Should you succumb to Loki, the long-awaited new Marvel series?
Centrée sur le personnage du frère de Thor, le super-vilain Loki, la troisième série de l’univers cinématographique Marvel avec Tom Hiddleston et Owen Wilson prouve que les productions de la franchise américaine gagnent de plus en plus en qualité et promet, après le carton de WandaVision, un nouveau tour de force.
Par Chloé Sarraméa.
Si l’on ne doutait plus vraiment de la capacité de l’univers cinématographique Marvel (MCU) à se renouveler, Loki, la dernière production de la franchise américaine, le prouve une nouvelle fois. Disponible depuis le 9 juin sur la plateforme Disney+, le premier épisode de cette mini-série très attendue – ultra teasée depuis la sortie récente des séries WandaVision et Falcon et le soldat de l’hiver –, est, en fait, révélateur du chemin parcouru par le mastodonte Marvel, qui, alternant habilement entre grand spectacle et écriture inventive – voire très subtile –, gagne de plus en plus en qualité.
L’histoire de Loki se situe au lendemain d’Avengers : Endgame (2019), film qui conclut La Saga de L’infini initiée en 2008 avec Iron Man. La clique de super-héros est à présent décimée, après que le grand méchant Thanos a supprimé la moitié de l’humanité. Le super-vilain, frère de Thor, incarné par le génial Tom Hiddleston, s’est ainsi volatilisé dans l’espace-temps, muni du Tesseract [un cube cosmique qui donne tous les pouvoirs à son détenteur]. Le voici donc perdu dans le désert de Gobi, encore muni de son costume mi-chic mi-pathétique. S’il croit, l’espace d’un instant, enfin parvenir à contrôler la planète et changer le cours de l’histoire humaine, il se trouve brutalement capturé par d’étranges soldats en combinaisons futuristes – les membres de l’Autorité de la Variation du Temps (TVA) – qui n’ont qu’un but : empêcher les altérations du passé ou du futur.
Avec son esthétique très seventies – notamment au sein du QG du TVA –, sa trame basée sur la relation qu’entretiennent Loki et l’agent Mobius – ce dernier étant chargé de remettre le premier sur le droit chemin – et ses situations cocasses – dont une où l’on demande au super-vilain de signer un registre recensant toutes les phrases qu’il a prononcées au cours de sa vie –, la troisième série Disney+ redore le blason d’un personnage trop longtemps vu comme le méchant raté, le héros fourbe et sournois des films de l’univers Marvel. Et même si, à ce stade, la suite de l’intrigue semble un peu trop prévisible – où Loki s’engagerait à faire le bien et changerait d’avis presque instantanément –, l’amorce de cette mini-série ne peut qu’être jouissive pour les férus des productions de la société américaine.
En effet, jusqu’ici, on retrouve l’essentiel de ce qui fait le sel de Marvel : les boucles temporelles, permettant ainsi de revoir avec délice des moments clés se déroulant dans les précédents films. Elle salue aussi le retour d’un personnage attachant : Loki, l’anti-héros par excellence, mauvais, gauche, mais très sympathique. Enfin, elle orchestre le développement, sous la forme d’une série, d’une histoire alternative à la saga initiée par Kevin Feige (le P-DG de la franchise) il y a dix ans. Comme l’a fait le studio avec WandaVision, le premier show du MCU qui radiographie le quotidien pavillonnaire américain et aborde l’impact des sitcoms historiques sur les masses à travers des histoires de super-héros, Loki promet, à travers ses six épisodes, un pas de plus vers l’affranchissement des codes du genre des super-héros. On préfère désormais aborder des thématiques comme le deuil, la mémoire ou la culpabilité, le tout avec beaucoup de cynisme – le show a été créé par Michael Waldron, l’un des producteurs de la série d’animation déjantée Rick et Morty – et de burlesque. Une promesse d’assister à un nouveau tour de force de Marvel, qui donne enfin au premier personnage qualifié de non-binaire toute la place qu’il mérite dans l’univers cinématographique.
Loki (2021), une série créée par Michael Waldron, avec Tom Hiddleston et Owen Wilson, disponible sur Disney+.