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Ce qu’il faut savoir sur la nouvelle saison de “The Handmaid’s Tale – La Servante écarlate”
Que les fans se rassurent : bien que la saison 2 se détache du roman de Margaret Atwood, la série ne perd rien de son intensité. L’interprétation d’Elisabeth Moss et l’atmosphère oppressante de la dictature demeurent intactes.
Par Olivier Joyard.
Le principe de l’art est souvent de prendre un peu d’avance sur la réalité, de gratter la surface des choses pour y déceler une lame de fond et éclairer l’époque sur elle-même. C’est le cas de The Handmaid’s Tale – La Servante écarlate. Le roman de Margaret Atwood paru en 1985 et son adaptation en série en sont la preuve. L’histoire met en scène un monde imaginaire dégradé, situé dans le futur. Sur une planète où la fertilité a baissé dans des proportions dramatiques à cause d’une apocalypse environnementale, les femmes capables de procréer sont devenues une denrée rare dans la république de Gilead, qui n’a de république que le nom puisqu’elle cache en réalité une dictature. Traitées comme des esclaves, violées par leurs “maîtres” et leurs “maîtresses” pour tomber enceintes, elles doivent revêtir un uniforme rouge et porter le nom de celui qui les possède.
Quand la première saison de la série est arrivée sur les écrans en avril 2017, l’affaire Weinstein n’avait pas éclaté, les mouvements #MeToo ou #Time’sUp n’existaient pas, et la réalité des violences faites aux femmes n’était pas devenue un sujet de conversation quotidien dans les médias, les dîners, parfois même les ministères. Pourtant, c’est comme si Offred, l’héroïne interprétée par la fulgurante Elisabeth Moss (À la Maison Blanche, Mad Men, Top of the Lake…), incarnant une colère féminine trop longtemps tue, avait déjà tout vécu et ressenti.
On retrouve, avec Elisabeth Moss, une actrice exceptionnelle capable de mettre en jeu son corps dans tous ses états, entre beauté et laideur, plaisir et souffrance.
Les scénaristes ont choisi de lui donner une voix off, procédé ultra classique qui prend ici tout son sens, tant les mots d’Offred expriment des idées ou des sentiments qui lui sont interdits. Sa liberté tient d’abord à sa capacité intacte à penser malgré tout. La série suit son parcours, sa lutte permanente pour atteindre le jour suivant, avec une dureté mais aussi une énergie qui la rendent captivante. À la fin de la première saison, la jeune femme entrevoyait une fuite possible. La deuxième saison, qui débute ce printemps, doit faire face à un défi de taille, en n’étant plus directement inspirée des péripéties décrites dans le roman de Margaret Atwood. Toutefois, dès le premier épisode, The Handmaid’s Tale – La Servante écarlate saison 2 devrait rassurer les fans trop inquiets, tant l’ADN de la série reste vivace.
On retrouve l’atmosphère d’oppression presque macabre comme la puissance libératrice que le scénariste principal Bruce Miller a su instaurer avec une certaine clairvoyance. On retrouve surtout, avec Elisabeth Moss, une actrice exceptionnelle capable de mettre en jeu son corps dans tous ses états, entre beauté et laideur, plaisir et souffrance. On ne dit pas assez souvent à quel point comédiennes et comédiens ont une responsabilité encore plus grande dans les séries que dans les films, tant la continuité du récit à travers le temps repose sur leurs épaules. Celles d’Elisabeth Moss supportent tous les poids. Dès les premières minutes de la nouvelle saison, elle parvient à faire ressentir l’extrême désarroi d’Offred, le danger qu’elle traverse alors qu’elle tente de s’échapper. Grâce à elle, The Handmaid’s Tale – La Servante écarlate s’impose comme l’étude d’un processus de survie vu à travers le spectre du féminin. Un récit contemporain nécessaire qui n’a pas fini de nous fasciner.
The Handmaid’s Tale – La Servante écarlate, saison 2. Sur OCS Max.