Winona Ryder : les rôles les plus iconiques de l’actrice de Beetlejuice Beetlejuice
Winona Ryder, muse de Tim Burton et star de Stanger Things, est de retour au cinéma dans la suite du film qui l’a révélée : Beetlejuice. Une comédie fantastique dans laquelle elle incarne Lydia Deetz, une jeune femme qui parle aux morts. En attendant la sortie du second volet, Beetlejuice Beetlejuice, ce mercredi 11 septembre, retour sur sept rôles iconiques de l’actrice qui a marqué les années 90.
par Chloé Bergeret.
Décembre 2001, Winona Ryder alors âgée de trente ans, est arrêtée à Beverly Hills pour un vol dans un magasin de vêtements. L’actrice ne semble pas dans son état normal. On retrouve des opiacés dans son sac. Elle y serait en effet devenue accro après une blessure survenue sur le tournage d’Alien 4.
L’actrice américaine d’origine russo-roumaine écope d’une amende de 10 000 dollars, de trois ans de mise à l’épreuve et de 480 heures de travaux d’intérêt général dans des organismes de bienfaisance de Los Angeles. Hollywood lui tourne alors le dos et Winona Ryder, lauréate de deux Golden Globes, perd de sa popularité, considérée par beaucoup comme fragile psychologiquement.
Les meilleurs rôles de Winona Ryder, à l’affiche de Beetlejuice Beetlejuice
Cette dernière avait pourtant avoué avoir des troubles anxieux et des états dépressifs au milieu des années 90, allant jusqu’à se rendre de son plein gré dans un hôpital psychiatrique. Car derrière son sourire désarmant de sincérité et son regard noir malicieux, Winona Ryder cache une grande vulnérabilité qu’elle n’a pas hésité à mettre en scène dans ses différents rôles.
Bon nombre de ses personnages au cinéma semblent être des projections de sa propre personnalité : ses névroses se retrouvent dans ses alter-ego cinématographiques. Que ce soit lorsqu’elle prête ses traits à Susanna, jeune adolescente internée dans Une vie volée (2000) ou dans la peau de Veronica dans Fatal Games (1991), lycéenne qui se rebelle (ultra) violemment contre les jeunes gens populaires de son établissement, Winona Ryder est une actrice qui sonne toujours juste.
Toujours aussi iconique, Winona Ryder est aujourd’hui à l’affiche de la suite de Beetlejuice, le film qui l’a révélée trois décennie plus tôt, réalisé par son collaborateur de longue date Tim Burton. En attendant Beetlejuice Beetlejuice, qui sort au cinéma le mercredi 11 septembre prochain, retour sur les rôles marquants d’une actrice emblématique des années 90.
1. Winona Ryder dans le rôle d’une cinéaste en herbe dans Génération 90
Ce film a marqué toute une génération et reste encore l’incarnation cinématographique des années 90. Chemises larges à carreaux, jeans troués et vestes en cuir, tel est l’uniforme des personnages de Génération 90, qui errent dans l’existence et dans leur salon, passant du canapé à la fenêtre pour fumer une cigarette. Hymne à la génération X, le film réalisé par Ben Stiller dresse le portrait de jeunes adultes désabusés, qui peinent à trouver un sens à leur vie. Winona Ryder y incarne Lelaina, jeune diplômée qui filme un documentaire sur sa propre vie et celle des ses amis alors qu’ils tentent péniblement de commencer une carrière.
Avec humour et tendresse, le réalisateur abordent des sujets importants comme le SIDA ou l’homosexualité et peint un portrait attachant d’une génération un peu paumée. Winona Ryder encapsule parfaitement « l’air » de son époque avec sa coupe courte et son caméscope. La bande de copains (joués par Janeane Garofalo, Steve Zahn et Ethan Hawke, les vrais amis de Ben Stiller dans la vie) devient un refuge et une nouvelle famille pour Lelaina. Un triangle amoureux se forme entre Winona Ryder, Ethan Hawke et Ben Stiller mais la romance ne constitue pas le point central du film. Rythmé par une excellente bande originale, Génération 90 permet de bien saisir la nonchalance de cette époque.
Génération 90 (1995) de Ben Stiller, avec Winona Ryder et Ethan Hawke, disponible en VOD sur Apple TV.
2. Winona Ryder dans le rôle d’une amoureuse torturée dans Dracula
Incarner Mina et tourner avec Francis Ford Coppola a sans doute été l’une des expériences au cinéma les plus fortes pour Winona Ryder. Travailler sur l’adaptation du roman de Bram Stoker aux côtés du réalisateur mythique (Le Parrain, Apocalypse Now) n’a pas été chose aisée pour la jeune actrice. Francis Ford Coppola cherchait à mettre ses acteurs dans les mêmes états que les personnages qu’ils incarnent. Winona Ryder a raconté que pour une scène dans laquelle Mina devait se mettre en colère, le réalisateur l’avait poussé à bout en l’insultant en plein tournage, devant toute l’équipe.
Face à Gary Oldman, qui incarne le comte Dracula, fervent pratiquant des techniques de l’Actors studio, ce qui lui permet d’être au plus proche de son personnage, Winona Ryder peine à imposer son jeu. Pourtant, à force de travail et d’application, l’actrice livre une prestation vibrante, sensuelle et presque inquiétante. Aujourd’hui encore, personne n’a oublié sa performance en Mina passionnée et transie d’amour pour Dracula.
Dracula (1993) de Francis Ford Coppola, avec Winona Ryder et Gary Oldman, disponible en VOD sur Prime Video.
3. Winona Ryder dans le rôle d’une adolescente en asile psychiatrique dans Une vie volée
Dans ce film qui rappelle le chef-d’œuvre aux cinq Oscars Vol au-dessus d’un nid de coucou de Miloš Forman, Winona Ryder émeut en jeune fille de 17 ans internée de force par ses parents dans un hôpital psychiatrique. Elle campe le rôle de Susanna, une adolescente soucieuse et angoissée, qui peine à trouver sa voie dans la société hippie des années 60 et 70 (le film se passe en 1967). Dans ce film où elle donne la réplique à une Angelina Jolie époustouflante de sincérité dans le rôle de Lisa, une rebelle fascinante dotée d’une forte personnalité, Winona Ryder bouleverse.
Rares sont les personnages qui collent aussi bien à leur interprètes. Susanna ressemble au double de l’actrice. De nombreux éléments semblent en effet inspirés de la vie de la star. Elle aussi a été internée dans un hôpital et a développé des angoisses tout au long de sa vie. Winona Ryder est aussi une grande connaisseuse des beatniks, elle qui a eu une enfance anticonformiste. Ses parents étaient des hippies : sa mère, Cynthia Palmer était une bouddhiste convaincue, tandis que son père Michael Horowitz, éditeur et libraire, a travaillé sur les ouvrages du penseur psychédélique et partisan des bienfaits du LSD Timothy Leary. Son père était aussi proche de figures de la Beat Generation comme Allen Ginsberg ou Philip K.Dick. Tant d’éléments qui ont fait dire à de nombreux critiques que Winona Ryder ne jouait pas dans ce film, mais qu’elle était tout simplement elle-même.
Une vie volée (1999) de James Mangold, avec Winona Ryder et Angelina Jolie, disponible sur Netflix.
4. Winona Ryder dans le rôle d’une chauffeuse de taxi low profile dans Night on Earth
Ce chef-d’œuvre de Jim Jarmusch est sorti quelques années avant l’un de ses plus gros succès : Dead Man (1996). Night on Earth suit le parcours de cinq conducteurs de taxis pendant une nuit, aux quatre coins du monde. Cinq séquences à bord de taxis se font écho. À New York, une complicité se développe entre un chauffeur et son client. À Paris, un chauffeur noir échange avec une passagère aveugle. À Rome, un conducteur bavard fait des confidences à un prêtre. À Helsinki, trois fêtards embarquent à bord d’un taxi. Et à Los Angeles, une directrice de casting propose un rôle à la conductrice.
Jim Jarmusch insuffle sa légendaire poésie loufoque et mélancolique à ses personnages. Béatrice Dalle, jeune femme aveugle passe sa colère sur son chauffeur, tandis qu’une Winona Ryder gouailleuse et attachante décline une proposition de rôle dans un film offerte par la regrettée Gena Rowlands. Aux côtés des plus grands, tels que Roberto Benigni, Winona Ryder impressionne encore par son authenticité dans ce film où s’entrechoquent avec une profonde humanité les solitudes de chacun.
Night on Earth (1991) de Jim Jarmusch, avec Winona Ryder et Gena Rowlands, disponible sur Prime Video.
5. Winona Ryder dans le rôle d’une pom-pom girl populaire dans Edward aux mains d’argent
Winona Ryder et Tim Burton sont indissociables : c’est le réalisateur qui lui a donné sa chance avec Beetlejuice – et sa suite en salle le 11 septembre 2024 – alors qu’elle n’était âgée que de dix-sept ans. Son allure gothique, très rock, correspond parfaitement à l’univers burlesque et poétique du créateur et leur collaboration s’est étalée sur vingt-quatre années. Profitant de l’alchimie du couple formé par Johnny Depp et Winona Ryder, Tim Burton leur donne les rôles principaux de son film le plus célèbre : Edward aux mains d’argent. L’actrice est ici à contre-emploi.
Habituée aux rôles de jeunes filles sombres, elle incarne Kim, une pom-pom girl populaire, ressemblant au genre de filles qui la harcelaient au lycée à Petaluma en Californie. Pourtant, elle parvient à se mettre dans la peau de cette blonde attirée par l’étrange Edward, qui arbore des ciseaux à la place des mains. Toute la tendresse et l’amour qui unit ce couple mythique des années 90 crève l’écran. Et le succès de ce film propulse Winona Ryder au rang de star. La presse people épie désormais son couple et sa vie.
Edward aux mains d’argent (1999) de Tim Burton, disponible sur Disney+.
6. Winona Ryder dans le rôle d’une danseuse étoile déchue dans Black Swan
Après plusieurs films qui n’ont rencontré que très peu de succès au début des années 2000, c’est en 2010 que Winona Ryder retrouve son statut de star. Comme si Hollywood lui avait enfin pardonné. Mais c’est dans le rôle d’une danseuse déchue qu’elle réapparaît. Dans l’ombre de Natalie Portman, qui incarne la nouvelle étoile du New York City Ballet, Winona Ryder interprète Beth, l’ancienne danseuse star, qui doit céder sa place. Le film est un succès et l’actrice retrouve de sa superbe. Pourtant, il est aisé de voir aussi dans ce film une métaphore de la carrière de Winona Ryder.
Dans une scène émouvante, Beth vient d’assister à l’hommage que lui rend Thomas Leroy, le directeur du New York City Ballet, joué par Vincent Cassel, et, prise d’une colère incontrôlable, elle détruit tout dans sa loge, sous les yeux éberlués de la jeune Lily (Natalie Portman). Encore une fois, c’est la justesse des émotions de l’actrice qui touche le spectateur. Il a l’impression de voir Winona Ryder faire une crise d’angoisse, comme elle en a souvent fait dans la réalité. Beth se sent rejetée par un monde dont elle pensait être la reine, comme ce fût le cas pour Winona Ryder après le drame de 2001. Ce personnage doit laisser place à une nouvelle génération, à la relève et se sent remplacée par des sosies d’elle, plus jeunes. Or Winona Ryder et Natalie Portman se ressemblent justement beaucoup.
Black Swan (2010) de Darron Aronofsky, disponible sur Disney+.
7. L’actrice dans le rôle d’une femme désabusée dans Destination mariage : et plus si affinités...
Alors qu’elle a retrouvé le succès avec son rôle de mère puissante, courageuse mais à la vulnérabilité palpable dans Stranger Things, Winona Ryder joue à nouveau des rôles romantiques. Dans ce film sorti en 2019, elle incarne Lindsey, une femme de 50 ans désabusée et cynique qui fait la rencontre de Keanu Reeves, son alter ego masculin. Invités au même mariage d’amis communs, ils rejettent tous les deux le romantisme et l’amour. Pourtant, comme dans toutes les bonnes comédies romantiques, les grincheux finissent par tomber amoureux.
Ici, Keanu Reeves, qui avait été éconduit par Winona Ryder dans Dracula, parvient à la séduire dans ce film, qui ne manque pas de charme. Original par sa forme : Winona Ryder et Keanu Reeves sont les seuls protagonistes parlants du film, Destination mariage : et plus si affinités… est surtout l’occasion de retrouver à l’écran deux icônes des années 90 qui n’ont pas pris une ride.
Destination mariage : et plus si affinités… (2018) de Victor Levin, disponible sur Prime Video.
Beetlejuice Beetlejuice (2024) de Tim Burton, avec Winona Ryder et Jenna Ortega, au cinéma le 11 septembre 2024.