5 bons documentaires sur la pop culture à voir sur Arte
Une ode à l’iconique scream queen Jamie Lee Curtis, un portrait passionnant du groupe de rock Fleetwood Mac, un film sur un genre musical aussi kitsch et flamboyant que sous-estimé : l’italo disco… Le site d’Arte regorge de documentaires de qualité sur la pop culture à voir en ligne.
par Violaine Schütz.
Un documentaire passionnant sur le groupe de rock culte Fleetwood Mac sur Arte
Il y a quelques mois, le monde se passionnait pour la série Daisy Jones and The Six avec Riley Keough, racontant l’histoire d’un groupe fictif marqué par une histoire d’amour compliquée. Mais ce que de nombreux spectateurs ne savaient pas, c’est que cette formation était très inspirée d’une troupe réelle : le quintet culte Fleetwood Mac. Emmené par la charismatique Stevie Nicks, icône musicale autant qu’icône de mode, le groupe a été pendant synonyme durant quarante ans de l’esthétique sexe, drogue et rock’n’roll. Tout en offrant au monde un grand nombre de tubes inusables, tels que Dreams, The Chain ou Everywhere.
Adulé par Harry Styles et Miley Cyrus, le groupe a connu une seconde vie, en 2020, quand un TikTokeur s’est filmé sur skateboard, en train de rider au son de Fleetwood Mac.
La journaliste Sophie Rosemont revient aujourd’hui sur l’histoire d’amour compliquée entre les leaders Stevie Nicks et Lindsey Buckingham, le milieu machiste de l’époque (la musique dans les seventies) et les multiples vies d’une formation majeure du rock dans un documentaire passionnant diffusé ce mois-ci sur Arte.
Les mille et une vies musicales de Fleetwood Mac (2024) de Sophie Rosemont, disponible sur arte.tv dès le 6 septembre 2024.
Une ode à l’actrice iconique Jamie Lee Curtis
Nepo baby (elle est la fille des acteurs Janet Leigh et Tony Curtis), scream queen originelle et actrice oscarisée sur le tard, Jamie Lee Curtis s’est imposée comme une star aussi géniale qu’atypique. D’abord complexée par son visage (qu’elle juge bizarre) et ses dents imparfaites, elle se forge un corps de gymnaste et excelle dans le registre de l’horreur (Halloween : La Nuit des masques en 1978) comme dans les films d’action (True Lies) et dans les comédies (Un fauteuil pour deux, Freaky Friday).
La comédienne abonnée aux rôles de femmes fortes s’est aussi révélée être une héroïne dans la vraie vie par ses prises de parole sans filtre. Elle a notamment avoué avoir été accro à un antidouleur prescrit à la suite d’une opération de chirurgie esthétique.
Star à part à Hollywood, elle confiait récemment avoir préféré zapper l’afterparty de la dernière cérémonie des Oscars pour aller manger un burger dans une enseigne du fast-food In-N-Out.
Jamie Lee Curtis, un cri de liberté à Hollywood (2024) de Valérie Jourdan, disponible sur arte.tv jusqu’au 27 décembre 2024.
Un documentaire intelligent sur Kim Kardashian, icône féministe
Pour de nombreuses personnes, Kim Kardashian est une personnalité superficielle qui influence surtout les gens dans leur façon de se maquiller et de s’habiller et qui incitent de nombreuses jeunes femmes à avoir recours à la chirurgie esthétique. Dans sa mise en scène narcissique d’elle-même sur les réseaux sociaux, elle dit beaucoup de l’époque, accro aux apparences. Mais dans le documentaire Arte Kim Kardashian Theory, les journalistes Nesrine Slaoui et Guillaume Erner proposent une tout autre vision de la star.
Pour eux, la femme d’affaires à la tête d’un empire et star de télé-réalité qui deviendra peut-être avocate (elle a fait des études de droit sur le tard) est une icône féministe qui a imposé ses formes au monde et a réussi à métamorphoser l’image que l’on avait d’elle, après la publication de sa sextape. Son influence s’étend en fait bien au-delà de la mode et de la beauté puisqu’elle a même été reçue à la Maison-Blanche.
Kim Kardashian Theory (2024) de Guillaume Erner et Nesrine Slaoui, disponible sur arte.tv jusqu’au 26 novembre 2026.
Un documentaire puissant sur Valerie Solanas signé Ovidie
Pour de nombreuses personnes, Valerie Solanas reste la femme qui, le 3 juin 1968, à la Factory, a tiré sur Andy Warhol et l’a blessé. C’est ainsi qu’elle connut le fameux quart d’heure de célébrité pensé par le pape du pop art. Mais l’actrice américaine était surtout une auteure aux textes puissants et radicaux. On lui doit le brûlot SCUM Manifesto (1967), réédité il y a peu en France.
Un livre coup de poing qui invite à l’éradication des hommes. Dans un documentaire à la hauteur du personnage, la réalisatrice, écrivaine et journaliste Ovidie explique comment la vie difficile de Valerie Solanas explique son geste violent envers l’artiste pop. L’Américaine, qui s’est prostituée, a été battue par son grand-père et violée par son père avant d’avoir été utilisée par de nombreux hommes dont Andy Warhol, qui lui volait, selon elle, ses idées pour ses films (elle a même joué dans l’un de ses courts métrages).
J’ai tiré sur Andy Warhol – SCUM Manifesto (2024) d’Ovidie, disponible sur arte.tv jusqu’au 25 octobre 2024.
Un film érudit sur l’italo disco
Ce documentaire allemand érudit a le mérite de mettre en lumière un genre musical injustement perçu comme ringard. Derrière son esthétique kitsch et mercantile, l’italo disco, musique synthétique qui a émergé à la fin des années 70 au pays de Dante, regorge de perles musicales qui ont influencé des artistes tels que Daft Punk. Si on aurait aimé voir plus d’extraits de clips délirants issus des années 80 (la décennie phare de l’italo disco), on savoure les nombreuses interviews des producteurs et musiciens (tels que le groupe La Bionda) ayant participé à cette mouvance et les images de plages et de discothèques italiennes vintage.
Italo Disco – Le son scintillant des années 80 (2021) d’Alessandro Melazzini, disponible sur arte.tv jusqu’au 20 septembre 2024.