6 sept 2018

6 artistes à ne pas manquer au festival Pitchfork

Chaque année, le festival Pitchfork investit la Grande Halle de la Villette à Paris. De Kaytranada à Mac Demarco, Numéro a sélectionné les artistes qu'il ne faut manquer sous aucun prétexte du jeudi 1er au samedi 3 novembre.

Du 1er au 3 novembre prochain, le festival Pitchfork investit la Grande Halle de la Villette pour une série de concerts. Au programme, un florilège d’artistes et de genres musicaux : Étienne Daho, Blood Orange, Julian Casablancas, DJ Koze, Daniel Avery, John Maus… Pour l’occasion, Numéro a sélectionné 6 artistes à ne pas manquer lors de l’événement.

Kaytranada

 

Producteur et DJ d’origine canadienne et haïtienne, Kaytranada a été adoubé par les plus grands artistes de la scène hip-hop : de Andre 3000 à Eryka Badu, en passant par Mobb Deep. S’il avoue s’inspirer de Justice et Daft Punk, ce talentueux beatmaker a notamment eu l’idée de reprendre le tube If de Janet Jackson (1993) sur un beat groovy. Soundcloud s’affole, Kaytranada fait le buzz. Depuis, il enchaine les remix et les productions originales, entre rap et R&B, et collabore avec les artistes les plus convoités. Il a par exemple signé quelques morceaux pour le rappeur irlandais Rejjie Snow.

Bon Iver

 

Pour accoucher de son premier album, Justine Vernon plus connu sous le nom de Bon Iver, s’est enfermé des mois dans une cabane perdue dans le Wisconsin au lendemain d’une déception amoureuse. Déjà décrit comme le  “Kanye du genre”, Bon Iver propose une folk futuriste, gravement mélancolique. Dans son dernier album, 22 A Million, il fait intervenir des saxophones, des percussions et reste fidèle à sa chorale. Dernièrement, il est apparu sur le tout récent album du chanteur de soul américain Swamp Dogg, en featuring avec Eminem, et a collaboré avec Bryce Dessner de The National, sous le pseudonyme de Big Red Machine.

Mac Demarco

 

 

Ovni en salopette arborant fièrement ses dents du bonheur, Mac Demarco est le phénomène rock indé’ le plus insolite de ces cinq dernières années. Le canadien au style normcore assumé fait résonner sa voix grave sur une guitare presque fausse, interprète ses textes sur des mélodies planantes un brin sixties. Son dernier album, This Is Old Dog, sorti en mai 2017, laisse davantage de place à sa ritournelle nonchalante plutôt qu’aux riffs de guitare. Si ses interprétations sont décalées, elles sont toujours, malgré tout, ultra soignées.

Photo : Jules Faure

Bagarre 

 

Les pogos gigantesques sont devenus leur marque de fabrique. Bagarre a débarqué sur la scène française sans prévenir et semble s’y être installé confortablement. Les cinq noctambules qui composent ce fightclub (5 garçons, 1 fille) frappent par leurs textes incisifs sur fond d’électro-rock, de pop, de ghetto house ou encore de baile funk. Issus de l’ère post-Internet, Bagarre n’a pas de frontières et mélange habilement les genres et les instruments, exaltant une puissance sonore dévastatrice.

Photo : David Luraschi

Cola Boyy

 

Il est sans doute le nouveau visage du disco. Pantalon pattes d’eph, lunettes de soleil et look débraillé, Cola Boyy a tout du personnage attachant de série télévisée. Matthew Urango de son vrai nom, est le fils spirituel du gang new-yorkais militant The Ghetto Brothers. Aficionado du nu-funk et de l’acid jazz de Jamiroquai, Cola Boyy épouse finalement le disco-funk de Chic.  Un son chaud, rond, des guitares claquantes… un genre qui refuse la rigueur de la pulsation et se fonde sur les retards rythmiques.  Et lorsqu’il narre le récit d’un crime passionnel, l’histoire prend la forme d’une complainte disco assourdissante, survitaminée et résolument rétro : Penny Girl est le titre phare de son EP.

 

Photo : David Luraschi

Chromeo

 

Dave et Pat, les deux membres de Chromeo ne jurent que par le funk. Plus jeunes, ils ont fouiné dans les bacs des disquaires de la ville et découvert Cameo, Gap Band, Poison ou Timex Social Club. “Ça faisait partie de la recherche qu’il fallait faire dans les années 90, pour se donner une identité différente de Nirvana ou des Beastie Boys” expliquent-ils. L’électronique, ils ne l’ont découverte qu’au travers des Daft Punk, époque Discovery, madeleine sucrée pour house lover régressif qui a finalement beaucoup à voir avec leur démarche. Leur extravagance s’est immiscée entre les synthétiseurs et les accords de guitares étincelants : “Nous sommes blancs, nous n’avons pas forcément l’allure qu’il faut, nous ne sommes pas très ‘booty’ et le côté délirant du funk, ce n’est pas ce vers quoi nous tendons. Nous sommes conscients de cette distance, et c’est ce qui alimente notre travail.”

Photo : David Luraschi