18 mar 2020

5 albums récents qui réchauffent le cœur

C'est un cycle éternel dans l'industrie musicale. Quand l'hiver est à son acmé et que les nuages ne semblent plus vouloir quitter le ciel, une horde de musiciens arrivent en force pour proposer une multitude d'albums et de morceaux qui rappellent la chaleur de l'été. Des basses groovy de Tame Impala au reggaeton brûlant de Bad Bunny, retour sur cinq albums récents qui réchauffent le cœur comme le corps. 

1. Pour planer : The Slow Rush de Tame Impala

 

Débutant par le distendu One More Year et terminant par le plus rythmé One More Hour, le dernier album de Tame Impala s’est inscrit comme une réflexion musicale sur le temps qui passe, tout en étant chargé de bonnes ondes. En douze titres lumineux, l’Australien Kevin Parker revient en variant les tempos, cinq ans après l’immense Currents, qui l’avait élevé au rang de rock star. Si Tame Impala avait habitué son audience à des compositions sombres et introspectives, The Slow Rush est définitivement un album dansant et festif. En témoigne certaines productions qui rappellent instantanément les heures glorieuses de la French Touch et du duo Daft Punk. Ce nouvel opus mêle donc des lignes de basses groovy ainsi que quelques notes de synthétiseurs scintillantes, comme sur l’excellent Breathe Deeper. Sous ses allures de Face B de Currents, The Slow Rush flirte avec les amours passés du groupe, le rock psychédélique et cette esthétique vaporeuse si appréciable. 

2. Pour se déhancher : Nosso Ritmo de Yuksek 

 

En mai 2019, Yuksek annonçait la sortie d’un nouvel album en dévoilant le luxuriant Cadenza, en collaboration avec le duo français Polo & Pan, connu pour ses mix tropicaux et psychédéliques. Résultait de cette union un morceau acidulé avec des touches de funk. Nosso Ritmo, du portugais “notre rythme”, sorti au début du mois de mars, marque la rencontre entre le producteur français et les sonorités d’Amérique Latine. Par sonorités, il faut comprendre percussions et paroles mêlant anglais et portugais. En seize titres, le disque se déploie sur plusieurs temporalités : il emprunte aux synthétiseurs emblématiques des années 80 dans Gorgeous, tandis qu’il réveille les années disco avec The Rollercoaster. Chez Yuksek, la basse est reine, prêtant aux meilleurs déhanchés, comme le scande le chanteur d’Isaac Delusion dans Into the Light : “ I can see your hips telling the truth”(“Je peux voir tes hanches dire la vérite”). Du tempo sensuel à l’explosion jubilatoire, Nosso Ritmo réchauffe la piste de danse.

3. Pour danser comme dans un film de Tarantino : Disco Volador de The Orielles

 

La scène de rock indépendant britannique a encore de beaux jours devant elle. C’est ce que prouve avec talent le trio d’adolescents The Orielles, dont le deuxième opus, Disco Volador, est sorti en février 2020, venant percer les nuages du Royaume-Uni avec quelques lignes de guitares ensoleillées. Composé des soeurs Sidonie B et Esmé Dee Hand Halford et leur meilleur ami Henry Carlyle Wade, à peine âgés de 21, 18 et 17 ans, le groupe s’est formé à partir d’un amour commun pour le rock des années 90 et les films de Quentin Tarantino. Leur premier single, Sugar Tastes Like Salt, fait rimer des riffs de guitares entraînants à une multitude de références au film Death Proof. De retour avec un second disque, The Orielles voyage dans le temps, pour retrouver des sonorités propres aux années 1970. Mêlant disco funk et surf pop, Disco Volador signe une envolée cosmique vers l’infini.

4. Pour retrouver l’adolescent qui est en nous : Heavy Light de U.S Girls

 

Heavy Light s’ouvre sur une ballade langoureuse, rythmée par un choeur joyeux et entraînant. Cinquième opus de l’Américaine U.S. Girls – Meg Remy de son vrai nom –, il plonge dans les limbes de l’adolescence de son interprète. Conçu en groupe – U.S. Girls collabore avec une vingtaine de musiciens et amis –, Heavy Light transpire d’espoir et de rythmes enjoués. Dès le second titre, l’album bascule dans une transe entraînante, à l’aide d’un saxophone fou et de la voix pressante de la chanteuse. En treize titres, Heavy Light alterne entre hymnes taillés pour danser, ballades plus calmes, et interludes parlées, comme le touchant Advice to Teenage Self. Le joyau de l’album est sans aucun doute son choeur, déployé comme un fil rouge du premier au dernier morceau, qui vient souligner l’un des opus les plus sensibles de l’artiste. 

5. Pour améliorer son accent espagnol : YHLQMDLG de Bad Bunny

 

Tête d’affiche de la prochaine édition de We Love Green, ovationné par Pitchfork… tout semble sourire au rappeur Portoricain Bad Bunny, qui vient de dévoiler son second album, YHLQMDLG. Malgré le thème macabre de son morceau introductif, le suicide, le rap de Benito Antonio Martínez Ocasio – de son vrai nom – est plus que jamais solaire. À peine quelques jours après sa sortie, YHLQMDLG bat déjà tous les records sur les plateformes de streaming, dépassant plus de 70 millions de vues sur Spotify et 25 millions sur Apple Music. En vingt titres inédits, ce nouvel opus regorge de collaborations en tout genre, de Daddy Yankee à Sech. YHLQMDLG mêle reggaeton et trap latino, les deux ingrédients magiques qui ont bâti le succès de Bad Bunny en seulement quatre petites années.