13 juin 2022

Omar Sy, Stromae, Cheb Khaled… DJ Snake a enflammé le Parc des Princes (et on y était)

Ce samedi 11 juin 2022, le Français le plus écouté au monde, DJ Snake, inaugurait le premier live musical au Parc des Princes depuis 12 ans. Un show tout en pyrotechnie, messages fédérateurs et invités prestigieux qui a fait vibrer plus de 60 000 personnes. On y était.

Dj Snake arrivant au défilé automne-hiver 2022-2023 de Balenciaga à Paris en mars 2022 @ Stephane Cardinale – Corbis via Getty Images

Il est loin le temps où le petit garçon du Val-d’Oise William Grigahcine (le vrai nom de Dj Snake), qui fête lundi ses 36 ans, se rendait au Parc des Princes comme un simple fan du PSG. Ce samedi 11 juin, celui se cache constamment derrière des lunettes noires se produisait dans le stade de son club de foot favori en tant que prince, ou plutôt en tant que roi de l’électro mainstream, trônant, sur un piédestal de 10 mètres de haut, devant une foule compacte de plus de 60 000 fidèles.

 

Il s’agissait là du premier live donné dans le stade depuis douze ans. Un lieu mythique et dantesque où ont joué les Rolling Stones, Michael Jackson, Prince, Johnny Hallyday ou encore David Bowie. Alors, autant dire que les attentes étaient de taille. Et Dj Snake en était pleinement conscient, puisque ce soir-là, il avouera qu’on lui avait déconseillé de tenter quelque chose d’aussi démesuré, surtout pendant une pandémie. Mais après deux Dj sets d’EDM (electronic dance music) oubliables en guise de première partie, l’artiste français le plus écouté au monde va s’évertuer à prouver, par des moyens spectaculaires, qu’il avait raison de croire en ses rêves.

 

Pendant plus de 2h30, Dj Snake, fils d’une femme de ménage et nourrice algérienne et d’un père forain, français (qui a quitté le foyer quand il avait 2 ans), s’est livré à un spectacle fédérateur hissant des ponts entre plusieurs mondes. Enchaînant les tubes (Get Low, Lean On, Taki Taki) – presque sans temps mort -, le serpent a transformé le Parc en dancefloor géant, à grands renforts d’effets pyrotechniques impressionnants que n’auraient pas reniés Johnny Hallyday et Aerosmith.

Si on regrette l’absence de femmes sur scène ainsi que de stars avec qui le DJ et producteur a collaboré (Anitta, Lady Gaga, Cardi B, Selena Gomez, Justin Bieber, Migos), DJ Snake a tout de même invité des guests prestigieux. Omar Sy est venu jouer les chauffeurs de salle et blaguer, en tant que supporter de l’OM, sur la rivalité entre Paris et Marseille. Et David Guetta, autre DJ star que la presse a longtemps opposé à DJ Snake, est monté sur scène pour enflammer un peu plus l’enceinte sportive.

 

Mais les moments les plus émouvants du show (qui a pâti de quelques incidents techniques dont des Larsens et problèmes au niveau des barrières) restent les apparitions de Cheb Khaled et de Stromae. Le premier a interprété deux titres dont le tube Aïcha (1996), repris en choeur par 63 000 personnes tenant en l’air leurs téléphones portables illuminés tels des lucioles dans la nuit. Quant à Stromae, il a délivré une version poignante (et remixée) de L’Enfer ainsi que de l’inusable Alors On Danse (2010).

 

Entre hommage aux anciens et attachement aux racines – son tube célébrant l’Algérie Disco Magreb a embrasé le stade –, Dj Snake a pensé son set comme une immense fête multiculturelle. Il explique d’ailleurs, entre deux morceaux, défendre, à l’étranger, l’image d’une France cosmopolite, prônant une diversité de couleurs de peaux et de religions. La foule (où se trouvaient des personnalités telles que Jalil Lespert, Laetitia Hallyday, Hamza, Lyna Khoudri, Alexandra Lamy et Sami Outalbali), en délire, semblait conquise à cette noble cause. Que l’on soit fan du personnage, parti de rien pour arriver au sommet ou hermétique à sa musique électronique très mainstream, reste la puissance d’un message que pourrait résumer le titre du dernier morceau de la soirée : Let Me Love You. Malgré les différences, la danse et la musique ont toujours rassemblé les peuples.