The Penguin : Colin Farrell crève l’écran en truand perfide de Gotham City

Le Pingouin, un vilain emblématique du Gotham City de Batman

1941. Bill Finger et Bob Kane, les créateurs du personnage de Batman, sont à la recherche d’un nouvel adversaire susceptible d’affronter leur Chevalier noir. Il faudrait trouver un antagoniste un peu plus complexe qu’à l’accoutumée, quelqu’un que les lecteurs pourraient se surprendre à aimer. C’est ainsi que nait Oswald Cobblepot, l’homme d’affaire psychopathe le plus célèbre de Gotham City. Un trafiquant d’armes et de drogue, inséparable de son haut de forme, de son monocle et de son parapluie truffé d’improbables gadgets.

Immédiatement surnommé Le Pingouin en référence à sa démarche claudiquante – le quinquagénaire est handicapé depuis sa jeunesse ce qui lui aura valu de nombreuses railleries de ses camarades –, Cobblepot voue une haine féroce à Bruce Wayne (Batman) et cherche à tout prix à régner sur la pègre de Gotham City. Quelques dizaines d’années après sa création, il sera porté à l’écran, apparaissant sous les traits de Burgess Meredith dans la série télévisée Batman (1967) ou encore sous ceux de Danny DeVito dans Batman : Le Défi (1992) de Tim Burton. Tout récemment, il est même devenu une femme dans la série animée Batman Caped Crusader (2024) diffusée sur la plateforme Amazon Prime…

Mais jamais on aura vu pareille incarnation que dans The Penguin, la nouvelle série HBO Max de Lauren LeFranc produite par Warner Bros. Television et DC Studios, qui retrace l’ascension d’Oz Cobb dans le monde criminel. Méconnaissable, l’acteur irlandais Colin Farrell livre une prestation époustouflante dans cette série de huit épisodes qui prolonge le film The Batman de Matt Reeves sorti en 2022. Mais que vaut vraiment ce nouveau programme disponible dès le 19 septembre ?

Colin Farrell Crève l’écran dans une série de gangsters maîtrisée mais peu originale

On retient toujours les bons personnages secondaires parce qu’ils tiennent justement un rôle… secondaire. Telle était la plus grande force du Pingouin dans le film de Matt Reeves, en 2022. Colin Farrell crevait déjà l’écran dans une course poursuite dantesque, alors pourchassé par un jeune Batman (Robert Pattinson) au volant de son illustre bolide noir. On le retrouve désormais une semaine après les événements de The Batman et ce spin-off devient un film de gangsters à la manière d’un Martin Scorsese ou des Soprano, la série culte lancée en 1999. D’ailleurs, sur l’affiche promotionnelle, le titre The Pinguin évoque immédiatement la série dramatique de David Chase.

Et c’est peut-être le défaut principal du Pingouin, qui demeure toutefois un programme très intéressant qui ravira les fans du genre et a le mérite de proposer une vision différente de cette ville fictive. Tout au long des huit épisodes, on suit l’ascension d’un criminel fourbe perdu entre deux familles mafieuses qu’il sert autant qu’il trahi : les Maroni et les Falcone. Outre la prestation parfaite de Colin Farrell, il faut également saluer celle de Cristin Milioti (Sofia Falcone), intrigante, vénéneuse et ultra crédible. Mais le reste du casting demeure trop lisse contrairement aux protagonistes des séries stars de HBO telles que Oz, The Wire ou Les Sopranos.

The Penguin de Lauren LeFranc avec Colin Farrell, disponible sur HBO Max.