5 juin 2024

12 productrices et chanteuses électroniques à suivre, d’Eloi à Jenys

Plus ouverte d’esprit et moins masculine qu’à ses débuts, la musique électronique laisse de plus en plus d’artistes féminines tracer leur route dans le circuit des clubs et des festivals. Tour d’horizon des Chloé, Nina Kraviz et Miss Kittin de demain, des chanteuses ou productrices passionnantes qui se nomment Eloi, Malvina, Jenys ou encore TDJ.

1. Doss, la productrice qui croise techno et shoegazing

En une poignée d’EP percutants, Doss a réussi à attiser la curiosité du milieu électronique. Le tout, sans jamais rien révéler de personnel sur elle. Si l’on connaît son visage, on ignore tout de sa biographie et de son parcours hormis qu’elle est DJ, productrice et compositrice depuis 2014 et qu’elle évolue entre New York et Baltimore. Il faudra donc laisser parler la musique d’elle-même ainsi que ses paroles et titres de morceaux (l’une de ses chansons s’appelle Puppy  – « chiot » en français – car un ex la surnommait ainsi). Les morceaux de Doss, impressionnants, mixent l’hyperpop, la techno, le shoegazing et la trance dans un tourbillon sonore qui provoque souvent l’euphorie. Avec seulement quelques mots scandés qui parlent de choses intimes, elle évoque à la fois Shygirl, Róisín Murphy et les grandes chanteuses house des années 80 dans sa façon de mêler quelque chose de très émotionnel et le sentiment d’être dans une rave bondée.

2. Vitesse X, la productrice à l’esthétique très inspirée des années 2000

La productrice, chanteuse et Dj basée à New York (Brooklyn plus exactement) venue du rock Vitesse X  fascine autant par son image, très inspirée des années 2000, que par sa musique. Lorgnant du côté de la pop, de l’électro, de la trance, de la jungle et de l’electronica, cette artiste débutante inspirée par Radiohead, Massive Attack, Aphex Twin et Four Tet a rapidement trouvé son public. Son premier album, Us Ephemeral (2022), truffé de tubes tels que le puissant Potential Energy, réinvente l’eurodance en lui apportant une dimension onirique. 

3. TDJ, la productrice qui ressuscite la trance

La Montréalaise aux allures de mannequin Geneviève Ryan Martel, mieux connue sous les noms de Ryan Playground et TDJ (Terrain de Jeux), a déjà à son actif plusieurs singles et EP. Celle qui a commencé le chant et la guitare à l’âge de 14 ans a le don pour allier des sonorités emo et pop à de la techno, de l’eurodance et de la trance. Comme une capsule temporelle, sa musique nous replonge directement dans les années 90 et 2000, quand le DJ et producteur néerlandais Tiestö faisait danser la planète. Interviewée par Numéro l’an dernier, la productrice confiait à Numéro« Avec cette amie, on faisait des escapades de nuit avec de la trance en fond sonore. Puis j’ai rencontré Lucas, mon partenaire, mon associé, mon gérant, mon ami, mon tout. Lui aussi a un amour prononcé pour ce style de musique donc on s’est dit « ok let’s go, on fait une team et on se lance » et le projet TDJ est né. »

4. u.r.trax, prodige techno depuis ses 16 ans

À seulement la vingtaine, la jeune prodige de la techno française u.r.trax a déjà un CV long comme le bras. Inès Boullant (de son vrai nom) s’est déjà fait un nom à l’international, se produisant, alors qu’elle était encore mineure, dans toute l’Europe. Depuis qu’elle a 16 ans, u.r.trax joue dans des soirées en vogue comme les Possession, la Boiler Room, la Concrete ou encore Dehors Brut à Paris. Elle a également sorti plusieurs EP efficaces et brutaux qui nous projettent directement au Berghain, le mythique club berlinois. 

5. Eloi, des Beaux-Arts à une reprise électro osée de Wejdene

Inspirée par les sonorités coldwave, électro, pop-rock, synthpop et hyperpop, la jeune chanteuse et productrice française diplômée des Beaux-Arts de Paris Eloi, 26 ans, détonne dans le paysage électronique. La compositrice et interprète s’est fait connaître l’an dernier avec une reprise étonnante et réussie de Wejdene, intitulée Jtm de ouf. La jeune chanteuse française adulée par les adolescents était alors transportée du côté de l’hyperpop et de l’eurodance. Après deux EP (dont Pyrale sorti en 2022) et des prestations remarquées dans des festivals (Nuits sonores, Les Inouïs du Printemps de Bourges, Art Rock, Macki Music), Eloi a sorti son premier album, Dernier Orage (sur le label Romance/Novembre Eternel), le 27 octobre 2023.

6. Fantastic Twins, la productrice playlistée par Michel Gaubert pour un défilé Dior

La productrice française exilée à Berlin Julienne Dessagne alias Fantastic Twins peut se targuer d’avoir eu deux de ses titres playlistés par Michel Gaubert pour un défilé Dior. Celle qui a travaillé avec des pointures de la musique électronique telles que Superpitcher et The Juan MacLean a sorti un nouvel album très réussi ce mois-ci, Two is not a Number, qui se situe aux confins de la techno, synthpop et de la new wave.

7. Morfine : de journaliste à productrice remarquée


Connue en tant que journaliste, la Niçoise Estelle Morfin alias Morfine a réussi sa transition vers le métier de productrice. Elle oscille aujourd’hui entre deux identités musicales, officiant sous l’alias Morfine ou sous le nom de Roman Delore. Morfine est plus adepte des sonorités pop magnifiées par sa voix cristalline. Du côté de son projet Roman Delore, l’artiste s’aventure vers la techno, l’ambient et la musique expérimentale. La jeune femme compte désormais plusieurs EP à son actif en plus d’être résidente sur la radio Rinse France et son premier album, Blinding Nights (signé Morfine), sorti en avril 2022 l’a imposée un peu plus dans les noms qui comptent sur la jeune scène électronique française. 

8. Malvina : le côté sombre de l’électro

Pianiste, productrice, chanteuse, pole dancer et cheffe d’orchestre, Malvina Meinier alias Malvina multiplie les casquettes. Cette artiste française signée sur le label Pop Noire (très souvent vêtue de noire) a sorti plusieurs albums (dont un tout nouveau intitulé Mercedes) oscillant entre électro, post-punk, techno et hyperpop très réussis. Évoquant autant Miss Kittin que Charli XCX, elle façonne un univers qui tient autant de la trap que du metal assez fascinant.

9. Lila Ehjä : la réponse française à Boy Harsher

La charismatique chanteuse parisienne Lila Ehjä trace un sillon bien elle dans le paysage de la musique française. Celle qui s’est spécialisée dans les concerts solo (en tant « one-girl-band » selon son expression) excelle dans le versant le plus obscur des musiques synthétiques. Mélangeant cold wave, électro-rock et post-punk, l’artiste a sorti un album très réussi, Clivota, en janvier 2024, se rapprochant des sonorités de groupes comme Boy Harsher et de la minimal wave des années 80.   

10. Aja, la productrice bretonne échappée du groupe La Femme

Après avoir accompagné pendant quelques années les membres du groupe français La Femme, la musicienne Clémence Quélennec – qui officie désormais sous l’alias d’Aja – distille çà et là de nouveaux projets de musique ambient, infusés par l’énergie de la nature. Il y a quelques semaines, l’artiste originaire de Quimper dévoilait l’album Ajasphère vol II, largement influencé par ses quatre dernières années passées au Maroc et dans lequel elle a intégré les sons de la mer et des oiseaux.

11. Les expérimentations drum and bass et EDM de la productrice russe Jenys

À tout juste 24 ans, la productrice russe Jenys défie les genres en passant de l’hyperpop à la drum and bass en passant par l’EDM et le R’n’B. Désormais installée à Paris, l’artiste se produit régulièrement sur scène, aux quatre coins de l’Europe, lors de performances toujours envoûtantes. Quelques années après avoir partagé son premier EP intitulé S.ncerity (2021), l’artiste talentueuse dévoile en grande pompe le bouillonnant Dive Urgent (2024) un son second EP qui évoque la revendication de son identité en tant que femme.

12. Gonthier, l’étoile montante de l’électro-pop française

Sophie Gonthier, plus connue sous le nom de Gonthier (et avant cela, d’Anything Maria) a vécu à New York, en Allemagne et à Marseille avant de s’installer depuis un petit moment déjà à Paris. L’auteure-compositrice-interprète qui a collaboré avec Nan GoldinGenesis P-Orridge, Yuksek et Lee Ranaldo de Sonic Youthpartage son temps entre ses activités de DJ (notamment lors des soirées queer Barbieturix et au Rosa Bonheur, à Paris) et celles de productrice. Après un single entraînant intitulé I don’t fit in, elle a sorti en mai dernier un EP pop-house aux textes poétiques, Le Rythme de la Nuit, parfait pour se réchauffer cet hiver. On y retrouve notamment le mini tube The Party’s Over,  titre électro-pop, très influencé par les années 80, évoquant autant le changement climatique qu’un after moite.