Qui est Noname, la nouvelle bombe hip-hop repérée par Chance the Rapper ?
Issue de la jeune génération de Chicago en pleine ascension, à l'instar de Chance the Rapper, Noname s’est approprié la scène hip-hop depuis quelques années.
Par Laura Catz.
Davantage poétesse que pop star, Noname est l’une des nombreuses pépites que compte la scène hip-hop. Chaque année, il s’y déversent des centaines de nouveaux candidats au flow maîtrisé et aux textes ciselés. Car si la rappeuse de 27 ans a brillé sur la scène de Rock en Seine en août dernier, ce n’est pas en misant sur le style et le sex-appeal, à l’instar de ses pairs, mais bien par son talent, qui a d’abord séduit l’audacieux Chance The Rapper, son compatriote de Chicago. En 2013, il l’invite à collaborer avec lui sur le titre Lost, issu de sa seconde mixtape, Acid Rap. Le morceau est génial et le doux flow de “Noname Gypsy” intrigue. Trois ans plus tôt, le jeune prodige arrivait troisième au “Louder Than a Bomb”, le plus grand concours de slam du monde organisé dans l’Illinois.
Comme pour tout artiste, le doute est signe d’intelligence. Et si Fatimah Nyeema Warner, de son vrai nom, voulait un temps mettre sa passion de côté et poursuivre ses études d’infirmière, elle a finalement eu raison de persévérer. L’artiste sort finalement son premier album en 2016 : Telefone. “Noname Gypsy” devient “Noname”. Un pseudonyme qui sonne comme une ode à l’anonymat, une liberté qui n’entrave pas sa créativité. Dans ses conversations téléphoniques, Noname sourit et dissémine des mots rudes qui glissent presque trop bien, atténués par la pesanteur de son flow et l’impeccable arrangement musical qui l’enrobe. Bien sûr, ses textes s’attachent aux thèmes récurrents de l’identité et du racisme mais Noname ne tombe pas dans le pamphlet, elle le survole. Elle manie l’autodérision à la perfection et souhaite avant tout délivrer une musique accessible à tous, “une musique avec laquelle les gens peuvent vivre longtemps”.
Un souhait qui semble réalisable puisque les morceaux de Telefone résonnent encore sur la scène des plus grands festivals, notamment lors de son passage à Coachella au printemps dernier. Noname a ce petit grain de Lily Allen, une constance qui ressort parfaitement sur scène lorsqu’elle est entourée de ses musiciens élevés au jazz, au funk, à la soul et au R’n’B. Normal quand on pense à ses références : Nina Simone, André 3000 ou encore Missy Elliott. Cette année, elle revient avec Room 25, un album beaucoup plus personnel qui en dévoile davantage sur cette authentique poétesse.