Les meilleurs documentaires musicaux à (re)voir sur Netflix cet été
La plateforme Netflix regorge de documentaires musicaux plus ou moins réussis. On y retrouve des films dévoilant les déboires ou les succès de Nina Simone, Keith Richards, John Lennon, Lady Gaga, Taylor Swift ou encore Beyoncé. Sélection des programmes qui ont attiré notre attention, d’un film intimiste sur Angèle à celui consacré à un festival mythique qui tourne au drame (Woodstock 99), en passant par une plongée dans le monde fun et coloré de Wham!.
par Violaine Schütz.
et La rédaction.
The Greatest Night in Pop (2024) de Bao Nguyen
“Par une nuit de janvier 1985, les plus grandes stars de la musique se sont réunies pour enregistrer We Are the World. Ce documentaire dévoile les coulisses de cet événement historique.” Comment son pitch l’annonce, le documentaire The Greatest Night in Pop réunit un grand nombres de musiciens célèbres tels que Michael Jackson, Bruce Springsteen, Cyndi Lauper, Lionel Richie, Diana Ross ou encore Bob Dylan au moment où ils se sont rejoint pour enregistrer l’un des morceaux les plus connus au monde. Anecdotes, images d’archives, interviews, querelles d’ego… Le film diffusé sur Netflix ravira les fans de musique et ceux des années 80.
Dirty Pop : L’imprésario est un escroc (2024) de David Terry
Absolument édifiant, le documentaire Dirty Pop : L’imprésario est un escroc présente un personnage fascinant : Lou Pearlman. Inconnu du grand public, cet ancien loueur d’avions privés est devenus le magnat de la musique derrière le succès des boys bands des années 90 Backstreet Boys et NSYNC (le groupe qui a lancé Justin Timberlake). Sauf que cet homme a escroqué des milliers des personnes…
Halftime – Jennifer Lopez (2022) d’Amanda Micheli
À 55 ans, Jennifer Lopez est une actrice, chanteuse, danseuse, femme d’affaires, et superstar à l’origine de la création de Google Images (grâce à sa fameuse robe verte échancrée Versace) qui n’a – presque – plus rien à prouver. Mais l’artiste et bombe latine aux courbes mythiques revient de loin. Comme le rappelait déjà son tube Jenny from the Block (2002), celle qui est née dans le Bronx a grandi loin du show-business. Le documentaire Halftime, sorti en 2022 sur Netflix, nous apprend que la mère de la chanteuse, une femme froide et coriace, la frappait.
Et que Jennifer Lopez, devenue une machine de guerre camouflant les moments où elle est malade derrière des couches de make-up, a fugué pour lui échapper. On voit également dans le documentaire une scène en famille intimiste : un repas de Thanksgiving animé pour lequel Jennifer Lopez cuisine, en pyjama, comme si le succès intersidéral n’avait jamais existé. Heureusement, à d’autres instants où la star se promène avec un gobelet entièrement strassé, on se remémore son statut de diva.
Chaos d’anthologie : Woodstock 99 (2022) de Jamie Crawford
Dans la lignée du remarqué Fyre : Le meilleur festival qui n’a jamais eu lieu, diffusé sur Netflix en 2019, cette mini-série documentaire en trois épisodes s’intéresse à l’un des pires festivals de musique au monde. Il s’agit de Woodstock 99, un événement ambitieux qui était censé célébrer le 30e anniversaire du rassemblement « peace and love » culte des années 60. Au final, malgré une programmation rock alléchante (les Red Hot Chili Peppers, Metallica), le festival se déroulant à Rome dans l’État de New York en 1999, se transforma en un dangereux chaos. Des vols, des viols, des incendies et des destructions de décors jalonnèrent ce qui devait être une célébration de l’esprit hippie.
Le documentaire, édifiant, montre comment le fait que des milliers de jeunes hommes blancs, drogués et ivres se réunissent au soleil avec de la musique agressive en fond sonore aboutit à une sorte d’apocalypse, tentant de donner à cette fresque terrifiante des accents sociétaux. Le programme pointe également du doigt la responsabilité des organisateurs du festival, plus motivés par l’appât du gain que par des idéaux pacifistes et hédonistes.
Shania Twain : Not Just a Girl (2022) de Joss Crowley
Ce documentaire intimiste retrace de manière chronologique la carrière spectaculaire de la star de country canadienne Shania Twain. L’artiste a obtenu plusieurs disques de diamants aux États-Unis, vendu plus de 100 millions d’albums dans le monde et remporté cinq Grammy Awards. Le film montre une pionnière, qui a mixé la pop et la country, ouvrant ainsi la voix à des artistes telles que Taylor Swift et Kacey Musgraves.
Mais le film revient aussi sur les moments difficiles de la vie de cette icône adulée par Harry Styles et chanteur-cow-boy queer Orville Peck. Surmontant le décès tragique de ses parents dans un accident, une trahison amoureuse et la maladie de Lyme (qui endommage ses cordes vocales), la star de Nashville qui a débuté comme chanteuse de bars apparaît comme une personnalité très humaine et résiliente. Une combattante ultra glamour en total look léopard et sourire éclatant qui a su transcender les épreuves en devenant une flamboyante bête de scène.
Angèle (2021) de Brice VDH & Sébastien Rensonnet
En 2021, Netflix consacrait un documentaire très commenté à la star belge. Dans ce film réalisé par Brice VDH & Sébastien Rensonnet, Angèle se dévoilait sans fard. On découvre notamment que si elle pratique le piano depuis l’âge de 6 ans, elle n’envisageait pas d’en faire son métier. En 2015, elle commence à poster de courtes vidéos sur Instagram où elle réalise de courtes reprises en piano-voix. Remarquée pour ses performances, elle sort un premier album Brol en 2018 dont le succès est instantané.
Rassemblant vidéos d’archives, images des tournées et discussions calmes, ce documentaire sensible – simplement baptisé Angèle – dresse un portrait intime de la star de la chanson francophone. Entre ses tournées frénétiques aux quatre coins de l’Europe, Angèle découvre les affres de la notoriété comme la solitude. Dans une chambre d’hôtel, elle relit face caméra ses anciens carnets révélant ses rêves d’enfant.
Wham! (2023) de Chris Smith
C’est l’une des meilleures nouvelles (culturelles) de l’été 2023. La plateforme de streaming Netflix propose, depuis le 5 juillet, un documentaire intitulé Wham!, consacré au groupe de pop britannique phare des années 80. Réalisé par Chris Smith (Bad Vegan : Arnaque au menu, Fyre : le meilleur festival qui n’a jamais eu lieu), le film est composé d’interviews de ses leaders, l’immense et regretté George Michael et son ami Andrew Ridgeley, ainsi que d’images d’archives aussi kitsch que réjouissantes. On y découvre même des séquences vidéos inédites des interprètes des inusables Wake Me Up Before You Go-Go, Last Christmas et Club Tropicana. Au-delà de l’aspect fun des chansons, le documentaire aborde les limites de cette aventure musicale. Le duo aura du mal à être pris au sérieux pour ses qualités artistiques et le public ne réalise pas que les deux membres sont auteurs-compositeurs, tant il est aveuglé par les shorts des pop stars les faisant passer pour un boys band formaté.
Le documentaire dévoile aussi la manière dont George Michael s’est senti bridé par le groupe et la façon dont il a géré la découverte de son homosexualité, en pleine Whamania. “Six mois avant d’aller tourner le clip de Club Tropicana, raconte le chanteur de Careless Whisper, il m’est arrivé quelque chose qui m’a fait comprendre que j’aimais les hommes. J’ai passé la nuit chez un garçon. Il voulait coucher avec moi, mais ça m’a fait peur. Mais j’ai réalisé que je voulais passer la nuit dans son lit. Je voulais être proche de lui, ce qui ne m’était jamais arrivé. Ça m’a profondément marqué. J’ai su qu’il se passait quelque chose. Quand j’ai compris que je ne pouvais pas l’ignorer, je l’ai annoncé à Andrew.”
Dans un premier temps, l’icône de la musique va cacher sa vie privée à ses fans (féminines). Mais George Michael explique : “J’étais mal dans ma peau, je n’assumais pas mon homosexualité. Je me mentais en me disant que j’étais bisexuel, m’accrochant au peu d’attirance que j’avais pour les femmes. À ce stade, si l’objectif est de se hisser en tête des ventes d’ici un an ou deux, on ne se complique pas la vie. J’étais trop jeune et immature pour mesurer le sacrifice que je faisais.”