse en 1980). Mais Mario Bava ne se contente pas de sublimer l’image de nombreux films, il lui arrive même d’achever ceux qui peinent à être réalisés à temps : en un coup de maître, il termine le tournage du long-métrage Les Vampires (abandonné en 1956 par Riccardo Freda) alors qu’il n’était chargé que de la photographie et des effets spéciaux. Deux jours seulement ont suffi à Bava pour sortir toute l’équipe du film d’un naufrage assuré. Le maître italien se forge une réputation de “bidouilleur du cinéma” qui passe sans ciller du film d’auteur néo-réaliste à la réalisation de films d’horreur à l’esthétique léchée.

 

 

Dans son premier long-métrage, Le Masque du démon (1960), le réalisateur met en scène une histoire de sorcellerie glauque, qui fonce dans le fantastique sans jamais rien suggérer.

 

“Le Masque du démon” de Mario Bava (1960)

 

2. L’homme qui révolutionna le film d’horreur…

 

 

Mario Brava s’est imposé dans le monde du cinéma comme le maître de l’horreur, du macabre et de l’angoisse. Celui qui réussit à faire sursauter Tim Burton,  “filme tout comme un rêve”…qui fait froid dans le dos. Dans son premier long-métrage, Le Masque du démon (1960), le réalisateur d’alors 46 ans, met en scène une histoire de sorcellerie glauque, qui fonce dans le fantastique sans jamais rien suggérer. Tout ça dans une photographie en noir et blanc, qui permet de corrompre les traits de l’actrice principale – Barbara Steele – à l’aide d’un savant jeu de lumière qui filtre le maquillage du visage. Sublime objet de cinéma. Voilà comment Bava révolutionne l’horreur : lui qui maîtrise les codes de l’images à la perfection, n’hésite pas à participer à l’élaboration du scénario, à assurer lui-même ses prises de vue et à créer ses propres effets spéciaux. Si le réalisateur est un cinéaste de l’imaginaire, il inspire les créations de ses prédécesseurs qui le citent à foison : Tim Burton dans Sleepy Hollow (en 1999) ou la réinvention du polar à l’italienne version film américain à gros budget, Rob Zombie dans The Lords of Sallem (2012), Jean Rollin dans Les Raisins de la mort (1978), James Wan dans Dead Silence (2007), Cunningham dans Vendredi 13 (1980). Certains cinéastes, pour sortir de leur registre habituel, s’inspirent de Brava (encore) pour faire de l’horreur : Polanski dans Le Locataire (1976) ou encore Kubrick  dans l’iconique The Shining (1980).

 

 

Auteur de chefs d'œuvre parfois ironiques et misanthropes, Bava est toujours là où l’on ne l’attend pas.

“Black Sabbath” de Mario Bava (1963)

 

3 …sans se contenter de rester dans l’horreur

 

En Mario Bava, on imagine un homme fou de cinéma et de travail, qui après avoir réinventé l’horreur (La baie sanglante en 1973) s’attaque avec brillo au polar (La fille qui en savait trop en 1963), qu’il révolutionne en l’objet du giallo – style de polar italien axé autour d’un serial killer – avec son compère Dario Argento.

Lui qui réalise lui-même la photographie de ses films, s’affirme comme l’archétype du parfait homme à tout faire. Il oscille entre péplum (films dont l’action se déroule dans l’Antiquité), western, parodie (L’espion qui venait du surgelé en 1966), film à sketch (Les trois visages de la peur en 1963) et même film de Viking dans La Ruée des Vikings en 1961. Réalisateur prolifique et père d’un cinéma iconoclaste, Bava est toujours là où l’on ne l’attend pas. L’occasion donc de découvrir à la Cinémathèque française, un artiste délirant et déluré, auteur de chefs d'œuvre parfois ironiques et misanthropes.

 

 

Rétrospective Mario Bava, du 3 au 28 juillet à la Cinémathèque française à Paris.