Bad Bunny en 5 collaborations mémorables, de Drake à Dua Lipa
Surfant sur le succès de son excellent album Debí Tirar Más Fotos, sorti en janvier 2025, le chanteur portoricain Bad Bunny a annoncé qu’il se produirait prochainement en France, avec deux concerts à la Paris La Défense Arena et à l’Orange Vélodrome de Marseille. En attendant, retour sur cinq de ses collaborations les plus mémorables.
par La rédaction.

Le chanteur Bad Bunny annonce des concerts à Paris et à Marseille
Avec Debí Tirar Más Fotos, son album sorti en janvier 2025, Bad Bunny redessine les contours du reggaeton. Plus mélancolique que dans ses précédents opus, le Portoricain y explore les ruines de l’amour, les reflets flous d’une masculinité postmoderne ou encore les vertiges (et les vestiges) de la célébrité. Ce disque vivement salué par la critique, mêlant reggaeton minimaliste et ballades trap, propose un retour aux sources de la musique caribéenne. La bomba, la plena, le folklore et les chœurs masculins.
C’est dans ce sillage qu’il a enfin annoncé deux dates en France : l’une à l’Orange Vélodrome de Marseille le 1er juillet 2026 et à la Paris La Défense Arena le 4 juillet 2026. Il faudra donc patienter. Mais la performance s’annonce aussi spectaculaire qu’intime, à l’image de ce disque-ovni où chaque morceau semble chuchoté à l’oreille d’un monde en saturation. À cette occasion, Numéro revient sur cinq collaborations mémorables de Bad Bunny.
Les meilleures collaborations de Bad Bunny
Le tube I Like It signé Bad Bunny, Cardi B et J Balvin
À sa sortie en 2018, I Like It n’est pas qu’un simple tube estival. C’est un manifeste culturel déguisé en hit radio. Bad Bunny, alors étoile montante du reggaeton alternatif, surgit ici en électron libre aux côtés de Cardi B et de J Balvin. Ensemble, ils reprennent I Like It Like That (1967), succès fulgurant de Pete Rodriguez, le roi du boogaloo. Un genre musical afro-caribéen né à New York dans les années 1960, fusionnant rythmes latins et groove de la soul. On y retrouve donc une instrumentation typique de la salsa (cuivres, percussions) et des paroles souvent chantées en anglais, avec une esthétique urbaine et festive.
Enfin la trap latine a quitté l’underground. Elle s’inscrit désormais durablement dans les charts nord-américains. Et le couplet de Bad Bunny agit ici comme une torsion dans la structure pop attendue. Il revendique sa langue, sa culture, et surtout sa posture de figure radicalement libre. Plus qu’une collaboration, I Like It apparaît comme le Polaroid d’une Amérique plurielle et polyglotte, où la frontière entre le mainstream et la marge se désintègre. Un moment clé dans la mondialisation du reggaeton, grâce auquel le Portoricain, loin du rôle de figurant, s’impose alors comme le véritable catalyseur de cette mutation.
I Like It (2018) de Bad Bunny, Cardi B et J Balvin, disponible.
La rencontre titanesque entre Travis Scott, Bad Bunny et The Weeknd avec K-Pop
Avec K-Pop, Travis Scott orchestre une rencontre aux allures de clash des titans : Bad Bunny et The Weeknd sur une même boucle vaporeuse et éthérée. Pourtant, le titre déjoue les attentes que son casting suscite. Là où l’on s’attendait à un feu d’artifice transculturel, on découvre un morceau plus minimaliste, porté par les percussions signées les producteurs Boi-1da et Illangelo. On mise sur l’atmosphère plutôt que sur l’impact. Et personne ne cherche à dominer.
Le choix du titre – K-Pop – reste une provocation, un leurre. Car aucun des codes du genre sud-coréen n’est présent. C’est plutôt un hommage voilé à la pop mondiale liquéfiée, où les frontières n’ont plus cours. Bad Bunny s’y installe comme un acteur global, fluide et indéfinissable.
K-Pop (2023) de Travis Scott, Bad Bunny et The Weeknd, disponible.
La mélancolie explosive de Dua Lipa avec Un Día(One Day)
À la croisée du reggaeton mélancolique et de la pop nébuleuse, cette collaboration a été imaginée par les producteurs portoricains Tainy et J Balvin. Dans Un Día (One Day), la chanteuse Dua Lipa canalise l’élégance distante d’une star anglo-saxonne. Et si J Balvin reste fidèle à son style, Bad Bunny révèle encore une fois son timbre de voix brisé.
À la sortie du morceau, c’est surtout le clip qui fera parler de lui. On y découvre en effet la sublime actrice espagnole Úrsula Corberó, star de la série La Casa de Papel.
Un Día(One Day) [2020] de J Balvin, Dua Lipa, Bad Bunny et Tainy, disponible.
Lo Siento BB, un titre avec Julieta Venegas, icône du rock mexicain
Il fallait oser s’associer à Julieta Venegas, compositrice et multi-instrumentiste mexicaine, lauréate de plusieurs Grammy Awards et emblème de la scène pop latino depuis les années 2000. Ses fans retiennent généralement sa voix douce et son usage du piano et de l’accordéon. Lo Siento BB :/ – titre qui s’autorise un smiley gêné – apparaît comme une ballade synthétique mêlant pop latine des années 2000 et textures glitchées.
Là où la pop urbaine se nourrit souvent de l’excès et du spectaculaire, le morceau Lo Siento BB:/ revient à l’essentiel : une émotion nue, enveloppée dans des textures digitales. Bad Bunny signe ici l’un des morceaux les plus fragiles de son répertoire.
Lo Siento BB (2021) de Tainy, Bad Bunny et Julieta Venegas, disponible.
Avec la chanson Mía, Drake chante en espagnol
Drake chante en espagnol dans le titre Mía tandis que Bad Bunny se pare d’un vernis R’n’B. Produit par DJ Luian et Mambo Kingz, le morceau repose sur un tempo relativement lent mais pensé pour le club. C’est encore le Portoricain qui mène la danse avec une ritournelle hypnotique et répétitive. Une déclaration d’amour résolument érotique.
La présence de Drake est évidemment stratégique : le Canadien s’immisce dans l’univers latino sans l’angliciser, mais en se pliant à ses codes. Dévoilé initialement sur Instagram, le morceau caracole en tête des classements internationaux dès sa sortie, en 2018.
Mía (2018) de Bad Bunny et Drake, disponible.
Debí Tirar Más Fotos (2025) de Bad Bunny, disponible. En concert à l’Orange Vélodrome de Marseille le 1er juillet 2026 et à la Paris La Defense Arena le 4 juillet 2026.