“Sound of Berlin”, le nouveau documentaire qui célèbre le temple de la techno
Les portables y sont interdits mais une fois entré, on peut y danser sans s’arrêter pendant des jours et des nuits entières. Berghain, Trésor, Watergate, Suicide Circus, Kater Blau… Depuis les années 1980, les clubs contribuent à la renommée de Berlin. De la chute du mur à aujourd’hui, d’éminents DJ racontent leur lien avec la capitale au cœur d’un documentaire : “Sound of Berlin”.
Par Marthe Rousseau.
En 2014, le documentaire Berlin, le mur des sons de Rolf Lambert abordait la naissance de la culture techno dans les années 1980, événement précurseur de la réunification entre l’est et l’ouest. On y retrouvait différents témoignages : Laurent Garnier ou encore Dimitri Hegemann, le gérant du club Trésor. Le DJ et producteur canadien Marc Houle signe un nouveau documentaire : The Sound of Berlin Documentary – a journey through the capital of electronic music. Il se focalise sur la culture techno berlinoise depuis la réunification et invite notamment Juan Atkins (considéré comme l’un des pères fondateurs de la techno), Dr. Motte (le fondateur de la Love Parade) ou encore le duo Pan-Pot…
Berghain, Trésor, Watergate, Ritter Butzke, Suicide Circus, Kater Blau, Club der Visionäre… Les clubs berlinois nourrissent toujours les fantasmes des amoureux de techno venus de toute l’Europe. Certains aventuriers tentent leur chance au Berghain en espérant que le mythique Sven (le gérant du club) les acceptera dans ce temple où le temps s’évapore… D’autres se replient sur le plus ancien club techno de Berlin, le Trésor, une ancienne salle des coffres à l’abandon découverte par Dimitri Hegemann en 1991 et transformée en club. D’autres encore, fascinés par le film Berlin Calling (2008), suivent les traces du DJ Paul Kalkbrenner en sirotant une bière à bord du Club der Visionäre, sorte d’épave en bois posée sur la Spree, qui répand en douceur des sons électro. Les plus téméraires empruntent des sentiers reculés, entre les cabanes de Griessmühle, ou se plongent dans l’univers psychédélique d’Alice au Pays des Merveilles à Kater Blau avec ses tapisseries en damiers noirs et blancs, et son bateau façon Pirates des Caraïbes… Les clubs ne manquent pas à Berlin. Ils offrent des décors plus insolites les uns que les autres pour le plus grand bonheur des curieux en quête de nouvelles expériences tant visuelles que sonores.
A la fin des années 1980, Berlin ouest attire marginaux, artistes et idéalistes animés par la techno venue de Détroit. Ce nouveau genre constitué d’agrégats de sons électroniques inédits se passe de mélodie et même de voix. Sans une quelconque revendication politique, la techno répond à un idéal de liberté de la jeunesse berlinoise. Les morceaux inondent clandestinement les ondes jusqu’aux oreilles des voisins de l’Est, accrochés à leur poste de radio. En 1989, le mur de Berlin s’effondre. La capitale est libérée, la jeunesse de l’est rencontre celle de l’ouest. Ils n’ont pas grandi ensemble mais partagent le même langage : la musique. Et c’est sur la piste que se fait la réunification. Usines, caves et immeubles abandonnés sont rapidement transformés en vastes terrains de fêtes clandestines.
The Sound of Berlin Documentary – a journey through the capital of electronic music de Marc Houle est disponible sur Apple Music.