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Numéro
30 Burna Boy fait transpirer l’Olympia

Burna Boy fait transpirer l’Olympia

MUSIQUE

Nouvelle star de l’afro-fusion, le Nigérian Burna Boy n’avait annoncé que deux dates de concert à Paris, sold out en quelques minutes. Pour son premier Olympia, il a ravi un public acquis à sa cause malgré une prestation très conventionnelle.

Burna Boy fait transpirer l’Olympia Burna Boy fait transpirer l’Olympia

Rarement on aura vu l’Olympia bousculé de la sorte. Pendant près d’une heure quarante-cinq, d’Anybody à Dangote, Burna Boy enchaîne ses titres sans laisser un moment de répit à ses fans surexcités. Au balcon, pas un seul gus n’a osé rester assis. Quant à la fosse, elle ondule comme un seul homme au rythme de l’afro-fusion du Nigérian qui transforme la salle mythique en club de danse tropicale, servi par des musiciens irréprochables.

 

Bien avant l’ouverture des portes, une file interminable se déploie déjà le long du boulevard des Capucines à Paris et jusque dans les rues adjacentes. Peu après 21 heures, l’“African Giant” débarque sur scène. La foule exulte. Il faut dire que le chanteur n’a annoncé que deux petites dates à l’Olympia, sold out en quelques minutes. Les retardataires sprintent alors dans le long couloir menant à la salle de concert pour ne rien manquer du show, une jeune femme, pied dans le plâtre, se fait même porter par son compagnon… À l’intérieur, un concert très conventionnel : il propose de hurler “Burnaaa !” entre deux morceaux, fait monter sa mère sur scène pour un moment rigolo, sert un discours plein de bons sentiments et jette quelques gouttes d’eau sur les spectateurs pour les ramener à la vie.

 

Né en 1991 dans l’État de Rivers, au sud du Nigéria, Damini Ebunowula Ogulu, de son vrai nom, a hérité de la passion de son grand-père, un grand DJ de Lagos. Entre rap et dancehall – cette variante du reggae apparue en Jamaïque à la fin des années seventies – Burna Boy diffuse la parole de Fela Kuti, chanteur, saxophoniste et militant politique qui a marqué l’histoire de son pays. Entre percussions hip-hop brûlantes, riffs de guitare africaine et coupé-décalé, Burna Boy – sacré meilleur artiste international de 2019 aux BET Awards n’oublie pas qu’il reste, en tant que Nigérian, un dégât collatéral : “Le pouvoir et l’argent dirigent tout, constate-t-il dans un documentaire diffusé sur Apple Music. Si vous n’avez rien de tout ça, votre vie est un enfer. D’où je viens, il y a tant de vols et de corruption que cela a engendré énormément de souffrance.

 

 

Burna Boy se produira ce soir à l’Olympia pour son second concert parisien.

“Anybody” de Burna Boy lors du Jimmy Kimmel Live.