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Roxane Mesquida, l’actrice fétiche de Gregg Araki vue dans Gossip Girl, sera partout en 2026
La magnétique et ténébreuse actrice franco-américaine Roxane Mesquida, vue chez Quentin Dupieux, Gregg Araki et Catherine Breillat, est de retour dans un film de possession horrifique, Que ma volonté soit faite, qui sortira au cinéma le 3 décembre 2025 après une présentation au Festival de Cannes. Rencontre avec une comédienne qui enchaînera les projets en 2026.
propos recueillis par Violaine Schütz.
Ex-mannequin, l’actrice franco-américaine âgée de 44 ans Roxane Mesquida a travaillé a été photographiée par Karl Lagerfeld, Ellen von Unwerth, Corinne Day ou encore Paolo Roversi avant de se lancer avec succès dans le cinéma.
Celle qui a suivi des cours de théâtre à New York avec Anne Hathaway et a vécu à Los Angeles se spécialise dans les films indépendants, tournant pour Kim Chapiron (Sheitan), Gregg Araki (Kaboom), Quentin Dupieux (Rubber) et Catherine Breillat (Une vieille maîtresse).
Une actrice très prisée à l’affiche des films Que ma volonté soit faite et I Want Your Sex
Après avoir joué dans Méduse, avec Anamaria Vartolomei, elle est sensationnelle dans le film de possession horrifique (sur le désir féminin) Que ma volonté soit faite de Julia Kowalski, qui sortira au cinéma le 3 décembre 2025 après avoir été présenté au Festival de Cannes.
Puis, on la verra dans de nombreux projets en 2026 tels que I Want Your Sex de Gregg Araki, aux côtés de Charli xcx, Vigilante d’Olivier Pairoux avec Eddy de Pretto ou encore Jésus Léopard. Mais aussi, dans la nouvelle série d’HBO Max Privilèges avec Manon Bresch et Melvil Poupaud.
L’interview de Roxane Mesquida
Numéro : On vous en décembre dans le film Que ma volonté soit faite. Qu’est-ce qui vous a donné envie de rejoindre ce projet ?
Roxane Mesquida : La réalisatrice Julia Kowalski (J’ai vu le visage du diable), bien sûr ! J’adore tout chez elle : la personne, le travail, le talent. Jouer Sandra a été une joie immense, une vraie libération. C’est un personnage magnifique, et je ne la remercierai jamais assez de me l’avoir offert. C’est une femme libre. Et c’est peut-être ce qui la rend difficile à accepter pour certains. À mes yeux, elle incarne une forme de résistance aux normes imposées. Son refus de se plier la place immédiatement en marge, et cette singularité, on ne la lui pardonne pas. On l’expose, on la juge, on la traite comme une sorcière qu’il faudrait faire taire.
Eprouvez-vous, comme la réalisatrice du film, une fascination pour les sorcières ?
Bien sûr, les sorcières sont des personnages de cinéma fascinants. Elles sont presque toujours représentées comme des femmes puissantes, libres, indomptables, et donc toujours passionnantes à incarner. J’avais déjà eu la chance d’en interpréter une dans le film Kaboom de Gregg Araki, en 2010. Un rôle qui m’avait aussi beaucoup inspirée.
“Ce que je déteste au cinéma, c’est le cynisme et l’hystérie.” Roxane Mesquida
Ce long-métrage s’apparente au genre de l’épouvante. Etes-vous une grande fan de films d’horreur ?
Je dirais que Que ma volonté soit faite s’inscrit plutôt dans une atmosphère étrange, proche de la mouvance des nouveaux films d’horreur psychologiques comme Weapons (Évanouis) ou Together. Il y a pas mal de films de ce type qui sortent en ce moment. Ils me troublent, et j’adore ça ! Cette manière de créer un malaise profond, plus psychique que visuel, me fascine. Sinon, j’aime tous les genres, pourvu que ce soient de bons films, avec une préférence pour le cinéma singulier et en marge. Ce que je déteste au cinéma, c’est surtout le cynisme et l’hystérie.
On vous verra aussi dans Jésus Léopard, qui parle d’un homme ayant un don de guérison hors du commun…
C’est un film de Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic ! Je suis une grande fan d’eux, ils sont brillants. Leur long-métrage L’Autre (2009) fait partie de mes films préférés. Comme toujours, ce sont les réalisateurs qui m’ont donné envie de faire un projet. De manière générale, c’est le ou la réalisatrice qui me donne envie de faire un film. Ce qui m’attire, c’est de plonger dans un univers. Le scénario, pour moi, n’est qu’un outil. Tout prend vraiment vie au moment du tournage.
“Chaque projet que me propose Gregg Araki me donne l’impression de vivre un rêve éveillé.” Roxane Mesquida
Vous allez aussi jouer dans Vigilante, un projet très sombre sur un néo-justicier qui expose la vie des pédophiles. Qu’est-ce qui vous donne envie d’aller vers ce genre d’univers, vous qui avez souvent tourné pour des réalisateurs dits dérangeants ?
Des réalisateurs dérangeants ? C’est drôle, je ne me suis jamais posé la question en ces termes. Je dirais plutôt que ce sont des réalisateurs singuliers, avec des univers bien à eux. Olivier Pairoux m’a envoyé le scénario de Vigilante, que j’ai vraiment beaucoup aimé. C’est un sujet très sensible, qui m’intéresse profondément. Et j’ai eu le plaisir de donner la réplique à Eddy de Pretto, qui est incroyable dans ce film.
Parmi vos projets, il y a aussi I Want Your Sex, avec Olivia Wilde et Charli xcx, qui s’annonce sulfureux. C’est comment de tourner avec Gregg Araki ?
C’est toujours un immense plaisir de collaborer avec Gregg Araki. J’avais déjà eu la chance de le retrouver sur sa série Now Apocalypse, produite par Steven Soderbergh, après le film Kaboom. J’étais une grande admiratrice de son travail bien avant de le rencontrer, et chaque projet qu’il me propose me donne l’impression de vivre un rêve éveillé. Les fans de son univers ne seront pas déçus par I Want Your Sex. J’ai eu la chance de donner la réplique à Cooper Hoffman, un acteur de grand talent qu’on avait déjà pu découvrir dans le film Licorice Pizza de Paul Thomas Anderson.
“Catherine Breillat a profondément marqué mon parcours d’actrice.” Roxane Mesquida
Vous avez tourné dans le film Rubber de Quentin Dupieux. Qu’est-ce que cela a apporté à votre jeu ?
J’ai travaillé sur plusieurs de ses projets américains. On a notamment tourné Rubber, qui était l’un des tout premiers films réalisés avec un appareil photo 5D. C’était une aventure complètement folle, en plein désert californien, avec une petite équipe et une vraie énergie et une grande liberté. J’adorerais retravailler avec lui sur l’un de ses projets français. Son univers est unique, et c’est toujours une expérience à part.
Vous avez aussi travaillé avec la réalisatrice Catherine Breillat…
Catherine Breillat a profondément marqué mon parcours. Grâce à elle, j’ai appris à incarner mes personnages avec authenticité. Travailler à ses côtés reste l’une de mes plus belles expériences de cinéma. Aujourd’hui, j’aimerais avoir la chance de collaborer à nouveau avec elle, non plus en tant que jeune fille, mais en tant que femme.
“J’ai débarqué à Los Angeles avec deux valises et mon chat, persuadée que je ne resterai qu’un an… Et finalement, j’y suis restée treize ans.” Roxane Mesquida
Avez quel réalisateur ou réalisatrice rêveriez-vous de tourner ?
Il y en a tellement ! Lynne Ramsay, Rabah Ameur-Zaïmeche, les frères Safdie, Hafsia Herzi, Carlos Reygadas, Paul Thomas Anderson… Des cinéastes très différents, mais qui ont tous un regard singulier et une vraie liberté dans leur manière de raconter.
Vous avez vécu à Los Angeles. Pourquoi avoir fait ce choix ? Trouviez-vous le cinéma français trop étroit ?
Absolument pas ! J’ai toujours eu un profond attachement pour le cinéma français. Mais à un moment donné, de plus beaux rôles se sont présentés à moi aux États-Unis. Gregg Araki, dont j’étais fan, m’a proposé de venir à Los Angeles tourner Kaboom. J’ai débarqué avec deux valises et mon chat, persuadée que je ne resterai qu’un an… Et finalement, j’y suis restée treize ans.
“C’était une expérience incroyable de me retrouver dans cette grande machine américaine qu’est Gossip Girl.” Roxane Mesquida
On vous a alors vue dans la série culte Gossip Girl…
C’était une expérience incroyable de me retrouver dans cette grande machine américaine, très différente de l’univers du cinéma indépendant auquel j’étais habituée. J’ai adoré interpréter Béatrice Grimaldi, cette princesse de Monaco un peu méchante, venue semer le trouble dans la vie de Blair Waldorf (jouée par Leighton Meester). Il se trouve que l’un des films préférés du créateur de Gossip Girl était À ma sœur, le premier film que j’ai tourné avec Catherine Breillat. Il avait pensé à moi dès l’écriture du personnage.
Vous allez chanter avec les Penelopes. Est-ce votre première expérience dans la musique ?
Ce n’est pas ma première expérience musicale. J’avais déjà chanté dans le film Malgré la nuit (2015) de Philippe Grandrieux, où j’interprétais une chanteuse. J’ai alors enregistré deux titres pour la bande originale. J’ai également prêté ma voix à la chanson Chaude sur l’EP #87 de DA, sous le nom de Roxxy. J’adore chanter en collaboration avec d’autres artistes. C’’est un espace de création très différent, mais tout aussi intense. Travailler avec les très talentueux Penelopes a été une magnifique expérience. Deux titres issus de cette collaboration sortiront très prochainement.
Que ma volonté soit faite de Julia Kowalski, au cinéma le 3 décembre 2025. I Want Your Sex de Gregg Araki, au cinéma en 2026.
