8 juin 2020

Queer Eye sur Netflix : prêtre gay, mariage et relookings

La cinquième saison de l’émission culte de télé-réalité “Queer Eye” est disponible sur Netflix. L’occasion de faire le point sur cette série feel-good qui, depuis 2018, fait tant parler d’elle.

Sacrée meilleure série de l’année 2018 par le Guardian, Queer Eye n’en finit plus de faire pleurer dans les chaumières. Si la série fonctionne si bien depuis son arrivée sur Netflix, c’est bien parce qu’elle sélectionne ses protagonistes en fonction de leur capital sympathie. Du prêtre homosexuel au père émotif, en passant par une mère courage dévouée à son mari malade, les dix épisodes de cette saison sont plus que jamais riches en émotions. De quoi faire verser une larme, même chez les moins sensibles.

 

Nouveau look pour une nouvelle vie

 

Le principe ? Une équipe de cinq gays trentenaires dits les “Five Fab” – pour fabulous five – vient en aide à des personnes en cruel manque de confiance en elles. Si la recette n’est pas nouvelle, Queer Eye va plus loin que la simple émission de relooking. En effet, nouvelle coupe et nouveau style riment ici avec “bien être intérieur”. L’apparence physique n’a d’importance que si elle va de pair avec une profonde remise en question.

 

Inspirée d’une précédente série datant des années 2000, intitulée Queer Eye for the Straight Guy – téléréalité où une même équipée d’hommes homosexuels venait relooker des hommes hétéros à la dérive –, la cinquième saison de Queer Eye élargit considérablement son spectre. Ici, les 5 Fab s’attaquent aussi bien aux hommes qu’aux femmes, et l’orientation sexuelle des protagonistes n’a plus tellement d’importance. Le but est avant tout d’aider avec bienveillance des êtres qui ont finit par s’oublier avec le temps. Le changement de style vestimentaire symbolise ici la volonté de se reprendre en main et de regonfler son ego.

Queer Eye © Netflix.

Un club des cinq moderne

 

Alors que les protagonistes apportent avec eux leur lot de combats et de passé douloureux, les 5 fab quant à eux, viennent considérablement alléger l’atmosphère. Parmi eux, chacun est un expert dans son domaine : Karamo s’invente psychothérapeute, Bobby est un as de la déco, Tan un styliste hors pair, Antoni un fin gourmet et Jonathan s’occupe de la coiffure. Avec son caractère extraverti et sa bonne humeur légendaire, ce club des cinq moderne fait l’effet d’une marraine la bonne fée partout où il passe.

 

Queer Eye est notamment l’occasion de réviser sa géographie. Alors qu’au cours des quatre précédentes saisons, le quintette de choc est passé par l’Etat de Géorgie, l’Australie, le Missouri et le Japon, il pose ici ses valises dans la ville de Philadelphie, en Pennsylvanie. Si au départ la destination de la série avait une vraie signification – elle permettait de questionner la vision de la masculinité inhérente à la région du monde concernée –, elle n’a plus ici autant d’importance. Mais la force de Queer Eye réside surtout dans son ton léger et amusant, mené de proue par Bobby, Karamo, Tan, Antoni et Jonathan. Certes, l’émission n’est pas la plus intellectuelle, mais elle n’en est pas moins essentielle. Une sixième saison est par ailleurs déjà en route et elle devrait cette fois-ci s’attaquer au Texas.  

 

Queer Eye, saison 5, créé par David Collins. Disponible sur Netflix.