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Numéro
27 Du pur sexe à la Cinémathèque

Du pur sexe à la Cinémathèque

Cinéma

Du trash de Virginie Despentes au cinéma expérimental de Barbara Hammer, d’une scène érotique féroce aux ballrooms endiablés de New York, c'est une sélection extrêmement variée que propose la Cinémathèque du 19 juin au 11 juillet prochains : 80 films traitant de libération sexuelle (et visuelle). Les cinéphiles y puiseront des trésors du cinéma d'auteur, des œuvres exigeantes dont ont été volontairement exclues des références trop évidentes telles que Pasolini.

“Arabian Nights” (1974) de Pier Paolo Pasolini. [Ce long-métrage n’est pas présenté à la Cinémathèque] “Arabian Nights” (1974) de Pier Paolo Pasolini. [Ce long-métrage n’est pas présenté à la Cinémathèque]
“Arabian Nights” (1974) de Pier Paolo Pasolini. [Ce long-métrage n’est pas présenté à la Cinémathèque]

Du 19 juin au 11 juillet prochains, Libérations sexuelles, révolutions visuelles présente plus de 80 films underground sur le grand écran de la Cinémathèque. Longs-métrages, documentaires, courts-métrages, la Cinémathèque célèbre les parias du 7e art, des cinéastes engagés aussi bien politiquement qu’esthétiquement. Elle promet “une programmation de combat, abrasive et politique, pour remettre en pleine lumière les maudits et les bannis, ceux qui, caméra au poing, sont descendus dans l’arène filmer des sexualités trop longtemps restées dans l’ombre.” La Cinémathèque sait tenir ses promesses.

“Pink Narcissus” (1971) de James Bidgood.

1. Le plus kitsch : Pink Narcissus de James Bidgood (1971)

 

Clope au bec, regard dans le vide, Bobby Kendall s’abandonne au jazz de Kay Kyser, craché par un gramophone. Il fait sauter sa braguette, se jette sur son lit, caresse lentement son torse, puis son sexe, encore dissimulé par un caleçon blanc. Mais alors que la tension érotique s’élève, il s’interrompt. Il pivote sur le ventre et, face à un miroir, se contemple… Fantasme narcissique pour les uns, manifeste de la culture queer pour les autres, le Pink Narcissus de James Bidgood est toujours resté une œuvre marginale. Né en 1933 à Madison dans le Wisconsin, le photographe est à l’avant-garde de l’esthétique gay en technicolor. Celui qui influencera plus tard les artistes Pierre et Gilles réalise son plus grand projet en 1971. Tourné avec un budget dérisoire dans son propre appartement pendant plus de sept ans, Pink Narcissus, sorte de conte kitsch aux couleurs brûlantes, suit un jeune gigolo qui s'invente un monde dont il est le héros. Sous la pression des financiers, James Bidgood sort un long-métrage inachevé. Il ne signera finalement jamais ce film de son nom.

Extrait de “Sanctus” de Barbara Hammer

2. La rétrospective Barbara Hammer (1973-1981)

 

Le film expérimental n'est pas une science exacte. Durée, forme, narration… à quoi tient l'originalité d'une œuvre ? Quelle que soit la réponse, une chose est sûre : le cinéma sans concession de Barbara Hammer, lui, est résolument expérimental. Née en 1939, la réalisatrice dévoile ses premiers courts-métrages dans les années 70. De ses collages visuels surréalistes jaillit un certain lyrisme : éclosions florales majestueuses qui évoquent une sexualité féminine (enfin) exubérante. Sa forme inédite – la surimpression des images par exemple – sert ses multiples revendications. En 1981, dans les colonnes de la revue CinemAction, Barbara Hammer définit son œuvre ainsi: “Comme il n'y a pas de réalisatrice lesbienne dont je puisse étudier la vie et le travail, j'étudierai ma propre vie et, ce faisant, tenterai de combler le vide de l'histoire lesbienne pour les lesbiennes du XXIe siècle.” On lui doit le court-métrage Dyketactics en 1974 ou encore Nitrate Kisses presque vingt ans plus tard, premier volet de The Invisible Histories Trilogy. Une histoire (refoulée) de la culture gay passée – parfois littéralement –, aux rayons X (Sanctus, 1990). La caméra de Barbara Hammer chuchote quelques épisodes de sa vie privée. Ses courts-métrages ont des allures de vignettes, les images de ses idylles se parent d’un éclat doré aveuglant, comme si elles brûlaient sous nos yeux pour disparaître à tout jamais. Un cinéma de décadrage puissant. Un cinéma lesbien désabusé, féministe, exhibitionniste, romantique, rageur.

“Baise-moi” de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi

3. Le plus trash : Baise-moi de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi (1999)

 

Rendue célèbre grâce à l'immense succès rencontré par son personnage de Vernon Subutex, l'écrivaine Virginie Despentes a, dès ses débuts, fait irruption dans la littérature française par ses mots crus, sa radicalité et son propos volontairement trash. En 1999, elle adapte son roman sulfureux Baise-moi au cinéma avec Coralie Trinh Thi. Le long-métrage crée la controverse. Dans ce road-movie où les scènes de sexe ne sont pas simulées, deux nanas explosives – une prostituée et une actrice X –, règlent leurs problèmes à coup de 9mm. Les uns affirment que Virginie Despentes filme le désespoir avec justesse : la pornographie sert le discours de son œuvre hyper réaliste sans être malsaine. D’autres verront au contraire en Baise-moi un revival hard et morbide de Thelma et Louise, condensé de subversion bas de gamme à grand renfort d’hémoglobine injustifiée.

“Je, Tu, Il, Elle” de Chantal Akerman.

4. Le plus vrai : Je, tu, il, elle de Chantal Akerman (1974)

 

Cloîtrée dans sa chambre minuscule, comme séquestrée par un plan fixe, Julie se gave de sucre en poudre et s’efforce de rédiger une lettre qu’elle ne finira jamais. Elle est le “Je” qui s’adresse au “Tu” invisible mentionnés dans le titre du film. Plus tard, elle quitte sa chambre et rencontre “Il (Niels Arestrup), avant de tomber dans les bras d’“Elle (Claire Wauthion)… C'est en 1974, à l'âge de 24 ans, que la jeune Chantal Ackerman se lance dans Je, tu, il, elle, récit sentimental troublé où elle démolit la narration à coups de monologue et de plans séquences. Un film en noir et blanc à la lenteur somptueuse. Parfois qualifié d’égocentrique – Akerman se glisse dans la peau du Je –, ce long-métrage en trois parties a été tourné en huit jours avec un budget d’à peine 7 000 euros. Ici, il est question de “rapports”, dans tous les sens du terme. Si le cadrage et la lumière conversent, finalement, davantage que les personnages, Chantal Akerman s'impose comme une cinéaste du vrai qui fabrique “l’effet réel”. L’apogée du film : une scène de sexe lesbien intense où les respirations érotiques ont des allures de dialogue. Sur le lit défait, le roulé-boulé lamentable des deux femmes génère un effet de réalisme justement par son manque d’esthétisme. Dans cette étreinte ardente, presque féroce, elles s’enlacent pour s’appartenir, bien loin des lolitas aux poses lascives. “Dire que Julie est homosexuelle serait l'enfermer là-dedans, et si la scène d'homosexualité est particulièrement violente, c'est que l'amour est violent, c'est tout. Je présente l’amour aussi simplement et naturellement que s'il s'agissait d'un rapport entre un homme et une femme, expliquait Chantal Akerman, qui s'est suicidée en 2015 à l'âge de 65 ans. Elle laisse derrière elle cet extraordinaire film expérimental, une révolution visuelle, et sexuelle.

“Kiki” de Sara Jordenö.

5. Le plus en vogue : Kiki de Sara Jordenö (2016)

 

Peu importe ce qu’ils font, peu importe ce qu’ils disent, peu importe ce qu’ils pensent. Ils sont beaux. Évoquer le Vogue de Madonna et son “strike a pose” scandé en 1990 relève de l’évidence. Pour beaucoup, l’hommage de la pop star au voguing, cette fameuse danse imitant des poses de shooting mode, aura participé à démocratiser ce courant. Même si, pour certains, citer Madonna relève de l'hérésie : sous couvert d’hommage, la chanteuse se serait en effet réapproprié la culture ballroom des seventies, née dans les bas-fonds de New York et liée aux communautés latino et afro-américaine LGBT, qui étaient encore opprimées. Dans la lignée du Paris is Burning de Jennie Livingston (1990), le documentaire Kiki de Sara Jordenö – coécrit avec l’artiste américain Twiggy Pucci Garçon et présenté au festival Sundance en 2016 –, nous invite au sein d’une micro-société, sous-culture artistique activiste nommée “Scène Kiki”.  Signant un véritable manifeste pour la tolérance, la réalisatrice suédoise braque ici sa caméra sur des individus flamboyants qui, pour quelques heures, abandonnent leur état civil pour se projeter dans une identité qu'ils façonnent en toute liberté selon leur désir. En justaucorps ou en costume trois pièces, tantôt divas extravagantes tantôt seigneurs queer chics aux cils recourbés, les performeurs s’adonnent à des défilés multicolores endiablés. Il se prennent alors à rêver d’un monde où il ne seront jamais jugés pour ce qu’ils sont.

Découvrez le programme complet :

 

Chic Point: Fashion for Israeli Checkpoints, Sharif Waked / Israël / 2003 CM Me 19 juin 20h00

 

Glacier, Jonathan Caouette / États-Unis / 2015 CM Me 19 juin 20h00

 

Kiki, Sara Jordenö / Suède / 2016 Me 19 juin 20h00

 

Makita Witch, Angela Marzullo / Suisse / 2008 CM Me 19 juin 20h00

 

Je, tu, il, elle, Chantal Akerman / Belgique / 1974 Je 20 juin 20h30

 

Avant j’étais triste, Jean-Gabriel Périot / France / 2002 CM Sa 22 juin 15h00

 

Dans le village Laurence Rebouillon et Patricia Godal / France / 2009 Sa 22 juin 15h00

 

Gay ? Jean-Gabriel Périot / France / 2001 CM Sa 22 juin 15h00

 

Mahogany Too, Akosua Adoma Owusu / États-Unis / 2018 CM Sa 22 juin 15h00

 

Natpwe, le festin des esprits, Tiane Doan na Champassak et Jean Dubrel / France-Myanmar (Birmanie) / 2004 CM Sa 22 juin 15h00

 

Paixão nacional, Karim Aïnouz / Brésil-Canada / 1996 CM Sa 22 juin 15h00

 

Red Chewing Gum, Akram Zaatari / Liban / 2000 CM Sa 22 juin 15h00

 

Reluctantly Queer, Akosua Adoma Owusu / Ghana / 2016 CM Sa 22 juin 15h00

 

There Is a Spider Living Between Us, Tejal Shah / Inde / 2009 CM Sa 22 juin 15h00

 

Équation à un inconnu, Dietrich de Velsa / France / 1979 Sa 22 juin 19h30

 

Confessions, Curt McDowell / États-Unis / 1972 CM Sa 22 juin 21h45

 

Loads, Curt McDowell / États-Unis / 1985 CM Sa 22 juin 21h45

 

Nudes: A Sketchbook, Curt McDowell / États-Unis / 1974 CM Sa 22 juin 21h45

 

Dickson Experimental Sound Film, William K.L. Dickson / États-Unis / 1894 CM Di 23 juin 19h30

 

Salomé, Charles Bryant, Alla Nazimova / États-Unis / 1922 Di 23 juin 19h30

 

Dream Sphinx, Roger Jacoby / États-Unis / 1974 CM Di 23 juin 21h30

 

Flaming Creatures, Jack Smith / États-Unis / 1963 Di 23 juin 21h30

 

Jerovi, Jose Rodriguez-Soltero / États-Unis / 1965 CM Di 23 juin 21h30

 

Lupe, Jose Rodriguez-Soltero / États-Unis / 1966 Di 23 juin 21h30

 

Ordre des mots (L’), Cynthia Arra, Mélissa Arra / France / 2007 Lu 24 juin 19h00

 

Vos papiers, bruce / France / 2013 CM Lu 24 juin 19h00

 

All That Sheltering Emptiness, Gina Carducci, Mattilda Bernstein Sycamore / États-Unis / 2010 CM Lu 24 juin 21h30

 

Baby You’re Frozen, Sadie Lune / Allemagne-Etats-Unis / 2012 CM Lu 24 juin 21h30

 

Ben/O, Güldem Durmaz / Belgique-Turquie / 2011 CM Lu 24 juin 21h30

 

Beware!, bruce, Samuel B. Atman / France / 2012 CM Lu 24 juin 21h30

 

Bradley Manning Had Secrets, Adam Butcher / Grande-Bretagne / 2012 CM Lu 24 juin 21h30

 

Stealth Chase Joynt, Alexis Mitchell / Canada / 2014 CM Lu 24 juin 21h30

 

Ixe, Lionel Soukaz / France / 1980 Me 26 juin 19h00

 

Loi X - La nuit en permanence (La), Lionel Soukaz / France / 2001 CM Me 26 juin 19h00

 

Nu lacté, Lionel Soukaz, Othello Vilgard, Xavier Baert / France / 2002 CM Me 26 juin 19h00

 

RV, mon ami, Lionel Soukaz / France / 1994 CM Me 26 juin 19h00

 

F.H.A.R. (Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire) (Le), Carole Roussopoulos / France / 1971 CM Me 26 juin 21h30

 

Race d’ep Lionel Soukaz / France / 1978 Me 26 juin 21h30

 

Farrah, l’Être Ange, Alain Burosse, Jean-Baptiste Erreca, Sébastien Petit / France / 2012 CM Je 27 juin 19h30

 

Paradis perdu, Franssou Prenant / France / 1975 CM Je 27 juin 19h30

 

Salon de T - Farrah Diod (Parties 1 et 2), Hélène Hazéra, Christophe Martet / France / 2009 CM Je 27 juin 19h30

 

#Manifestation ! #Égalité ! #Maintenant !, Les Panthères Roses / France / 2013 CM Je 27 juin 21h45

 

Conte de Noël des Panthères Roses (Le), Les Panthères Roses / France / 2012 CM Je 27 juin 21h45

 

Gouines & pédés : Refuser l’égalité des droits, c’est être homophobe !, Les Panthères Roses, Les DurEs à Queer (Nantes) / France / 2012 CM Je 27 juin 21h45

 

N’ayez pas peur Collectif 360°, même plus (Marseille), / France / 2013 CM Je 27 juin 21h45

 

Rien n’oblige à répéter l’histoire, Stéphane Gérard / France / 2014 Je 27 juin 21h45

 

B.U.C.K.L.E. Catherine Gund, Julie Tolentino / États-Unis / 1993 CM Sa 29 juin 22h15

 

Shakedown (The), Leilah Weinraub / États-Unis / 2018 Sa 29 juin 22h15

 

Fireworks, Kenneth Anger / États-Unis / 1947 CM Di 30 juin 18h00

 

Sang d’un poète (Le), Jean Cocteau / France / 1930 Di 30 juin 18h00

 

Fast Trip, Long Drop, Gregg Bordowitz / États-Unis / 1994 Di 30 juin 19h45

 

L Is for the Way You Look, Jean Carlomusto / États-Unis / 1991 CM Di 30 juin 19h45

 

O Happy Day, Charles Lofton / États-Unis / 1996 CM Di 30 juin 19h45

 

Baise-moi, Virginie Despentes, Coralie Trinh Thi / France / 1999 Lu 1 juil 19h00

 

Lesborama, Nathalie Magnan / France / 1995 CM Lu 1 juil 19h00

 

Holding, Constance Beeson / États-Unis / 1971 CM Lu 1 juil 21h15

 

Reine (La), Frank Simon / États-Unis / 1967 Lu 1 juil 21h15

 

Dyketactics, Barbara Hammer / États-Unis / 1973 CM Me 3 juil 19h30

 

Multiple Orgasm, Barbara Hammer / États-Unis / 1976 CM Me 3 juil 19h30

 

Sisters!, Barbara Hammer / États-Unis / 1974 CM Me 3 juil 19h30

 

Superdyke Meets Madame X, Barbara Hammer / États-Unis / 1976 CM Me 3 juil 19h30

 

Synch Touch, Barbara Hammer / États-Unis / 1981 CM Me 3 juil 19h30

 

Women I Love, Barbara Hammer / États-Unis / 1979 CM Me 3 juil 19h30

 

I Object, House of Colour / États-Unis / 1990 CM Me 3 juil 21h30

 

Looking for Langston, Isaac Julien / Grande-Bretagne / 1989 Me 3 juil 21h30

 

This Is Not an AIDS Advertisement, Isaac Julien / Grande-Bretagne / 1988 CM Me 3 juil 21h30

 

Fantasma (O), João Pedro Rodrigues / Portugal / 2000 Je 4 juil 19h30

 

Born in Flames, Lizzie Borden / États-Unis / 1983 Je 4 juil 22h00

 

Film surprise Ve 5 juil 19h30

 

Projet Sextoy (Le), Anastasia Mordin, Lidia Terki / France / 2014 Ve 5 juil 19h30

 

André Almuró, du sensationnisme au Dual-art, Philippe Jubard / France / 1994 CM Ve 5 juil 21h30

 

Genet parle d’Angela Davis, Carole Roussopoulos / France / 1970 CM Ve 5 juil 21h30

 

Manifestation contre la répression de l’homosexualité : Juin 1977, Le Lézard du Péril Mauve, Ortie 14 / France / 1977 CM Ve 5 juil 21h30

 

Troisième œil (Le), André Almuró / France / 1989 CM Ve 5 juil 21h30

 

Un chant d’amour, Jean Genet / France / 1950 CM Ve 5 juil 21h30

 

Jean Genet, un captif amoureux, parcours d’un poète combattant, Michèle Collery / France / 2016 Sa 6 juil 18h45

 

Théo et Hugo dans le même bateau, Olivier Ducastel, Jacques Martineau / France / 2015 Sa 6 juil 20h30

 

Tabou, Nagisa Oshima / Japon / 1999 Di 7 juil 17h00

 

Danse du miroir, Sothean Nhieim / France / 1981 CM Me 10 juil 19h00

 

Selva, un portrait de Parvaneh Navaï, Maria Klonaris / France / 1983 Me 10 juil 19h00

 

Droit du plus fort (Le), Rainer Werner Fassbinder / République fédérale d’Allemagne / 1974 Me 10 juil 21h00

 

Pink Narcissus, James Bidgood / États-Unis / 1971 Je 11 juil 19h30

 

Fall of Communism As Seen in Gay Pornography (The), William E. Jones / États-Unis / 1998 CM Je 11 juil 21h15

 

Tearoom, William E. Jones / États-Unis / 2008 Je 11 juil 21h15