Riley Keough et Suki Waterhouse nous parlent de Daisy Jones & The Six, la géniale série sur le rock 70’s
Ce vendredi 3 mars 2023, Prime Video frappera un grand coup avec l’adaptation d’un irrésistible best-seller, Daisy Jones & The Six, en série. Ses brillants acteurs, Riley Keough, Sam Claflin, Suki Waterhouse et Camila Morrone nous racontent les dessous de ce show flamboyant narrant l’épopée d’un groupe de rock des années 70.
par Violaine Schütz.
Sexe, drogue et rock’n’roll… À l’heure où les prises de paroles publiques sont très contrôlées, en raison de potentiels bad buzz sur les réseaux sociaux, la formule est plus que jamais matière à fantasmes. Prime Video l’a bien compris, puisque la plateforme a décidé d’adapter le best-seller Daisy Jones & The Six (publié en 2019), écrit par l’auteure américaine Taylor Jenkins Reid, qui conte le succès fulgurant et la chute d’un groupe fictif de rock des années 70. Mené par Daisy Jones (Riley Keough) et Billy Dunne (Sam Claflin), le groupe s’est séparé après un show sold out à Chicago. Des décennies plus tard, ses membres racontent, lors d’interviews filmées comme dans un documentaire, pourquoi la formation qui fait songer Fleetwood Mac a implosé. Pantalons à pattes d’éléphant, romances compliquées et problèmes d’addiction… La série flamboyante plaira à tous ceux qui rêvent encore de Woodstock et parfument leur chambre de bougie senteur patchouli.
Alors que ce show électrique produit par Reese Witherspoon sera diffusée sur Prime Video le vendredi 3 mars 2023, on a rencontré – virtuellement – les acteurs principaux. La petite-fille d’Elvis Presley, Riley Keough (Mad Max: Fury Road, Under The Silver Lake, Magic Mike, The Girlfriend Experience), Sam Claflin (Hunger Games, Peaky Blinders, Enola Holmes), Camila Morrone (Gonzo Girl), ex-petite amie de Leonardo DiCaprio, et Suki Waterhouse (Assassination Nation, Divergente 2), accessoirement compagne de Robert Pattinson, nous ont parlé de la folie des seventies, du Hollywood d’aujourd’hui et de sexisme.
Riley Keough, Sam Claflin, Suki Waterhouse et Camila Morrone, le génial casting de Daisy Jones & The Six
Numéro : Qu’est-ce qui vous a aimantés dans ce projet ?
Camila Morrone: Je pense que les personnages féminins très étoffés sont l’une des raisons pour lesquelles toutes les actrices de la série ont voulu jouer dans Daisy Jones & The Six. C’est quelque chose qui se trouvait déjà dans le livre et que nous avions envie de pousser encore plus loin dans l’adaptation. En lisant les commentaires en ligne sous la bande-annonce de la série, ça m’a fait plaisir de constater que les gens soulignaient la présence de personnages féminins puissants et indépendants que sont les quatre héroïnes du show.
Riley Keough : Ce qui m’a attirée, c’est à la fois l’histoire, les personnages, le côté « faux » documentaire de la série. J’aimais le fait de pouvoir jouer une musicienne, surtout dans les années 70. C’était un rêve pour moi d’incarner un personnage si complexe, dont le parcours est un long voyage. Et c’était une expérience très fun, au final.
Sam Claflin : Il y avait de nombreuses raisons d’accepter ce projet. La première, c’était la super équipe de personnes impliquées dans le projet, à commencer par les autres acteurs et la société de production Hello Sunshine, dirigée par Reese Witherspoon, et impliquée dans le lancement de la série. J’aimais notamment ce que Riley apportait à la série. Le livre était excellent et j’appréciais cette histoire dans laquelle les femmes prenaient une place importante et les personnages étaient très riches. Le musicien Billy Dunne, que j’interprète, est un homme très complexe, avec un cheminement stimulant à jouer. C’était un vrai défi. Le fait que l’histoire se passe dans les années 70 était également une opportunité de mieux connaître cette époque, cette culture.
Numéro : Aviez-vous lu le livre de Taylor Jenkins Reid avant de rejoindre le casting de la série ?
Camila Morrone : Je ne connaissais pas le livre avant d’avoir rendez-vous pour l’audition, mais dès que je l’ai découvert, je l’ai lu d’une traite. Puis j’ai continué avec la lecture d’autres œuvres de Taylor, notamment Les Sept Maris d’Evelyn Hugo et Malibu Rising. Mais je pense que parce que Daisy Jones & The Six est le parfait ouvrage d’introduction à l’écriture de Taylor. Et il occupe une place très spéciale dans mon cœur.
Suki Waterhouse : J’avais lu le livre avant d’être appelée pour l’audition et j’étais très excitée quand j’ai su qu’il allait y avoir une adaptation en série du bouquin. J’avais tellement envie d’en être que j’aurais pu jouer n’importe quel rôle, y compris un rôle masculin comme celui d’Eddie, le guitariste de Daisy Jones & The Six. J’ai aussi lu Les Sept Maris d’Evelyn Hugo récemment, en vacances et je n’arrivais pas à faire autre chose comme activité à part le dévorer.
Voyez-vous des points communs entre la scène musicale de Los Angeles des seventies et le Hollywood d’aujourd’hui ?
Suki Waterhouse : C’est une excellente question… Oui d’une certaine manière, les deux scènes se ressemblent… Los Angeles est toujours un lieu où vous pouvez venir en tant que personne assez anonyme et devenir connu. En tant qu’Anglaise, comme beaucoup de monde, je suis venue en Californie avec une ardoise vierge et une grosse pile de rêves.
Camila Waterhouse : Même si j’y suis née et que j’y ai grandi, cette ville me fait encore rêver. Tout à l’heure, je regardais, du balcon de l’hôtel où on donne des interviews pour la série, les lettres « Hollywood » sur la colline et j’étais éblouie devant ce panneau si glamour. Je crois que je ne l’avais jamais vu d’aussi près avant. L.A. ne cesse de m’étonner. Elle est si emblématique, si riche historiquement, et ce, dans plein de domaines différents. Et dans les années 70, elle rayonnait particulièrement grâce à sa scène musicale et à sa culture. Son aura s’étendait partout.
« Il y a certainement beaucoup de drogue, de sexe et liberté à Hollywood aujourd’hui. » Riley Keough
Riley Keough : Je pense qu’il y a certainement beaucoup de drogue, de sexe et liberté à Hollywood aujourd’hui, mais je ne pense pas que ce soit aussi sauvage qu’avant. Et ce n’est pas aussi accepté que ça l’était dans les années 70 de se comporter de manière rock’n’roll ou de détruire des chambres d’hôtel. Si on détruisait cette chambre où on l’on se trouve aujourd’hui pour nos interviews, avec les autres comédiens, on serait virés (rires). C’est aussi la différence entre les acteurs et les musiciens. Les musiciens sont autorisés à faire des choses que les acteurs ne sont pas autorisés à faire. Nous ne pouvons pas être en retard, par exemple. Mais je pense que certains musiciens vivent probablement encore ce style de vie rock maintenant.
Sam Claflin : La différence, c’est qu’aujourd’hui, tout le monde s’improvise journaliste. Tout le monde possède un téléphone avec un appareil photo intégré et peut poster des infos sur Twitter et les autres réseaux sociaux. Du coup, tout le monde est plus exposé et vous ne pouvez pas faire autant de bêtises que dans les années 70. À l’époque, pour communiquer, vous deviez soit vous rendre dans une cabine téléphonique, soit essayer d’obtenir un article dans un magazine. De nos jours, tout peut devenir viral en une seconde. Il est donc presque impossible de vivre le même lifestyle que les rock stars des 70’s sans se faire prendre. J’aurais aimé, cependant, qu’on ait autant de liberté que dans les seventies. Mais je suis content d’appartenir à une génération qui a connu le monde avant les réseaux sociaux. J’ai connu le moment où on ne pouvait pas être en retard car nous n’avions pas de téléphone portable pour prévenir la personne avec laquelle nous avions rendez-vous. Si tu disais à quelqu’un que tu serais à telle heure au croisement de deux rues, tu devais y aller et attendre jusqu’à ce qu’il arrive. C’était un tout autre monde !
Daisy Jones & The Six (2023) de Scott Neustadter et Michael H. Weber, disponible le 3 mars 2023 sur Prime Video.
Certains aspects de la série font penser au groupe Fleetwood Mac. Vous êtes-vous inspirés de musiciens célèbres pour vos rôles ?
Sam Claflin : Oui, il y a quelques musiciens de cette époque dont je me suis inspiré dont Bruce Springsteen, qui a des points communs avec le personnage de Billy. C’est un col bleu, un homme de la classe ouvrière, avec une allure très cool, souvent vêtu de denim. Il y avait beaucoup de photos de lui dans mon moodboard, dans lequel la designer de costume a puisé. Et Lindsey Buckingham, chanteur et guitariste de Fleetwood Mac, que j’admire et que j’ai beaucoup regardé, m’a aussi inspiré. Il y a de multiples références à des gens qui m’ont influencé et j’ai mis tout ça dans un shaker pour construire ma propre version de Billy, qui est d’abord inspirée par le personnage du livre, et par ce que les autres personnages disent de lui dans le livre. Mais je pense avoir aussi mis de moi dans Billy. C’est un vrai amalgame !
Riley Keough : J’ai majoritairement utilisé le livre et le script pour développer mon personnage. Mais j’ai aussi regardé beaucoup de vidéos d’interviews ou de concerts. J’ai scruté tout ce que je pouvais trouver qui venait des années 70 et concernait des groupes de rock masculins ou féminins ou des chanteuses (Cher, Joni Mitchell, Stevie Nicks, Emmylou Harris, Linda Ronstadt), pour me faire une idée de la façon les musiciens bougeaient (en jouant ou en écoutant de la musique) et parlaient à l’époque. J’ai fait attention aux expressions et aux mots qu’ils utilisaient ou n’utilisaient pas.
« J’avoue, j’ai volé quelques costumes sur le tournage. » Riley Keough
Êtes-vous de grands fans de la musique des années 70 ?
Suki Waterhouse : Définitivement. Je pense que tous les acteurs de la série sont passionnés par la musique et en particulier par celle des années 70. Certains de mes groupes préférés datent de cette décennie. Elton John, Simon and Garfunkel, Roberta Flack… Quand vous regardez le genre de chansons qui étaient au sommet des charts à l’époque, c’est juste la musique la plus émouvante, « soulful » et belle du monde. Donc le fait de pouvoir voyager dans le temps et de vivre cette période « sex, drugs and rock’n’roll » grâce à la série a dépassé tous nos espoirs et nos rêves.
Avez-vous réussi à piquer quelques uns des looks géniaux des personnages sur le tournage ?
Camila Morrone : J’aurais aimé prendre quelque chose. Mais ce n’était pas permis. Si j’apprends que quelqu’un a pu avoir un look, je serais très contrariée…J’ai demandé à la designer de costume, Denise Wingate, si une fois le tournage fini, on pourrait aller faire du shopping dans des magasins vintage ensemble, pour qu’elle m’apprenne à m’habiller comme mon personnage.
Suki Waterhouse : Moi aussi j’ai essayé plusieurs fois, sans succès…
Riley Keough : En fait, j’avoue, j’ai volé quelques trucs. Il y avait un manteau que je porte dans l’épisode 9, il me semble, que j’ai demandé à Denise, alors que nous prenions un café. Mais quand vous verrez le manteau, vous me comprendrez… Et me pardonnerez.
Sam Claflin : Il y a une scène, mais je ne sais pas si elle apparaît dans la version finale, où Billy arrive dans un stade pour jouer. Il se tient à l’extérieur, devant un stand qui vend du merchandising de son groupe, Daisy Jones & The Six. J’ai pris des tee-shirts avec ma tête dessus. Un de chaque design présent sur le stand. Je n’avais jamais vu mon visage sur un tee-shirt auparavant. Alors même si c’était Billy Dunne et pas moi, c’était très chouette. La collection se trouve actuellement chez ma mère.
Dans le livre, le personnage de Karen Sirko, la claviériste du groupe, dit : « C’est toute la beauté d’être un homme. Avoir un visage ingrat ne signifie pas la fin du monde. » Qu’en pensez-vous ?
Suki Waterhouse : Il y a une sorte de vérité inconfortable dans cette déclaration dans le sens où les hommes n’ont définitivement pas toutes ces pressions culturelles que les femmes ont pour afficher une certaine apparence. Ils peuvent beaucoup plus compter sur le talent ou le charisme pour séduire et les gens seront toujours attirés par eux. Les femmes ne disposent pas du même luxe.
Camila Morrone : Si vous regardez toute la culture anti-âge qui pèse sur les femmes, elle n’est pas du tout la même pour les hommes. J’écoutais justement un podcast récemment sur la façon dont les hommes sont glamourisés et glorifiés comme des « silver foxes » à mesure qu’ils vieillissent. Dans la série, justement, nous vieillissons considérablement tout au fil des épisodes. Nous commençons à l’adolescence et nous nous retrouvons à la fin de la quarantaine, puis au début de la cinquantaine. Cela a nécessité beaucoup de maquillage et de prothèses. Mais c’était intéressant de voir les femmes vieillir, autant que les femmes…
Vous avez presque tous appris à jouer d’un instrument ou à chanter (à part Suki Waterhouse, qui est aussi musicienne) pour le show…
Riley Keough : Je n’étais pas une vraie chanteuse, mais je chantais pour accompagner des gens à la guitare, en particulier mon mari (l’acteur et cascadeur Ben Smith-Petersen, ndlr). Parfois, il joue de la guitare, de manière très douce et je l’accompagne avec une petite voix de fausset. Je savais que j’avais une oreille musicale, sans être une professionnelle. Je n’avais jamais pris de cours de chant. Avec Sam, on a tous les deux appris à jouer de la guitare, à partir de rien, et à chanter. J’ai passé des mois à apprendre à enchaîner les accords des principaux morceaux de Daisy Jones & The Six, mais c’était pour rien, car au final, on ne me voit pas en jouer dans le show (rires).
Sam Claflin : On parait de loin, en effet. Très jeune, j’avais joué de la guitare, mais sans atteindre un gros niveau. Et Riley avait déjà joué Led Zeppelin à la guitare…
Riley Keough : Non c’était Metallica…
Sam Claflin : En tout cas, je n’étais jamais allé dans un studio d’enregistrement avant de me rendre à l’audition pour la série. Je ne savais pas à quoi cela ressemblait, à part à travers les films qui en montraient. Mais cela n’a rien à voir avec un vrai studio. Tout comme faire l’amour à un micro n’a rien à voir avec le fait de faire réellement l’amour (rires). Mais là, je me perds un peu, c’est un autre sujet…