Evan Peters in 3 psychopathic roles, from “American Horror Story” to “Dahmer”

C’est un acteur au visage d’ange, et pourtant, Evan Peters est devenu un habitué des rôles de serial killers. Adoubé par le réalisateur et producteur Ryan Murphy, à qui l’on doit les séries Glee (2009), Hollywood (2020) et Pose (2018), l’Américain âgé de 35 ans américain s’est imposé comme un personnage récurrent de son chef-d’œuvre horrifique, la série American Horror Story (2011). Dans la série comptant dix saisons et un spin-off, Evan Peters apparaît plusieurs fois et surprend par l’étendue de son talent, incarnant à chaque fois des rôles de personnalités dérangées différentes.

Mais l’acteur confiait au magazine américain GQ en 2018 que jouer des rôles de monstres n’était pas quelque chose de facile pour lui. “C’est très dur pour moi et très difficile à interpréter. Ça brise mon âme et ça fait du mal à Evan en tant qu’individu”. L’ex-fiancé de l’actrice Emma Roberts doit donc se faire violence pour incarner à chaque fois des rôles d’homme machiavélique. Alors que la série Dahmer – Monstre : L’Histoire de Jeffrey Dahmer  – où l’acteur joue le rôle du glaçant serial killer – rencontre un immense succès, retour sur trois de ses performances remarquables dans des rôles de psychopathes.

1. Sociopathe torturé dans “American Horror Story : Murder House” (2011) de Ryan Murphy et Brad Falchuk

Dès la première saison de la série American Horror Story, sous-titrée Murder House (2011), le créateur Ryan Murphy dévoile un univers à l’esthétique baroque d’une noirceur fascinante. Inspirée des histoires d’horreur américaines, l’intrigue de Murder House se concentre sur une famille emménageant dans une manoir au style victorien à Los Angeles. Après l’adultère du père, celui-ci va vivre avec sa femme Vivian et leur fille Violette dans la bâtisse, ayant été le théâtre de nombreuses tueries. La sombre et suicidaire Violette rencontre alors son double dans le personnage de Tate Langdon, joué par Evan Peters. Et les deux âmes égarées vivent une histoire d’amour tortueuse et passionnelle. 

“Je tue les personnes que j’aime, c’est vraiment un sale monde dans lequel on vit”. Prononcée par Tate Langdon (Evan Peters), lors de sa première séance de thérapie avec le père de Violette, ces mots plantent d’emblée la tension qui réside chez l’adolescent, entre un idéalisme naïf et un dégoût profond pour la race humaine. De nature torturée et très sensible, le jeune homme est atteint de troubles de la personnalité. Un personnage à la psychologie complexe qui permet à Evan Peters de révéler toute l’étendue de son talent, en alternant des scènes montrant sa fragilité et d’autres témoignant d’une violence extrême. Par bribes, le lourd passé de Tate Langdon se dévoile au fur et à mesure des épisodes. La scène précédant la tuerie dont il est à l’origine, dans laquelle il déambule dans les couloirs du lycée maquillé comme un squelette, au son des sifflements de Twisted Nerve, le thème du film Kill Bill (2003) de Quentin Tarantino, reste gravée dans les mémoires. 

2. Un leader de secte charismatique dans « American Horror Story: Cult » (2018) de Ryan Murphy et Brad Falchuk

Après avoir enchaîné les rôles principaux dans plusieurs saisons d’American Horror Story, donnant la réplique à Jessica Lange, Lady Gaga ou encore Sarah Paulson, Evan Peters impressionne dans la septième saison – intitulée Cult – de la série. Il y incarne Kai Anderson, un personnage impulsif animé par des idées d’extrême droite et une volonté de prendre le pouvoir dans la ville de Brookfield Heights, en Californie. Progressivement, le leader se transforme en chef de secte, suivi par de nombreux adeptes, dont sa sœur, Winter, avec qui il entretient une relation fusionnelle et malsaine. Tout au long de la saison, le personnage joué par Evan Peters, aussi séduisant que névrosé, exerce une emprise croissante sur son entourage jusqu’à l’explosion.

Dans Cult, l’acteur livre une performance bluffante, apportant de la complexité au personnage de Kai, et montrant bien les mécanismes de manipulation propres à l’embrigadement dans une secte. Pour arriver à tant de justesse, l’acteur s’est énormément documenté. Il a lu de nombreux témoignages, allant même jusqu’à écouter en boucle, pour préparer l’une des scènes finales, la bande sonore du suicide collectif de Jonestown de 1978. Après cette performance éreintante, Evan Peters va faire une pause de deux ans dans sa participation à American Horror Story. En plus de ce rôle d’une très grande intensité, l’acteur s’est métamorphosé pour incarner de nombreux autres leaders de sectes pour la série. Poussant le mimétisme à l’extrême, il a joué, avec une ressemblance troublante, le chef de la secte La Famille de Charles Manson, l’artiste et leader de la Factory Andy Warhol, le chef des Davidiens David Koresh et le gourou Jim Jones. 

3. Un serial-killer terrifiant dans “Dahmer – Monstre : L’Histoire de Jeffrey Dahmer” (2022) de Ryan Murphy et Ian Brennan

Deux semaines seulement après sa sortie, la série événement Monster : A Jeffrey Dahmer Story, réunissant de nouveau Evan Peters et Ryan Murphy, a cumulé plus de 300 millions d’heures vues. C’est un démarrage phénoménal, qui a propulsé la série dans le top 10 des plus visionnées la plateforme. Et la performance époustouflante d’Evan Peters, qui incarne Jeffrey Dahmer, un serial killer (qui a vraiment existé) ayant tué dix-sept jeunes hommes et surnommé le “cannibale de Milwaukee”, n’y est pas pour rien. L’acteur a su trouver le ton juste pour jouer ce personnage terrifiant, après avoir récolté une énorme documentation. Biographies, interviews, rapports de police et analyses psychologiques : c’est en se plongeant dans les archives du glaçant cas Dahmer qu’Evan Peters a réussi à l’incarner avec un mimétisme troublant, allant jusqu’à adopter le même phrasé linéaire et les mimiques.

Le rôle de Jeffrey Dahmer, homme réservé ayant mené une double vie de meurtrier, a été très éprouvant à jouer pour l’acteur. Plonger dans la psyché aussi sombre d’un meurtrier n’a pas été sans conséquences. Néanmoins, si la série rencontre un vrai succès, elle est aussi vivement critiquée pour son « humanisation » du serial killer. Malgré une intrigue ne laissant volontairement pas accès aux pensées de Dahmer, le jeu percutant d’Evan Peters réussit à faire naître un début de compréhension de ses actes, jusqu’à outrepasser la volonté du réalisateur Ryan Murphy. Si le débat reste ouvert sur ce parti pris, aucun doute possible ne persiste sur le talent brut de l’acteur.

Dahmer – Monstre : L’Histoire de Jeffrey Dahmer (2022) de Ryan Murphy et Ian Brennan, disponible sur Netflix.

Despite his angel face, Evan Peters has grown used to interpret serial killers. Acclaimed by director and producer Ryan Murphy, to whom we owe the series Glee (2009), Hollywood (2020) and Pose (2018), the 35-year-old American actor has established himself as a recurring protagonist in the director’s horrific masterpiece American Horror Story (2011). In the series, which includes ten seasons plus a spin-off, Evan Peters appears several times and surprises the audience with the extent of his talent, each time playing the roles of different disturbed characters.

Yet in 2018, the actor told the American magazine GQ that playing the role of monsters was not an easy task for him. “It’s been all a massive stretch for me and really difficult to do. It’s hurting my soul and Evan as a person.” Therefore, actress Emma Roberts’ ex-fiancé has to force himself every time to play Machiavellian male characters. As the series Dahmer – Monster: The Jeffrey Dahmer Story is a huge success, in which the actor stars as the creepy serial killer, here is an overview of three of his remarkable performances in psychopathic roles.

1.A troubled sociopath in “American Horror Story: Murder House” (2011) by Ryan Murphy and Brad Falchuk

From the very first season of the series American Horror Story entitled Murder House (2011), director Ryan Murphy unveils a fascinating dark world with a baroque aesthetic. Inspired by American horror stories, the plot of Murder House focuses on a family moving to a Victorian- style mansion in Los Angeles. After the father’s adultery, the latter goes to live with his wife Vivian and their daughter Violet in a house that has been the witness of numerous killings. The dark and suicidal Violet then meets her male doppelgänger Tate Langdon, the character played by Evan Peters, and the two lost souls have a tortuous and passionate love affair.

“I kill people I like, it’s a really filthy world we live in”. These words pronounced by Tate Langdon (Evan Peters) during his first therapy session with Violet’s father immediately set the tension that resides in the teenager – between naive idealism and deep disgust for the human race. Intrinsically troubled and very sensitive, the young man suffers from a personality disorder. This type of characters with a complex psychology allows Evan Peters to reveal the full extent of his talent, oscillating between scenes showing his vulnerability or his extreme violence. In bits and pieces, Tate Langdon’s heavy past is uncovered as the episodes unfold. The scene preceding the slaughter he is responsible for, in which he wanders wearing a skeleton make-up through the corridors of the high school to the sound of Twisted Nerve – the theme song of Quentin Tarantino’s film Kill Bill (2003) – remains engraved in our memory.

2. A charismatic cult leader in “American Horror Story: Cult” (2018) by Ryan Murphy and Brad Falchuk

After having a whole series of lead roles in several seasons of American Horror Story, starring alongside Jessica Lange, Lady Gaga, or Sarah Paulson, Evan Peters impresses us in Cult, the seventh season of the show. He plays Kai Anderson, an impulsive character driven by extreme right-wing ideas and a desire to take power in the town of Brookfield Heights, California. Gradually, the leader turns into a cult guru followed by many members, including his sister, Winter, with whom he has a toxic, intensely close relationship. Throughout the season, the seductive and neurotic character played by Evan Peters exerts a growing control over his relatives, until everything explodes.

In Cult, the actor delivers an impressive performance, bringing complexity to the character of Kai and showing the mechanisms of manipulation specific to a cult indoctrination. To achieve such accuracy, the actor has done a lot of research. He has read numerous testimonies and has even listened to the soundtrack of the 1978 Jonestown mass suicide to prepare one of the final scenes. After this grueling performance, Evan Peters has eventually taken a two-year break from American Horror Story. In addition to this extremely intense role, the actor has metamorphosed into many other cult leaders for the series. Taking mimicry to the extreme, he played the roles of the cult leader of the Manson Family, artist and Factory leader Andy Warhol, Davidian leader David Koresh and guru Jim Jones with uncanny resemblance.

3. A terrifying serial killer in “Dahmer – Monster: The Jeffrey Dahmer Story” (2022) by Ryan Murphy and Ian Brennan

Two weeks after its release, the long- awaited series Monster: A Jeffrey Dahmer Story with Evan Peters and Ryan Murphy reunited has reached over 300 million views. This phenomenal start propelled the series into the top 10 most viewed shows on the platform. Judging from Evan Peters’ stunning performance as Jeffrey Dahmer, also known as the “Milwaukee Cannibal”, a serial killer who existed and killed seventeen young men, this success is no accident. The actor was able to find the right tone to play this terrifying character, after he collected a huge amount of data from biographies, interviews, police reports, and psychological analyses. Thanks to his immersion into the archives of the creepy Dahmer case, Evan Peters has succeeded in embodying the character, going so far as to imitating his linear phrasing and mimicking with a disturbing resemblance.

The role of Jeffrey Dahmer, a shy man who led a double life as a murderer, was very demanding for the actor. Diving into the dark psyche of a murderer had some consequences. Although the series is a real success, it is also strongly criticized for its “humanization” of the serial killer. Despite a plot that deliberately does not allow access to Dahmer’s thoughts, Evan Peters’ powerful performance succeeds in offering an early understanding of his actions, to the point of overriding director Ryan Murphy’s initial wishes. While this bias is open to debate, there is no doubt regarding the actor’s raw talent.

Dahmer – Monster: The Jeffrey Dahmer Story (2022) by Ryan Murphy and Ian Brennan, available on Netflix.