31 août 2021

“Once Upon a Time… in Hollywood” : le film de Quentin Tarantino aux mille adaptations

Une pièce de théâtre, un roman, une série télévisée… depuis la sortie en salle de Once Upon a Time… in Hollywood en 2019, Quentin Tarantino ne lâche plus ses personnages, l’acteur Rick Dalton (Leonardo DiCaprio) et sa doublure Cliff Booth (Brad Pitt). Ce long-métrage, qui est son plus grand succès commercial, est-il à ce point inépuisable ?

Depuis quelques années, Quentin Tarantino annonce que son prochain film sera le dernier… En attendant, l’Américain prépare déjà sa nouvelle vie : il se fait gérant de cinéma, avec le récent rachat de la salle Vista Theatre située en plein Hollywood, qu’il sauve in extremis d’une faillite post-Covid. Mais surtout, il devient écrivain, prolongeant son dernier long-métrage Once Upon a Time… in Hollywooden roman et en pièce de théâtre. Le film sorti dans les salles en 2019 est le récit des aventures de l’acteur Rick Dalton et de sa doublure, le cascadeur Cliff Booth, dans le décor idéal du Hollywood des années 70. C’est aussi l’histoire de Sharon Tate et de sa triste rencontre avec le meurtrier Charles Manson… Ces personnages n’en finissent plus  d’inspirer le réalisateur, et pour cause, ils sont à l’origine du plus grand succès commercial de sa carrière. Aux États-Unis, son adaptation en roman est déjà un best-seller.

 

S’il n’est pas rare de voir des adaptations de romans au cinéma – le dernier en date est Passion simple, réinterprétation de l’œuvre éponyme d’Annie Ernaux par la réalisatrice Danielle Arbid –, le genre méconnu des romans inspirés par des films existe aussi. C’est ce que vient de faire Quentin Tarantino avec son neuvième film, Il était une fois à Hollywood, édité chez Fayard depuis le 25 août dernier pour la version française. Quel intérêt de passer de l’image à l’écrit pour un film aussi visuel (au point qu’il a reçu l’Oscar du meilleur décor en 2020) ? Pour l’Américain, il s’agit avant tout de développer des arcs narratifs laissés irrésolus dans le long-métrage. Ainsi, on en sait plus sur le personnage de Cliff Booth (Brad Pitt). Si le doute planait sur son implication dans la mort de sa femme, il n’y a plus à en avoir… Les dialogues sont quant à eux rendus plus crus, voire graveleux : “Cliff n’était jamais obnubilé par le physique des nanas. Du moment qu’elles le laissaient planter ses dents dans leur cul (…)”. De quoi aborder les personnages sous une autre facette, nettement moins policée. La maison d’édition américaine de l’auteur a accompagné le livre d’une bande-annonce marqué par une voix-off aux accents rétro, de quoi rester dans l’univers du film. 

Impossible à séparer de ses personnages, Quentin Tarantino compte aussi leur donner vie au théâtre. L’acteur fictif Rick Dalton, interprété sur grand écran par Leonardo Di Caprio, sera le protagoniste de cet autre prolongement. La pièce suivra ses évolutions de carrière dans des westerns spaghettis italiens, ce moment de son existence où il fait la rencontre de sa femme Francesca Capucci dans le film. Insatiable, le réalisateur de Pulp Fiction a aussi prévu une série télévisée en cinq épisode, qui reprendra la trame narrative de Bounty Law, ce film dans le film en noir et blanc qui ouvre Il était une fois à Hollywood

 

 

Il était une fois à Hollywood, Quentin Tarantino, trad. Nicolas Richard, chez Fayard, en librairie.