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Numéro
24 Jean-Philippe Charbonnier : du désert saoudien à l’hôpital psychiatrique

Jean-Philippe Charbonnier : du désert saoudien à l’hôpital psychiatrique

PHOTOGRAPHIE

Dans l’ombre des grands photographes humanistes – Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson et Willy Ronis –, Jean-Philippe Charbonnier apparaît comme une figure à part. Le Pavillon populaire de Montpellier consacre jusqu’au 31 août 2020 une exposition à ce globe-trotter invétéré, dont les grands reportages au sein d’hôpitaux psychiatriques de la France d’après-guerre ou du désert saoudien ont été publiés dans la prestigieuse revue “Réalités”.

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Publié aux côtés des plus grands photographes internationaux comme Henri Cartier-Bresson, Robert Capa, Irving Penn ou Robert Doisneau dans le mensuel Réalités – l’une des revues les plus novatrices et influentes des années 50 et 60 – Jean-Philippe Charbonnier est le grand oublié de la photographie humaniste. Un courant né en France qui symbolise le renouveau et l’espoir de l’après-guerre en plaçant l’humain et sa vie quotidienne au centre des préoccupations.

 

Lors de ses reportages aux quatre coins du monde pour Réalités, Jean-Philippe Charbonnier s’est employé à immortaliser différentes cultures avec beaucoup d’empathie et de bienveillance, des premiers supermarchés américains au désert saoudien en passant par les mannequins du créateur Christian Dior à Paris, il se démarque des autres photographes humanistes avec des clichés plus sombres – comme sa série choc de 1955 sur les conditions inhumaines des hôpitaux psychiatriques français, dans lesquels les patients sont parfois ligotés ou enfermés nus dans des cellules remplies de paille. 

 

Une approche sans concession des questions sociales que le photographe français décédé en 2004 met en œuvre dès la Seconde Guerre mondiale, lors de son premier reportage sur l'exécution à mort d’un collaborateur, quelques mois seulement après la libération de la France de l’occupation allemande. Dans son autobiographie (Un photographe vous parle, Grasset, 1961) le jeune reporter raconte, non sans émotions, l’histoire de ce subalterne entre la vie et la mort “Il avait été gracié mais il a été exécuté quand même, belle saloperie... Il a bu un rhum, fumé une cigarette, écrasé son mégot sur son talon, l’a mis dans sa poche et est allé se faire fusiller”. 

 


“Jean-Philippe Charbonnier, raconter l’autre et l’ailleurs (1944-1983)”, jusqu’au 30 août au Pavillon populaire, Montpellier.