16 oct 2024

Rencontre avec Anaïde Rozam, héroïne magnétique de la série Culte

Après nous avoir fait rire avec ses vidéos décalées postés sur Instagram et son apparition dans l’émission LOL : qui rit, sort !, l’actrice Anaïde Rozam impressionne dans l’une des séries les plus passionnantes de la rentrée : Culte. Diffusé sur Prime Video dès le 18 octobre 2024, le programme raconte la naissance du show mythique et scandaleux Loft Story et les débuts, chaotiques, de la télé-réalité en France. Anaïde Rozam y incarne avec brio la frondeuse et arriviste Isabelle de Rochechouart… Un personnage inspiré de la puissante et redoutable productrice Alexia Laroche-Joubert.

propos recueillis par Violaine Schütz.

Anaïde Rozam par Laila Cohen.
Anaïde Rozam par Laila Cohen.

L’interview d’Anaïde Rozam, star de Culte, l’excellente série sur l’aventure Loft Story

Numéro : Qu’est-ce qui vous a plu dans la série Culte qui évoque les débuts de la télé-réalité en France en nous plongeant dans les coulisses de l’émission Loft Story ?

Anaïde Rozam : J’ai toujours aimé les films ou les séries sur les coulisses, les « behind the scenes », comme The Morning Show par exemple. Je trouve que voir celles d’un événement aussi marquant que l’émission Loft Story est très excitant. Mais c’est aussi et surtout l’écriture des scénaristes Nicolas Slomka et Matthieu Rumani qui fait de cette série un thriller médiatique haletant, avec une urgence omniprésente et des personnages riches et très bien développés. 

Votre personnage est inspiré de la productrice Alexia Laroche-Joubert. Comment l’avez-vous construit ? 

Dès que j’ai reçu le scénario, sans même savoir qui était Alexia Laroche-Joubert, j’ai été complètement happée par le personnage d’Isabelle. J’ai regardé toutes les interviews que j’ai pu trouver d’elle sur Internet et je suis arrivée au casting avec la même coupe qu’Alexia pour mettre toutes les chances de mon côté. J’ai aussi fait tout un travail sportif avec un coach, non pas pour me rapprocher de sa morphologie mais pour avoir le corps tonique. C’est une femme déterminée, qui fonce sans se poser de question. J’avais donc besoin que mon corps suive car j’ai tendance à être un peu nonchalante. 

C’est une femme qui se montre assez ambitieuse, voire arriviste et s’impose dans un monde d’hommes…

C’est une femme qui ne se pose pas de questions sur son genre et sur le genre des autres. 

Anaïde Rozam par Laila Cohen.
Anaïde Rozam par Laila Cohen.

J’ai tendance à douter et à “voir pour y croire””. Anaïde Rozam

Avez-vous des points communs avec le personnage d’Isabelle de Rochechouart ?

Je suis très différente d’Isabelle. J’ai tendance à douter et à « voir pour y croire”. Contrairement à ce personnage, qui croit au concept de l’émission et à sa propre réussite alors que tout le monde la rabaisse. Son énergie m’a beaucoup portée et je dirai que je ressors de ce tournage peut-être un peu plus forte qu’avant.

Quel regard portez vous sur la télé-réalité ?

Je n’en regarde pas vraiment mais en me plongeant dans celle du Loft, je me suis rendu compte que les émissions de télé-réalité d’aujourd’hui étaient très différentes du Loft. On a à faire aujourd’hui à beaucoup de disputes, de recherche de buzz et de candidats peu variés dont c’est le métier. Il y avait une sorte d’authenticité et d’innocence dans Loft Story due à la nouveauté du concept en France.

Que saviez-vous du Loft avant de rejoindre l’aventure Culte ?

Pas grand chose. Je voyais à peu près qui était Loana mais je n’aurais pas pu dire si elle faisait partie du Loft 1 ou du Loft 2. J’avais 4 ans en 2001. 

Anaïde Rozam dans la série Culte.
Anaïde Rozam dans la série Culte (2024) © Fanta Kaba/Prime Video.

Je trouve ça fou de me dire qu’avant, j’allais au vidéo-club avec ma mère pour louer un film et qu’on a maintenant accès à tous les films du monde sans bouger de son canap.” Anaïde Rozam

Vous avez fait des études de psychologique. Et dans la série, vous parlez du Loft comme d’un feuilleton sociologique. Comment expliquez-vous l’engouement de la France pour cette émission ?

Je pense que l’émission a autant marché parce qu’elle fait appel à une curiosité exacerbée. Il s’agit de regarder les gens par le trou de la serrure et de les observer dans un huis clos, où toutes les mœurs et conventions sociales font place à la vraie nature des participants bien plus rapidement que dans la vie normale. 

Dans la série, vous portez des vêtements très années 2000. Est-ce une époque que vous aimez et qui vous inspire ?

Oui, c’est une époque qui me rend assez nostalgique. Beaucoup d’objets disparaissent avec les nouvelles technologies comme les cassettes, les CD, les DVD… Je trouve ça fou de me dire qu’avant, j’allais au vidéo-club avec ma mère pour louer un film et qu’on a maintenant accès à tous les films du monde sans bouger de son canap’. 

Vous avez débuté sur Instagram, en postant des vidéos humoristiques. Mais vous semblez aller vers des rôles plus dramatiques…

Ce n’est pas vraiment calculé. J’ai envie de jouer dans des films qui sont à l’image de ce que je regarde en tant que spectatrice, c’est-à-dire des films qui me touchent, me font rire, pleurer, me questionner… Je n’ai pas un genre de film favori et j’espère, donc, avoir la possibilité de faire des choix diversifiés.

Anaïde Rozam dans la série Culte.
Anaïde Rozam dans la série Culte (2024) © Fanta Kaba/Prime Video.

Que représente dans votre carrière le fait d’avoir tourné pour Jacques Audiard, dans le film Les Olympiades (2021) ?

Ça me touche beaucoup car c’était mon premier long-métrage (L’actrice a ensuite joué dans le film Les Miens de Roschdy Zem, qui n’est autre que son oncle, dans La Cour des miracles de Rachida Brakni, Magnificat, Un coup de maître et Zénithal). L’histoire est d’ailleurs amusante car je devais à la base faire de la figuration. La directrice de casting, Christel Baras, m’a ensuite rappelée pour une scène, puis une deuxième… Et j’ai fini avec trois scènes dans ce film.

Est-ce vrai que Leïla Bekhti a joué les bonnes fées en découvrant vos vidéos sur Instagram ?

Elle a été merveilleuse avec moi car d’une simplicité et d’une générosité folle. Elle m’a envoyé un message sur Instagram en me disant : “Coucou, j’adore tes vidéos, t’as un agent ?”. J’ai répondu que non et la semaine d’après, j’avais rendez-vous avec Emmanuelle Ramade de l’agence Adéquat. Cela fait maintenant quatre ans que je suis avec Emmanuelle et ça se passe magnifiquement bien.

Anaïde Rozam dans la série Culte.
Anaïde Rozam dans la série Culte (2024) © Fanta Kaba/Prime Video.

Dans la série Iris, je joue une jeune femme kardashionesque et carriériste.” Anaïde Rozam

Vous jouez dans la série Iris, réalisée par Doria Tillier, qui sera diffusée sur Canal+ d’ici la fin de l’année… Quel est votre rôle dans ce show ?

Iris est une série qui met en scène le personnage d’Iris (Doria Tillier), une jeune femme qui se questionne sur les conventions sociales qui parfois “étriquent” nos façons de penser. Je joue Daphné, la cousine et colocataire d’Iris, une jeune femme kardashionesque et carriériste. 

On vous verra aussi bientôt au cinéma dans le film Baise-en-ville aux côtés d’Emmanuelle Bercot et William Lebghil…

Oui, Baise-en-ville est le second long-métrage de l’acteur et réalisateur Martin Jauvat (Grand Paris, Le sang de la veine). Le film parle d’un jeune adulte qui revient chez ses parents après une rupture amoureuse pour trouver du travail. Je crois que c’est la sixième fois que nous travaillons ensemble avec Martin. C’est devenu un ami, donc nous avons donc une facilité et une complicité dans le travail qui m’est précieuse. Je le trouve extrêmement talentueux et je pense qu’il va s’inscrire dans la lignée des réalisateurs qui proposent un cinéma différent avec un univers et des personnages qu’on ne retrouve nulle part ailleurs, à la manière de Quentin Dupieux ou Riad Sattouf. Je suis sûre que dans quelques années on pourra dire :  “Ça me fait penser à du Jauvat !”. 

Culte (2024), créée par Matthieu Rumani, Nicolas Slomka, avec Anaïde Rozam et Marie Colomb, disponible le 18 octobre 2024 sur Prime Video.